Euthanasié ou assassiné : près d’un siècle après sa disparition, la mort mystérieuse du roi George V continue d’intriguer. Récit.
Second fils du roi Edward VII, le prince George n’aurait jamais dû monter sur le trône d’Angleterre. Alors qu’il se destine à une carrière militaire au sein de la Royal Navy, son frère, le prince Albert, meurt d’une pneumonie en 1892 et George devient ainsi le prince héritier de la couronne, épousant au passage l’ex-fiancée de son aîné, Mary de Teck.
La responsabilité est lourde à porter mais George fait face. Le prince abandonne l’armée et se concentre désormais sur les affaires d’état afin de préparer au mieux à succéder à son père. Si son mariage avec Mary de Teck était au départ une union de convenance, le futur roi finit par tomber éperdument amoureux de sa femme. Ils auront six enfants ensemble, dont le prince Albert, père d’Elizabeth II et futur roi d’Angleterre.
Lorsque le roi Edward VII meurt en 1910, George V devient roi et son épouse, Mary, la reine consort. Trois ans plus tard, la Première Guerre mondiale éclate en Europe et le souverain est contraint de changer le patronyme officiel de la famille royale de Saxe-Coburg et Gotha à Windsor afin de se distancier de ses origines germaniques.
Le roi George V s’avère être un souverain très populaire auprès de son peuple, malgré les crises sociales que traverse l’Angleterre au cours de son règne. Interrogé sur l’affection que lui porte ses sujets, il répondra : «Je ne sais pas pourquoi, je suis un type tout à fait ordinaire». Mais, c’est précisément cette popularité qui permet à la monarchie de survivre durant cette période politique tumultueuse.
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La descente aux enfers de George V
Ensemble le roi George et la reine Mary affrontent ensemble plusieurs tragédies familiales. En 1919, leur petit garçon, le prince John meurt dans son sommeil lors d’une grave crise convulsive. Malade depuis son plus jeune âge, le prince John menait une existence solitaire à la campagne, loin du reste de sa famille et surtout de la presse britannique qui pourrait considérer sa santé fragile comme une menace pour la monarchie.
En 1928, George V tombe gravement malade et souffre d’une pathologie qui affecte ses poumons sans doute lié à son tabagisme notoire. Malade pendant plusieurs années, le roi se tourne vers son épouse Mary de Teck pour l’aider au quotidien. Elle devient son Premier ministre caché et le conseille sur toutes les affaires d’Etat.
Le 20 janvier 1936, George V disparaît dans d’étranges circonstances, un peu avant minuit. Quelques heures plus tôt, le roi malade assistait encore à une réunion avec son secrétaire et ses conseillers, mais le soir venu, son médecin décide de lui administrer, par injection, un cocktail létal de cocaïne et de morphine. « J’ai décidé de précipiter la fin du souverain, écrit-il dans son journal intime. Un documenté conservé dans le château de Windsor. J’ai injecté une dose de morphine et un gramme de cocaïne dans la veine jugulaire détendu du roi». George V s’éteint dans son château de Sandringham.
Pendant quelque temps après la mort du roi, Buckingham Palace préfère étouffer l’affaire mais au fil du temps, des rumeurs circulent et des passages du journal du médecin finissent par apparaître dans la presse durant les années 1980. Aujourd’hui encore, aucune explication précise n’a été fournie sur cette fatidique soirée. Le médecin a-t-il agi par lui-même ou a-t-il obéi à un ordre du roi? le mystère persiste…
Crédits photos : Getty Images
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