Alors que le hashtag #MeToo a enfin atteint le monde politique, l’émission C à vous est allée à la rencontre d’une ancienne employée au Sénat qui fait part de son témoignage, lundi 15 novembre 2021.
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Le début de l’ère #MeToo a peut-être été déclenché en octobre 2017, avec l’affaire Weinstein, en 2021, de nouvelles paroles se libèrent encore. Ainsi, le 7 octobre 2021, le monde du théâtre se faisait rattraper par #MeToo, avec de nombreux témoignages de femmes du milieu, qu’elles soient actrices, comédiennes, critiques… Et dans la foulée, le 8 novembre 2021, ce sont huit femmes qui témoignaient contre le journaliste Patrick Poivre d’Arvor, dont sept à visage découvert, lançant ainsi le hashtag #MeTooMedias. Le 15 novembre 2021, c’est finalement le monde politique qui se fait éclabousser par le scandale. En effet, à quelques mois de la présidentielles, les femmes politiques ont décidé de ne plus rester dans le silence concernant les violences sexuelles subies dans le milieu. Matthieu Belliard, journaliste sur le plateau de C à vous, rappelle que selon une étude du conseil de l’Europe publiée en 2018, la moitié des collaboratrices au niveau européen sont victimes de blagues sexistes, et un tiers d’injures sexistes ou de comportements gênants.
« Ils choisissent très bien leurs moments »
Pour se rendre compte de l’ampleur de ce #MeToo politique, les journalistes de l’émission ont Fiona Texeire, actuellement collaboratrice d’élu à la Mairie de Paris, qui est passée par le parlement européen, le Sénat, et Matignon. Son témoignage est édifiant : « On m’a fait, bien évidemment, des blagues, des remarques sur mon physique, sur mes jambes… Des injonctions à sourire, etcetera » se souvient-elle le lundi 15 novembre 2021. « Et puis il y a des choses un peu plus poussées, moi je me souviens d’un dîner avec le président de la République pendant lequel un sénateur passe sa main sur ma cuisse, par exemple » relate-t-elle. L’ancienne collaboratrice des sénateurs se questionne : « Qu’est-ce qu’on fait dans ce cas-là ? » Il faut dire que le milieu politique est très protocolaire : « On ne va pas taper un scandale au milieu du dîner, ce n’est pas possible. Ils choisissent très bien leurs moments pour nous mettre en difficulté. Le sénateur, c’est notre employeur, et notre employeur, il peut tout simplement utiliser la clause de loyauté. Il peut, sur la base d’une rupture e confiance, sans autre preuve, licencier son collaborateur ou sa collaboratrice.«
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