Guillaume Depardieu a poussé son dernier souffle il y a quinze ans, le 13 octobre 2008, à l’âge de 37 ans seulement. Le fils de Gérard Depardieu a succombé à une pneumonie doublée d’une infection par un staphylocoque doré… À l’occasion de l’anniversaire de sa mort, Gala.fr revient sur les lourds problèmes de santé qu’il a subi tout au long de sa vie.
C’était il y a quinze ans exactement. Le 13 octobre 2008, Guillaume Depardieu s’éteint à l’âge de 37 ans à l’hôpital de Garches, dans les Hauts-de-Seine. L’acteur y avait été rapatrié d’urgence trois jours plus tôt, après avoir attrapé une pneumonie carabinée en Roumanie, où il se trouvait pour le tournage du film L’Enfance d’Icare d’Alex Iordăchescu, avec Alysson Paradis. L’origine de cette pneumonie foudroyante ? Un staphylocoque doré, une bactérie particulièrement résistante aux antibiotiques qui cause des infections potentiellement mortelles. C’est la deuxième fois en quelques années seulement que le comédien est touché par la bactérie. Cette fois-ci, il n’y survit pas.
Sa mère, Élisabeth Depardieu, sa sœur, Julie Depardieu et son illustre père assistent à ses obsèques le 17 octobre 2008 à l’église de Bougival, dans les Yvelines. La fin de longues années de souffrances pour lui comme pour ses proches. D’après Marie Claire, sa mère évoque lors de la messe, un « enfant puis un homme dont on se demandait tout le temps s’il rentrerait le soir ». Sa sœur rappelle que son frère « rêvait de se quitter alors que tout le monde rêvait de le retrouver ». Parce que Guillaume a traversé l’enfer. Se blessant souvent lui-même. Ou bien devenant victime de coups du destin. Retour sur son carnet de santé.
Dès sa naissance, Guillaume a des complications. « Je ne suis pas né normal. Ma mère a pris un médicament, le Distilbène, qui a été interdit, à la suite de tous les effets secondaires qu’il a engendrés. (…) Moi, j’ai eu des malformations corporelles, des os qui ont poussé en trop. Et j’ai donc eu plusieurs opérations, des trucs qui marquent, quand même, à cet âge… » livre-t-il en 2004 dans son livre Tout donner, écrit à quatre mains avec Marc-Olivier Fogiel et repris par Paris Match. L’acteur révèle plus loin avoir été « opéré au sexe ». Pour ce qui est de ses os en surplus, il refuse toutefois de se les faire retirer.
Une adolescence perturbée par les drogues
À l’adolescence, c’est la descente aux enfers. Le fils du monstre sacré du cinéma souffre de son absence tout comme de son statut de célébrité. Il se réfugie dans la drogue. « J’avais 13-14 ans. Je voyais que ce n’était plus possible : à l’école je ne foutais plus rien… Ça ne m’intéressait plus, je commençais à fumer du shit, à sniffer de la colle. J’étais devenu quasiment autiste« , écrit Guillaume Depardieu dans son livre. « C’était une façon d’anesthésier la douleur. Comme on prend de la morphine », analyse-t-il en 2002 auprès de Gala. En 1998, le jeune homme alors âgé de 17 ans est arrêté avec deux grammes d’héroïne sur lui, ce qui lui vaut d’être condamné à trois ans d’emprisonnement pour usage et trafic de drogue. Il est incarcéré à la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy d’où il ressort après dix-huit mois d’incarcération. « Je me suis défoncé pendant six ans. Je n’ai pas honte de dire que c’est en partie à cause de ça que j’ai perdu six ans de ma vie », regrette-t-il dans ses pages.
« Ce qui reste douloureux, c’est d’avoir été jugé pour ça. Je me défonçais. J’étais malade. Et on m’a mis en prison ! », s’offusque celui qui s’est fait un (pré)nom dans le cinéma grâce à son jeu dans Les Apprentis. Furieux du sort que la justice réserve à son fils, Gérard Depardieu tempête dans les colonnes de Gala en juillet 2013 : « Guillaume a eu la malchance d’être un écorché, d’avoir été condamné par la justice, par une juge d’application des peines qui, on peut le dire, l’a tué. On ne condamne pas un enfant de dix-sept ans à trois ans de prison ferme pour détention de deux grammes d’héroïne ! »
Accident de moto et calvaire hospitalier
La vie de Guillaume Depardieu prend un tournant particulièrement dramatique en octobre 1995. Alors qu’il vient de clôturer la promo des Apprentis, pour lequel il reçoit le César du Meilleur espoir masculin et le prix Jean Gabin un an plus tard, il est victime d’un accident de moto. En pleine traversée du pont de Saint-Cloud sur son bolide, une valise mal attachée sur le toit d’une voiture se trouvant devant lui, tombe sur le genou droit. C’est le début d’un long calvaire hospitalier. Le jeune acteur élit domicile à l’hôpital pendant une année et subit dix-sept opérations. « Je ne pourrai plus jamais courir, mais tant que je peux encore le faire dans ma tête, dans mes rêves, je ne serai pas dans la rubrique nécro », lance-t-il à Gala avec un drôle de sourire dans son interview de 2002.
Ces passages sur le billard lui valent en plus de contracter deux types de staphylocoques dorés, dont il parvient à guérir. « Cette infection s’est déclenchée sans que je sache pourquoi. Les médecins ne me donnaient aucune réponse. J’étais dans l’univers du secret. Alors j’ai fouillé, il a fallu du temps pour comprendre. J’ai le défaut de la curiosité et la folie de penser qu’il y a une cause à tout. C’est par des fuites que j’ai su qu’il s’agissait d’une infection nosocomiale« , détaille-t-il au Monde.
« L’épouvantable » amputation de sa jambe droite
Pendant huit ans, Guillaume Depardieu traîne sa jambe droite comme un fardeau qui le fait terriblement souffrir. « Il avait un seuil de tolérance à la souffrance incroyable. À tel point qu’on finissait par l’oublier, sa souffrance, comme lui d’ailleurs », témoigne Julie Depardieu dans Gala quelques mois après la mort de son frère. Du jour au lendemain presque, il finit par décider de se faire amputer. « Un jour, tout d’un coup, mon genou s’est mis à enfler, (…) et on a découvert que j’avais une infection. (…) J’avais chopé une infection nosocomiale, un germe. Alors maintenant, il fallait déterminer lequel : j’avais chopé le plus courant. On me retraite, on me réopère, on gratte encore les ligaments… Il en reste de moins en moins, on se rapproche de plus en plus de la solution, soit de l’arthrodèse – c’est-à-dire une jambe raide toute la vie -, soit de l’amputation« , se souvient l’acteur dans son livre.
Quand les médecins tranchent la jambe de Guillaume, c’est aussi ses proches que l’on ampute. « Ça, c’était épouvantable. D’une telle dureté… Heureusement, Julie, qui a cette même générosité que son frère, était présente. Elle a été d’un soutien rare. Mais le courage qu’il a eu, tous les doutes qui l’ont assailli à ce moment-là… C’était terrible, mais il souffrait tellement ! Le chirurgien qui l’a amputé se demandait comment il avait pu supporter une souffrance pareille« , confie Elisabeth Depardieu dans Gala en octobre 2018. De son côté Gérard Depardieu, avec qui Guillaume est en froid, partage sa peine de voir son fils souffrir : « Guillaume ne sera jamais un infirme parce qu’il a la tête dans les nuages et dans l’âme des gens. (…) C’est un vrai poète qui me touche énormément. Je lui souhaite la paix intérieure »
« Il m’a annoncé qu’il mourrait tôt »
Quelques années avant son décès, Guillaume Depardieu fait une étonnante déclaration à sa mère. « Il m’a annoncé qu’il mourrait tôt. Il savait. Moi, je lui disais : « Tu ne peux pas me dire ça ! Je suis ta mère, je ne peux pas entendre ça ! » Alors il s’arrêtait. Et il ajoutait « Oui, mais j’aime autant prévenir… » », révèle Elisabeth Depardieu à Gala en 2018. Comme si l’acteur avait toujours su que sa santé finirait par vaciller irrémédiablement. « La vie est comme ça, tu composes avec ce qui t’est proposé. Je préfère me dire que Guillaume avait tout organisé pour se tirer. Il a même écrit une chanson là-dessus. Sur le moment, je n’y croyais pas. Je me disais : « Bon, O.K., ça va, on va tous mourir. » Mais non, lui savait. Guillaume défiait constamment la mort », conclut Julie Depardieu après sa disparition.
Crédits photos : ANGELI-RINDOFF / BESTIMAGE
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Guillaume Depardieu
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