Il était le patron du fameux bar Le Mistral mais aussi le patriarche de la série culte de France 3. Aujourd’hui, la famille de PBLV pleure de concert son papa cathodique…
Est-ce un chagrin d’amour qui l’a poussé à commettre un geste désespéré ? Difficile de le savoir. Mais les premiers éléments de l’enquête semblent privilégier que Michel Cordes a mis fin à ses jours. Vendredi 5 mai, celui qui a joué durant dix-huit ans Roland Marci, le débonnaire patron du bar Le Mistral dans la série Plus belle la vie, a été retrouvé mort par arme à feu à son domicile de Grabels, près de Montpellier (Hérault).
Il avait 77 ans. Quelques-uns de ses voisins ont témoigné dans Le Parisien, indiquant « qu’il avait tout organisé pour qu’on le découvre ». Michel aurait notamment laissé à sa fille unique une lettre dont on ne connaît pas la teneur. « Un courrier a été trouvé par mail et reste à examiner », confirme le vice-procureur de Montpellier dans un communiqué. Précisant toutefois n’avoir « aucun élément concernant le motif du suicide ».
Sur place, la police n’aurait relevé aucune trace de violence sur le corps, ni d’effraction dans la villa Les Lavandes, ce havre de paix que Michel occupait depuis deux ans. « Ces derniers temps, il était moins bavard. Lorsque je le croisais, il ne tenait plus la conversation, a témoigné un riverain. Et voici environ un mois, il disait qu’il n’avait pas le moral. Qu’avec sa compagne, il s’était séparé et qu’elle comptait bien plus que tout. » En septembre, la fin soudaine de Plus belle la vie lui avait déjà lourdement plombé le moral.Car c’est grâce à ce feuilleton, dont il était l’un des personnages principaux, que Michel était entré dans le cœur du public.
Une notoriété soudaine à l’aube de la soixantaine que celui qui avait essentiellement travaillé pour le théâtre savourait. Cet Héraultais à l’accent chantant avait suivi les cours du Conservatoire de Montpellier puis ceux du Théâtre National Populaire de Chaillot. En 1969, il jouait ses premiers rôles au sein du Théâtre du Midi avant de gagner le festival du Minervois…
Également passionné de sculpture (ses parents s’étaient opposés à ce qu’il fasse les Beaux-Arts), Michel avait passé un CAP d’ébénisterie en 1981. Un homme généreux et aux multiples talents dont la famille de PBLV a loué la gentillesse. Tous se seraient passé de la sortie cinglante de Laurent Kérusoré, qui jouait Thomas Marci, son fils dans le feuilleton, taxant d’un « Michel n’aurait pas aimé » l’hommage fleuve publié par Fabienne Carrat, très émue.
Un coup de chaud gommé quelques heures plus tard, quand les comédiens ont finalement décidé de parler d’une seule voix dans ce poignant communiqué : « C’est avec un immense chagrin que nous, les comédiennes et comédiens de la série Plus belle la vie, avons appris le décès de notre partenaire et ami Michel Cordes, survenu vendredi 5 mai à son domicile. Nous l’avons rencontré, côtoyé, et aimé avec cette évidence générée par sa personnalité généreuse et passionnée, sa gentillesse infinie, son regard sur le monde si vibrant. Et son rire fracassant.
Nous nous souviendrons des innombrables séquences tournées avec lui, de notre complicité, de notre joie de le retrouver dans les studios et derrière son bar mythique. Il était, il est et sera pour toujours Roland Marci, l’inoubliable patriarche du Mistral, le pilier de la série, l’incarnation du Sud qu’il aimait tant. Nous adressons nos plus vives condoléances à sa famille et ses proches. » Michel nous manquera aussi à nous tous.
FABIENNE CARAT
« Parce que tu aimais rire, parce qu’il y avait en toi cette éternelle jeunesse d’esprit. Parce que tu partageais aussi avec nous toute ton expérience de vie, d’homme et d’artiste. Parce que tu étais entier, sensible et fougueux. Parce que tu étais l’icône de notre série, le pilier et le papa de tous les acteurs. Parce que tu aimais tellement la vie. Parce que les épreuves, trop d’épreuves avilissent les cœurs trop purs, les esprits libres et les âmes bienveillantes. Parce que tu es étais [sic] un roc, parce que tu nous transmettais tes passions pour les mots, la poterie et l’authentique. Parce que tu étais un passionné, un amoureux, parce que je n’y crois pas, parce que je t’aime et que l’on t’aime au-delà », s’est émue l’inoubliable Samia.
LAURENT KÉRUSORÉ
Celui qui a joué son fils de fiction pendant dix-huit ans a choisi de publier une photo entièrement noire. Une manière de souffler qu’il a du mal à trouver les mots dans ce deuil soudain. « Certains pourraient s’étonner de mon silence. Il n’est hélas que le reflet de ma peine et ma douleur. J’attends simplement de pouvoir lui dire au revoir. Merci à tous », a-t-il réagi au lendemain de la mort de Michel.
REBECCA HAMPTON
« C’est la Pleine Lune ce soir. J’espère qu’elle pourra t’éclairer. Bon voyage Michel », a commenté l’ambitieuse Céline Frémont.
LOLA MAROIS
« Avec l’équipe de PBLV, on est sous le choc, je l’adorais, assure la compagne de Jean-Marie Bigard au site Télé Loisirs. C’était un homme délicieux et tellement gentil qui avait de vraies valeurs. Je suis abasourdie. Je suis complètement choquée. Il était droit et pas du tout dans le bling-bling. »
PIERRE MARTOT
« À travers le personnage de Roland, des millions de gens ont reconnu en toi un père, un grand-père, un ami, un frère », souligne celui qui a donné ses traits à Léo Castelli, un personnage historique du feuilleton. Il poursuit : « Tu étais l’incarnation vivante de quelque chose de très profond dans ce pays – c’est pour cette raison que les gens t’ont tellement aimé. Il ne fallait pas te pousser beaucoup pour te mettre en colère contre les injustices et les faux-semblants. Souvent, ça te faisait bien marrer aussi ! Tu étais d’une telle authenticité ! Et des mains deux fois comme les miennes. C’était facile de jouer la comédie avec toi : tu connaissais bien les hommes. Ton personnage avait le même prénom que mon père ! Je n’aurais jamais imaginé que tu partirais si vite ! J’aimais bien être avec toi, Michel. »
LÉA FRANÇOIS
L’inimitable Barbara a le cœur brisé et a posté dix photos souvenirs avec son Michel. « Tu m’as souvent dit que tu m’avais connue enfant, et qu’c’était incroyable de m’voir devenir maman… C’est vrai qu’j’en ai passé des caps à tes côtés. Quasi quotidiennement, sous ton regard bienveillant. Je pense à ta famille et à celle de Plus belle la vie. À ton sourire qui pétille… Je t’aime. Ta péronnelle. »
ANNE DÉCIS
« L’émotion est forte, écrit la fantasque Luna Torres. Les souvenirs si nombreux. C’est compliqué de partager l’intime avec des anonymes, mais c’est aussi te célébrer. Et nous en avons besoin. Je me souviens de l’amour que tu avais pour ta famille, ta fille, tes petits-enfants. Je me souviens de nos discussions sur ta passion pour l’occitan, la mise en scène, tes souvenirs de théâtre, tes histoires d’amour, la sculpture. Je me souviens de tes pognes ; j’aimais regarder les sillons de tes mains qui avaient tant vécu. J’avais pris en photo nos mains côte à côte pour m’amuser de la grandeur des tiennes face aux miennes si petites. J’aimais ta constance, feinte vraisemblablement. J’aimais nos fous rires et levais les yeux au ciel de tes blagues pas toujours drôles. J’ai tellement aimé nos dernières discussions à La Rochelle. Et te voir heureux. J’aimais ce que tu représentais dans cette série, ce que tu y incarnais, avec ferveur toujours. Et professionnalisme. Voilà ce que je peux partager aujourd’hui. Ça, et ma peine, avec tous ceux qui t’aimaient. Le reste, je le garde pour moi. Merci Michel. »
JÉRÔME BERTIN
« Non !!! Je ne veux pas de cette horrible nouvelle. Je ne veux pas te croire déjà parti. Je ne veux pas te pleurer. Je ne veux pas ! J’ai l’impression que ce soir, tous ceux qui ont connu, fait, regardé, aimé Plus belle la vie sont orphelins, écrit celui qui a joué Patrick Nebout. Michel, notre Roland national, est comme un papa pour nous tous. Toujours le regard espiègle de l’enfant qu’il avait su garder en lui et en même temps cette sagesse joviale, son sourire et cette voix, cette voix qui résonne en chacun de nous ce soir, comme s’il nous disait au revoir. Adieu Michel. Adieu mon cher, mon tendre Michel, faux bougon et vrai gentil. Rigole en paix. »
SERGE DUPIRE
L’intrigant Vincent Chaumette écrit : « Une des dernières fois où on a tourné ensemble avec Michel, on était en extérieur, sous le chaud soleil de Marseille, et on avait évoqué en riant le fait qu’on était des dinosaures de PBLV… C’est la première image qui m’est venue ce soir devant ton départ, comme si une énorme météorite avait effacé ton passage sur cette terre… il restera à jamais des fossiles de ton rire et de ta généreuse présence dans le cœur de ceux qui t’ont connu et de millions de Français qui t’ont aimé… Bon vol l’artiste. Paix à ton âme. »
LOÏC TORINO-GILLES
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