Le célèbre aventurier Sud-Africain, Mike Horn 53 ans et l’explorateur norvégien Borge Ousland, 57 ans avaient atteint la mer de glace de l’Arctique le 12 septembre dernier. Objectif : effectuer la traversée de l’Arctique en trois mois. Un véritable challenge compte tenu de la saison hivernale qui les plonge dans le noir, sur les 1300 kilomètres de glace devenue fragile. Le tout en ski de randonnée, chargés de deux lourds traineaux de vivres, sous des vents contraires et sous des températures instables pouvant atteindre les -45°. Mike Horn est un aguerri. En 2006, il était déjà parti avec Borge Ousland pour un voyage de 60 jours dans la nuit Arctique, sans possibilité de ravitaillement. Les deux aventuriers connaissent par cœur leur «terrain de jeu». Aujourd’hui, à cause du réchauffement climatique, l’environnement âpre qu’ils traversent a changé : les couches de glace sont plus fines. La semaine dernière au 72ème jours de leur périple, Mike a vu la banquise se fendre à plusieurs reprises. Un sauvetage a été envisagé un temps. «Nous aspirons à rentrer à la maison, mais nous ne pouvons pas abandonner… nous sommes ici pour nous battre jusqu’au bout», écrivait Mike le 25 novembre. Paris Match a pu joindre Annika et Jessica, les filles de Mike Horn, afin de prendre de leurs nouvelles.
Paris Match. Une opération de sauvetage a été envisagée il y a trois jours, qu’en est-il aujourd’hui?
Annika Horn. Ça va mieux. Mais nous avons eu très peur. On a reçu en fin de semaine dernière un message de Mike, notre père via le téléphone satellite. Il nous expliquait avoir frôlé la catastrophe. On avait très peu d’information, il nous disait juste qu’il était au fond du gouffre, qu’il était fatigué. Avec Borge, ils semblaient quelque peu découragés. Jessica et moi, avons alerté en effet. S’il fallait mettre en place une opération de sauvetage, nous nous devions d’en parler. Ils se sont engouffrés dans l’eau en marchant, ils n’ont jamais été submergés, mais de l’eau est entrée dans leurs chaussures. La texture de la banquise n’est plus la même depuis 2006 à cause du réchauffement climatique. Ils ont dû monter la tente en urgence, se réchauffer. Sous ces températures extrêmes, la perte de sensation des extrémités peut virer au cauchemar. Mais Mike est têtu ! Il ne nous dit pas tout. Si ça se trouve, il va rentrer avec un orteil en moins. Mais il avance, pour lui, le froid est toujours une leçon d’humilité.
Voir cette publication sur Instagram
Une publication partagée par Mike Horn (@mikehornexplorer) le 21 Nov. 2019 à 10 :01 PST
Il n’est donc plus question d’opération de sauvetage dans l’immédiat?
Non, mais ce sont de grands obstinés aussi hein ! Avec de graves gelures aux pieds, au nez, aux mains, ils ont eu un coup au moral. Ca n’a pas duré. Nous, ses filles, sommes en «damage control». Notre priorité, c’est le bien-être de notre père. S’il faut engager une opération de sauvetage pour le ramener à la maison, les bonnes personnes désormais prévenues. Il y a plusieurs options possibles, un brise-glace, une hélico, mais ils doivent avancer encore 100 kilomètres. Et bien sûr l’option du voilier à Svalbard, mais pour ça, il leur faudrait parcourir encore 500 kilomètres…
«
Ils ont des vivres pour 10 jours. Pas plus.
«
Si une opération de sauvetage devait avoir lieu, ne serait donc pas possible là où ils sont?
Pas impossible, mais difficile. Ce serait compliqué car ils sont encore trop loin, au milieu de l’Arctique, à 85 degrés à peu près. Ils doivent rallier le sud, vers les 84 degrés pour que cela soit possible et sans danger pour les sauveteurs. C’est pour cela qu’ils doivent encore franchir 100 kilomètres à peu près.
Expedition Update 32: After fighting our way across this massive open water lead that has been haunting us for the past couple of days, we finally managed to make get to the other side. It is really tough when obstacles like these swallow up so much of our precious time. As the days go by, our food rations are decreasing and as it stands, at this progress rate we are not sure we will be able to reach the pickup point where Pangaea will be waiting for us at the latitude of approximately 82 degrees North. But we are also happy to know that soon this challenging expedition will be coming to an end and that although we were physically and mentally prepared, nature and the changes going on in the climate will always have the first word. In this photo, we can see @BorgeOusland eating breakfast. You will notice that he sleeps in a plastic bag, which we call vapor barrier liners. We use these to prevent the humidity of our bodies to travel into the sleeping back which would consequently cause the bag to freeze given the extreme cold temperatures. This isn’t optimal comfort, but after a while, you get used to it. The lack of sunlight is really starting to have an effect on our progression and our mindset. Although I have already travelled through constant darkness, I never realized as much as I do now, how essential light is for everything. The air is pure and clean up here, which is great for our physical health, but the lack of natural light is taking its toll on our mental health…It really is about finding that balance required to live a healthy and happy life. As humans we are designed to adapt and excel in different environments, but this doesn’t mean we are meant to survive in those environments. I love being in a situation where I can push my limits to come to these conclusions. It is only when you will be completely deprived from a fundamental human need, that you will understand the real worth of the gift that is life, and that the key to living it to the fullest usually lies in our very own hands. Still no sight of a single polar bear, Borge and I are really starting to wonder where they are all hiding?! #NorthPoleCrossing #Pole2Pole #MikeHorn
Une publication partagée par Mike Horn (@mikehornexplorer) le
Etes vous rassurées ?
Avec Jessica, nous sommes un peu plus sereines qu’il y a trois jours. Un sauvetage n’est plus à l’ordre de ce jour, mais nous restons vigilantes. Nous ne savons pas ce qu’il peut se passer demain. On sait qu’ils ont assez de fuel pour se réchauffer, quelques jours de vivres ; ils souffrent physiquement, mais leur moral est revenu et la discipline indispensable à ces conditions également. Ils ont deux traineaux chacun, des traineaux immensément lourds. C’était si lourd qu’au départ, ils n’arrivaient même pas à les tirer à deux, ils ont dû faire des allers retours pour les tirer un par un. Ce qu’ils vivent est un exploit humain totalement incroyable. Pour survivre, il faut contrôler son mental au-delà de ce qu’il est presque impossible d’imaginer. On a demandé à Mike de ne pas nous dire la totalité de ses rations. Je veux dire, on lui a demandé de nous laisser un peu de marge, au cas où. Ça l’a fait rire ! Là, j’ai compris qu’il allait mieux. Il avait retrouvé son sens de l’humour. Donc nous sommes plus rassurées certes, mais nous nous tenons prêts à les récupérer au cas où.
Ils ont des vivres pour 10 jours. Pas plus. Ils veulent aller jusqu’au bout de ces dix jours. L’idéal se serait donc qu’ils avancent encore une centaine de kilomètre, en 10 jours. Ils avancent à 10 à 15 kilomètres par jour en moyenne C’est serré, surtout s’il y a un nouveau pépin. Ils sont en train de tout donner. Le problème, c’est que la dérive les a poussés un temps vers le nord, alors qu’ils doivent aller vers le sud. Ils vivent une lutte insensée contre les éléments. Tout va dépendre de leur progrès dans les prochains jours.
- Julie de Bona défigurée dans Le Bazar de la charité : « Certains m’ont dit que j’étais folle de m’enlaidir » (Gala)
- Affaire Grégory : pourquoi il faut absolument regarder le documentaire de Netflix (VIDEO) (Télé Loisirs)
- Clara Luciani : qui est sa soeur Ehla, qui a gagné Popstars ? (VIDEO) (Télé Loisirs)
- Catherine Ceylac bientôt de retour à la télévision ? Elle pose sa condition (Voici)
Aussi sur MSN: Mike Horn en difficulté : pourquoi une évacuation n’aura pas encore lieu
Source: Lire L’Article Complet