Fille du comédien Etienne Draber, mort à 81 ans des suites du Covid-19, Stéphanie Bataille porte plainte contre X pour homicide involontaire. Elle estime que son père, privé des visites de sa famille, est décédé de tristesse à l’hôpital.

A propos de

  1. Etienne Draber

  2. Stéphanie Bataille

« Il faut que cette histoire soit jugée ». Quelques semaines après le décès de son père Etienne Draber, comédien vu dans P.R.O.F.S ou encore le Club Dorothée, Stéphanie Bataille ne décolère pas. Empêchée de voir son père à l’hôpital de la Salpêtrière (Paris), où il s’est « laissé mourir » selon elle, la comédienne et directrice du Théâtre Antoine veut désormais faire bouger les choses. En plus d’une pétition appelant à laisser les familles voir les malades (12700 signatures recueillies jusqu’à présent), elle porte désormais plainte contre X pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger, comme elle le raconte au Parisien.

Tout a commencé en décembre, quand Etienne Draber contracte le Covid-19 à l’hôpital après une opération du coeur. « Le 30, il est transféré en unité Covid. On se dit qu’il va avoir enfin recevoir des soins appropriés. Quand j’arrive, on me dit qu’il va très mal, qu’il est en plein orage cytokinique. Je demande à le voir, on me dit « non, vous le verrez au dernier moment ». L’expression « dernier moment » choquera particulièrement la comédienne : « C’est la nouvelle phrase. Ça veut dire le moment où il va mourir. Alors qu’il était entré à l’hôpital pour aller mieux…« .

Une discussion avec Brigitte Macron

Depuis, Stéphanie Bataille se démène et n’hésite pas à crier sa colère sur les plateaux télé pour faire changer les choses. « On est en train de les faire crever et ils en sont conscients, dénonce-t-elle. Il s’est laissé mourir. Les gens se laissent partir parce qu’ils se sentent abandonnés (…) Beaucoup de proches sont en état de sidération. Je serai l’ambassadrice de tous ces gens-là pour qu’on ouvre les hôpitaux et qu’on y retrouve de l’humanité. »

Si elle n’a pas été contactée par le ministre Olivier Véran, ce qu’elle trouve « incroyable« , Stéphanie Bataille a pu échanger « longuement » avec Brigitte Macron après avoir écrit une lettre ouverte. « Elle pensait que c’était un cas isolé, mais non. Elle m’a dit qu’Emmanuel Macron avait demandé dès avril que les visites soient autorisées. C’est vrai, mais c’est toujours au bon vouloir du directeur de l’hôpital« , regrette-t-elle. Grâce à sa plainte, elle espère maintenant que cette histoire sera jugée : « C’est trop facile sinon. Il faut qu’il y ait une justice, à la fois pour moi, mais aussi pour toutes les familles qui ont vécu cela. Ce n’est pas normal de partir ainsi. Je ne peux pas avoir vu ce que j’ai vu et me taire.« 

« Nous aussi, ça nous embête ces consignes-là »

En plus de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, qui a répondu dans un communiqué avoir simplement « suivi les recommandations« , Martin Hirsch a lui aussi réagi. « Dans le service concerné, ça leur a tapé sur le moral (…) La personne de la chambre mortuaire m’a envoyé un message en me disant : ‘j’ai entendu que j’étais attaqué, mais nous aussi, ça nous embête ces consignes-là‘ », a reconnu le directeur dans C à vous.

Crédits photos : Capture France 5

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