Il n’y a pas que les défilés pendant la semaine de la mode. Et nul besoin d’être labellisé Haute Couture pour s’inviter à Paris. La mode n’a plus que des vêtements à vendre. Elle a aussi des choses à dire sur son époque, et des artistes à mettre en avant. C’est du moins le projet de Prada, la plus intello des maisons italiennes, qui plante la tente de « Prada Mode Paris » à la lisière de la place de la Concorde, dans ce qui fut il y a cent ans le temple des nuits parisiennes, époque Années Folles : Maxim’s. Maxim’s, c’est déjà toute une histoire : un fabuleux décor Art Nouveau, les fantômes de tout ce que le XXème siècle a compté de célébrités, de stars et de jet-setteurs, sans doute le lieu où l’on a sabré le plus de bouteilles de champagne de tout l’Hexagone.

Mais ce n’est pas pour faire la fête que Prada s’installe les 19 et 20 janvier au 3 de la rue Royale. Après une première édition à Miami en 2018, une seconde à Hong-Kong et une troisième l’année dernière à Londres – toutes en marge de foires d’art majeures – la maison milanaise choisit le calendrier Haute Couture pour mettre le cap sur Paris. Et y inviter la chercheuse australienne Kate Crawford, professeur à l’Université de New York et spécialiste de l’intelligence artificielle, ainsi que l’artiste américain Trevor Paglen, dont le travail porte sur la surveillance de masse. L’histoire de la capture et de l’analyse des images et des systèmes de reconnaissance faciale du XIXème siècle à aujourd’hui, les réactions des artistes et des politiques : voilà le menu « Big Brother » de Prada chez Maxim’s, avec, en plus, des œuvres spécialement crées, des performances, et, bien sûr, de la musique et des cocktails. Car tant qu’à être surveillés, autant s’amuser.

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