Bertrand Tavernier est mort à 79 ans. Le cinéaste n’était pas seulement bon dans l’univers du septième art qui le regrette aujourd’hui. Il l’était également dans la vraie vie et particulièrement dans la défense des droits des femmes.
Jean-Claude Brisseau
Bertrand Tavernier
Bertrand Tavernier n’est plus. Le réalisateur de 79 ans est mort ce jeudi 25 mars a annoncé La Croix avant qu’un message de l’Institut Lumière ne soit publié sur les réseaux sociaux : « Avec son épouse Sarah, ses enfants Nils et Tiffany et ses petits-enfants, l’Institut Lumière et Thierry Frémaux ont la tristesse et la douleur de vous faire part de la disparition, ce jour, de Bertrand Tavernier » peut-on lire sur Twitter, en légende de deux clichés du cinéaste. Le monde du septième art est en deuil, une nouvelle fois. Les hommages se multiplient et les chaînes pourraient bien bousculer leurs grilles de programmation pour saluer la mémoire de l’ex-mari de Coco Tavernier en diffusant ses plus grands chefs-d’œuvre. Parmi eux, Coup de torchon, Que la fête commence, L’horloger de Saint-Paul, Le Juge et L’Assassin. Des longs-métrages pour lesquels il a fait appel au talent du comédien disparu Philippe Noiret. Respecté par le regretté copain de la bande du Conservatoire que composait également Jean-Pierre Marielle, Guy Bedos et Jean Rochefort, Bertrand Tavernier l’était tout autant par les autres.
Un acte courageux
S’il était doué dans le cinéma et dans la réalisation, Bertrand Tavernier n’avait pas peur de mettre sa réputation en danger pour défendre ceux qui avaient besoin de lui. Bien avant l’ère Me Too définitivement lancée par le scandale Harvey Weinstein aux Etats-Unis, le cinéaste avait fait parler de lui dans le procès de l’affaire Brisseau en 2005. A l’époque, le réalisateur Jean-Claude Brisseau est accusé par plusieurs actrices de faits de harcèlement sexuel.
Visé par des plaintes, les témoignages contre Jean-Claude Brisseau lors de son procès se sont multipliés dont ceux de Marion Cotillard et Bertrand Tavernier. Le réalisateur, qui aurait pu garder pour lui les séances malaisantes dont il avait été témoin pour préserver sa carrière, n’a pas hésité à s’afficher à la barre en faveur des victimes, soumises selon lui à des essais « bizarres et inhabituels ». Une intervention qui lui vaut encore plus de respect que celui qu’il méritait déjà.
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