Meghan Markle livre dans une longue tribune un drame intime. Dans les pages du New York Times ce mercredi, la duchesse de Sussex a révélé avoir fait une fausse couche en juillet. « J’ai su, au moment où je serrais fort mon premier enfant dans mes bras, que j’étais en train de perdre le second », confie-t-elle.

Dans cette tribune intitulée Les pertes que nous partageons, Meghan Markle décrit le déroulé de cette journée de juillet dans les moindres détails, mais revient aussi sur les nombreux événements tragiques de cette année 2020.

« J’ai essayé d’imaginer comment nous guéririons »

« Après avoir changé sa couche [de son fils Archie], j’ai ressenti une forte crampe. Je me suis laissée tomber au sol avec lui dans mes bras, en fredonnant une berceuse pour nous garder tous les deux calmes, la mélodie joyeuse contrastant fortement avec mon sentiment que quelque chose n’allait pas, explique-t-elle. Quelques heures plus tard, j’étais allongé sur un lit d’hôpital, tenant la main de mon mari. Je sentais la moiteur de sa paume et embrassais ses jointures, humides de nos larmes. En regardant les murs blancs et froids, mes yeux se sont brouillés. J’ai essayé d’imaginer comment nous guéririons. »

Elle fait ensuite part d’un épisode qui s’est déroulé en 2019, après de nombreux voyages avec son mari le prince Harry. Epuisée, elle venait tout juste d’avoir son premier enfant. Un journaliste lui avait alors demandé comment elle allait. « Ce n’est pas la réponse honnête qui m’a le plus aidé, c’est la question elle-même », dit-elle, avant de poursuivre : « Assis dans un lit d’hôpital (…) j’ai compris que la seule façon de commencer à guérir était de se demander d’abord : « Comment ça va ? » ».

« Nous faisons ensemble les premiers pas vers la guérison »

« Cette année, nous sommes nombreux à avoir atteint nos points de rupture, enchaîne-t-elle. La perte et la douleur ont tourmenté chacun de nous en 2020, dans des moments à la fois tendus et débilitants ». Elle aborde les décès liés au Covid-19, puis les victimes de violences policières Breonna Taylor et Gerorge Floyd. « La santé s’est transformée rapidement en maladie. Dans les endroits où il y avait autrefois une communauté, il y a maintenant une division », analyse-t-elle. Elle s’interroge également sur la désinformation, la perte de repères, de confiance, et l’isolement dont beaucoup de personnes ont été plongées cette année. Et c’est pour combattre cette solitude que Meghan Markle explique avoir décidé de parler de sa fausse couche :

« Perdre un enfant signifie porter un chagrin presque insupportable, vécu par beaucoup mais dont peu de gens parlent (…) Malgré le caractère commun stupéfiant de cette douleur, la conversation reste taboue, criblée de honte (injustifiée) et perpétuant un cycle de deuil solitaire (…) Nous avons appris que lorsque les gens nous demandent comment chacun de nous va, et quand ils écoutent vraiment la réponse, avec un cœur et un esprit ouverts, la charge de chagrin devient souvent plus légère – pour nous tous. En étant invités à partager notre douleur, nous faisons ensemble les premiers pas vers la guérison », écrit-elle.

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