La plus populaire des artistes de jazz new-yorkaises sort un album et envisage de s’installer en France.
Déesse du jazz à la voix de velours, dissimulée derrière ses lunettes fumées cerclées d’or, Melody Gardot déambule dans Greenwich Village tranquillement, le nez au vent. « Je refuse de perdre mon temps à recompter les voix comme tant de gens autour de moi. Cela dit, je ne comprendrai jamais comment, avec toutes les casseroles qu’il avait avec les femmes, Trump a pu être élu ! »
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Pour recharger ses piles, cette Américaine de 35 ans, qui chante comme si elle faisait l’amour, cherche le soleil, au sens propre et figuré, fuit les gens toxiques et la négativité. Dans cette période anxiogène, son dernier et magnifique album, « Sunset in the Blue », est une véritable bouffée d’air frais. « Des gens pètent un câble, moi, la musique me calme et soigne mes angoisses. Je suis ancrée dans mes émotions. Mon mantra : quoi qu’il arrive, ça pourrait être pire ! » Résultat de l’expérience, sans doute. Elle a 18 ans lorsqu’en 2003, à Philadelphie où elle a grandi, un 4×4 grille un feu et la percute de plein fouet alors qu’elle sort de la fac à vélo. Le corps désarticulé, dans le coma avec de sérieuses lésions cérébrales, elle passe plus d’un an à l’hôpital, allongée sur le dos, paralysée. Impossible de parler, de marcher, de se souvenir. Jour après jour, semaine après semaine, elle doit tout réapprendre. C’est en fauteuil roulant, plus tard, qu’elle donnera ses premiers concerts. « Je suis passée à deux doigts de la mort. C’est gravé en moi. Je suis toujours très positive car je sais combien chaque heure, chaque jour sont précieux. Je connais trop bien le prix de la vie. »
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Ce qu’elle est aujourd’hui tient du miracle. « J’ai grandi dans l’ombre d’une femme immense, ma mère, qui s’est battue toute sa vie contre l’adversité. Je puise ma force en elle. Je suis forte pour elle. » Faire de la musique, se réveiller le matin à côté de l’homme qu’elle aime, voilà ses priorités. Aider les autres aussi. Elle donne régulièrement des concerts dans les hôpitaux pour les enfants malades et elle a créé, pour aider des musiciens à l’arrêt à cause de la crise sanitaire, un casting numérique mondial. Ils ont enregistré un single, « From Paris with Love ». « Ma mère m’a dit que j’étais une enfant bizarre. Il paraît qu’à Noël je ne demandais jamais de cadeaux. Je confectionnais des gâteaux que je vendais à l’école. Avec l’argent que je gagnais, j’allais acheter des jouets pour les enfants pauvres du quartier. »
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Je suis libre et indépendante. Je n’ai pas besoin d’un homme pour payer mes factures
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Gypsy dans l’âme, elle se sent comme un oiseau prêt à construire son nid dans chaque arbre qu’il trouve. « Je suis assez minimaliste pour quelqu’un censé être si glamour, dit-elle en riant dans un français parfait. J’ai vécu dix ans avec deux valises, la plupart des choses que j’ai, que ce soit une guitare ou un sac à main, ce sont des cadeaux. Je n’ai jamais été intéressée par les choses matérielles. Pendant longtemps je ne voulais que ce que je pouvais porter sur mon dos. Le seul excès dont je ne me lasse jamais, c’est l’excès d’amour. » Son chéri, me dit-elle, habite en France, peut-être va-t-elle finir par s’y installer. Peut-être. « Une partie de moi rêve de trouver un endroit où je pourrai enfin me poser, choisir des meubles et des rideaux. En même temps, je suis bohème. »
Elle essaie, dit-elle, d’être la femme dont elle rêve et non pas celle épuisée par le décalage horaire qui traîne ses valises. « Je suis libre et indépendante. Je n’ai pas besoin d’un homme pour payer mes factures. » Ce qu’elle recherche en amour ? « La complicité. Se dire qu’on peut poser sa tête sur l’épaule de celui qu’on aime, c’est rassurant. » Dans une relation sentimentale, elle aime donner autant que recevoir, et refuse d’être traitée comme un objet. « Comme je le dis dans ma chanson : “If You Love Me Let Me Know” [Si tu m’aimes montre-le-moi]. » Est-elle aussi sensuelle dans sa vie que dans ses chansons ? « Je suis très cachemire, très velours, très coton. Il n’y a rien de synthétique chez moi. » Exigeante, avec un sens de l’humour noir, elle est cash aussi, ce qu’on lui reproche souvent.
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Je ne suis qu’une musicienne de jazz, mais dans ma niche, j’essaie à ma façon de faire du bien
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Au moment où le mouvement MeToo explose en France, elle poste sur Instagram une ancienne photo de son bras tuméfié, couvert d’ecchymoses, avec pour unique commentaire : « L’amour n’est pas la violence. » « Je ne suis pas spécialement féministe mais j’ai croisé un jour une femme battue qui m’a bouleversée. Ça a été le déclic. Quand elle m’a dit que, malgré tout ce qu’elle avait subi, elle restait avec son mec, moi, hypocrite, je lui ai expliqué qu’elle devait le quitter. Et pourtant, moi qui en était incapable ! J’étais assez malade à l’époque pour me dire qu’après tout… j’avais peut-être mérité qu’on me frappe. Quand j’y repense, j’ai honte. Il faut trouver les mots pour casser le silence. »
Elle a parfois l’impression, dit-elle, de vivre dans l’application TikTok, où un clip ne dure pas plus de trois secondes. « Qu’est-ce qui est vrai ou faux ? On ne sait plus. » Dans un monde devenu politiquement correct, elle se raccroche à la création. « Je ne peux pas faire autrement. Les artistes ne sont rien sans le public. » Les musiciens, dit-elle, ont une responsabilité dans ce monde et les paroles de leurs chansons ont un poids. « Je ne suis qu’une musicienne de jazz, mais dans ma niche, j’essaie à ma façon de faire du bien. On peut sauver quelqu’un simplement avec des mots. Je suis bouddhiste, je crois que les vies se succèdent. Je voudrais laisser de belles choses, et me dire que j’ai fait un peu de bien autour de moi. Je n’ai rien à prouver mais je voudrais avec mes deux petites mains contribuer un peu à améliorer cette planète. Je ne sais pas si je vais y arriver mais au moins j’aurai essayé. »
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