Alors que son mariage avec Durek Verrett approche à grands pas, Märtha Louise de Norvège a pris une décision importante. Dans un communiqué de la Maison royale de Norvège daté du 8 novembre dernier, la princesse a fait savoir qu’elle renonçait à ses fonctions officielles. Un scénario qui en rappelle d’autres…
L’annonce a d’abord eu l’effet d’une bombe. Après l’épisode du Megxit en Angleterre, ou plus récemment la décision de la reine Margrethe II du Danemark de réduire le nombre de membres actifs de la Couronne, c’est la famille royale de Norvège qui a connu quelques secousses. Dans un communiqué daté du 8 novembre, la Maison royale a fait savoir que Märtha Louise de Norvège, dont la relation avec le chaman Durek Verrett en questionne plus d’un, renonçait à ses fonctions officielles, précisant que la princesse et son futur mari « cherchent à distinguer plus clairement leurs activités et leur relation avec la Maison royale. » Pour autant, la fille du roi Harald V et de la reine Sonja a conservé son titre de princesse. « C’est un moyen de conserver un lien avec la monarchie mais c’est aussi, pour sa famille, un moyen de se garder une soupape. Il y a trois personnes qui sont avant elle dans l’ordre de succession, donc on la laisse mener sa vie mais on ne veut pas non plus la détacher totalement parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver« , a analysé l’historien David Feutry auprès de Gala.fr.
Une décision que Märtha Louise de Norvège n’a pas prise seule, mais bien en accord avec les siens, comme l’a précisé Vilde Helljesen, journaliste pour le groupe audiovisuel norvégien NRK, au cours d’une interview accordée à Gala.fr. « Après un processus approfondi auquel a participé toute la famille royale – le roi, la reine, le prince héritier et la princesse – et au cours duquel ils ont discuté de différentes issues, ils ont trouvé une conclusion sur laquelle ils étaient tous d’accord : la princesse Märtha Louise n’exercera pas de fonctions officielles pour la Maison royale à l’heure actuelle. » Naturellement, les controverses liées à son couple avec le déroutant Durek Verrett n’ont rien arrangé à cette situation déjà complexe…
Ces derniers mois, l’image de Märtha Louise de Norvège a été entachée auprès de l’opinion publique. « Un sondage publié par NRK a montré que plus de la moitié des Norvégiens (51 %) souhaitaient que la princesse Märtha Louise quitte ses fonctions officielles et cesse de représenter la Maison royale, et 17 % ont déclaré avoir désormais une moins bonne opinion de la famille royale, généralement populaire – presque tous citant la princesse et Durek Verrett comme raisons. » Et le rédacteur en chef d’Histoires Royales, Nicolas Fontaine, de préciser : « Plusieurs associations avaient déjà mis un terme au patronage qui les liaient à la princesse Märtha Louise. Elle assurait le patronage d’associations liées à des causes médicales ou de santé. C’est aussi précisément dans ce domaine qu’elle se lance de manière active avec son fiancé. »
La Maison royale de Norvège au pied du mur ?
Selon la journaliste Vilde Helljesen, la famille royale de Norvège s’est retrouvée au pied du mur : « Elle devait manifestement faire quelque chose pour éloigner les activités de la princesse Märtha Louise et de Durek Verrett de la Maison royale. Certains diront que c’était nécessaire pour préserver la monarchie. » Haakon de Norvège, lui, a dû trouver le bon équilibre entre l’avenir de la monarchie et le bonheur de sa soeur : « Ils ont essayé de trouver l’équilibre entre la responsabilité qu’ils ont pour la monarchie et l’institution d’une part, et les relations humaines et les sentiments d’autre part« , a détaillé Vilde Helljesen.
« Le prince héritier Haakon a bien compris qu’il fallait à la fois laisser sa sœur mener sa vie et, en même temps, il n’est pas là pour l’ostraciser et la mettre totalement à l’écart en disant qu’elle a une vie corrompue ou dissolue. Il faut quand même maintenir un semblant de continuité et surtout ne pas commencer à se déchirer en famille« , a ajouté David Feutry. Si l’on en croit Nicolas Fontaine, la famille royale de Norvège serait d’ailleurs « l’une des familles royales les plus soudées d’Europe » : « Le roi Harald aime beaucoup sa fille, le prince héritier Haakon aime beaucoup sa sœur et la princesse Märtha Louise est la marraine de la princesse Ingrid Alexandra. Les relations privées au sein de la famille sont donc très bonnes. »
Ce n’est toutefois pas la première fois que le rôle de la princesse ouvre des débats en interne. « Auparavant, il y a eu des discussions concernant le rôle de la princesse Märtha Louise. Lorsqu’elle a commencé à gérer sa propre entreprise (de divertissement, ndlr) en 2002, elle a perdu son titre honorifique ‘Son Altesse Royale’ afin de créer une plus grande distance entre son entreprise et la Maison Royale. En 2019, lorsque sa relation avec Durek Verrett est devenue officielle et que le couple a eu une tournée appelée ‘La princesse et le chaman’, il a été décidé qu’elle ne devait plus utiliser son titre de princesse dans son travail commercial« , a rappelé la journaliste norvégienne, soulignant que son éloignement avait débuté « il y a des années. » À en croire Nicolas Fontaine, cette décision était la bonne : « Non seulement cela protège la Maison royale et l’empêche d’être impliquée dans des prises de positions polémiques mais en plus, cela permet de ne pas dégrader les relations internes, familiales et personnelles entre les membres de la famille. »
Ces autres têtes couronnées qui ont pris leurs distances
Le destin que connaît aujourd’hui Märtha Louise de Norvège n’est pas sans rappeler celui du prince Harry, au moment du Megxit, en 2020. « À partir du moment où Harry et Meghan ont choisi de vivre aux États-Unis de façon permanente, il semblait évident que cela rendait impossible d’assurer un travail quotidien, à temps plein, pour la famille royale. Ils n’avaient pas d’autre choix que d’abandonner leurs fonctions officielles pour commencer leurs propres activités de leur côté« , a observé Nicolas Fontaine. De plus, leur volonté de devenir « financièrement indépendants » était incompatible avec la Couronne. « Les membres de la famille royale britannique qui travaillent à temps plein pour la Couronne ne peuvent percevoir de rémunération autre que celle allouée pour le fonctionnement de leurs activités, en raison de conflits d’intérêts évidents qui pourraient être dénoncés« , a précisé le rédacteur en chef d’Histoires Royales.
Mais contrairement à l’époux de Meghan Markle, la fille du roi Harald V n’a pas vraiment choisi de s’éloigner de la Maison royale, selon la journaliste Vilde Helljesen : « Alors que le prince Harry souhaitait une vie plus indépendante pour lui et sa famille, la conclusion concernant la princesse norvégienne n’a pas été initiée par le souhait de celle-ci de s’éloigner davantage de la Maison royale. Elle a été provoquée par les réactions de la population, qui ont pratiquement obligé la famille royale à trouver un moyen de la différencier davantage de la Maison royale. »
Si elle est désormais loin de la famille royale, Madeleine de Suède n’a, elle, pas renoncé à ses fonctions officielles. À l’image du prince Harry, la cadette du roi Carl XVI Gustaf et de la reine Silvia a élu domicile aux États-Unis, où elle vit avec son époux et leurs trois enfants. « En tant que troisième fille du roi, ses fonctions se résument à assumer le patronage d’associations« , a indiqué Nicolas Fontaine. « Elle s’est simplement éloignée physiquement de la Suède et ne peut donc pas assurer d’engagements réguliers. Elle n’a jamais eu énormément de fonctions, puisque très jeune elle a quitté la Suède (…) Si elle revenait y vivre, pour une raison ou pour une autre, il est probable qu’elle accepte à nouveau d’être plus régulièrement présente à des événements publics. »
Le rôle ingrat des « suppléants »
Comme l’a rappelé Nicolas Fontaine auprès de Gala.fr, « la vie du souverain et celle de l’héritier sont entièrement dévouées au service. » Mais pour les « suppléants » – un terme anglo-saxon destiné à définir le statut de celui qui est deuxième dans la ligne de succession au trône d’une monarchie ou d’un empire – la réalité est tout autre. « À l’heure où la méritocratie et les aspirations personnelles prennent le dessus sur l’abnégation et le sens du devoir, il est parfois compliqué de s’épanouir personnellement dans une tâche pour laquelle on ne peut rien attendre en retour que la satisfaction d’avoir accompli un travail au service des autres« , a reconnu le rédacteur en chef d’Histoires Royales. Un avis que partage l’historien David Feutry : « C’est pour les cadets ou les benjamins que ça devient très lourd d’appartenir à la famille royale. Ils sont réduits à être en réserve de la monarchie et passent leur vie à attendre que rien ne se passe. Cette vie est devenue pesante pour les cadets, parce qu’il n’y a aucune promotion possible. »
Un moyen de renouveler l’image de la Couronne ?
En partant à la découverte de nouveaux horizons, par différents moyens que ceux jadis expérimentés leurs pairs, cette nouvelle génération pourrait, aussi, être bénéfique à la Couronne. C’est ce qu’a expliqué David Feutry : « En s’intégrant dans la vie civile, ces deuxièmes ou troisièmes, paradoxalement, renouvellent en bien l’image de la Couronne. Il y a cette volonté de servir, pas seulement de manière officielle, mais de servir dans un engagement et que la famille royale s’engage pour des causes. C’est très bénéfique à l’image. Ça a été le cas avec la princesse Diana, quand elle s’investissait énormément dans le caritatif, ça a redoré l’image de la monarchie britannique. »
Toutefois, l’utilisation active des réseaux sociaux peut s’avérer dangereuse : « Il y a un certain risque à accepter qu’un membre de la famille royale possède ses propres réseaux sociaux, en craignant qu’une publication polémique puisse être perçue comme une opinion partagée par la Maison royale. En Norvège, où la confiance règne et où tout est moins formalisé et plus détendu, cela ne semble pas être un problème. D’ailleurs c’est aussi en Norvège que la princesse héritière possède son propre compte Instagram personnel, qu’elle gère elle-même. Personne d’autre n’a accès à son compte, contrairement aux autres monarchies où c’est une équipe qui gère les réseaux sociaux officiels« , a expliqué Nicolas Fontaine. Et David Feutry d’observer : « La publicité de la monarchie ne passe plus seulement pas les cérémonies, mais de plus en plus par les réseaux sociaux. Ça crée beaucoup plus de proximité avec les gens. Le protocole reste ce qu’il est mais il y a eu une adaptation. » S’inscrire dans la modernité sans bafouer l’institution, tel est le défi de cette nouvelle génération.
Crédits photos : @BESTIMAGE / DIRECTION ARTISTIQUE GALA
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Le prince Harry, né en 1986, est le frère de William d’Angleterre. À sa naissance, il est désigné comme le « spare », le second fils et frère des deux futurs héritiers du trône, son père et son frère. Libre et rebelle, le prince Harry est surnommé « party Harry » à son adolescence, tant ses frasques sont nombreuses. Élève moyen et indiscipliné, fumeur occasionnel de substances décriées, fêtard invétéré, séducteur, le prince Harry se situe à l’opposé de son frère. Il va même parfois trop loin, comme lorsqu’il se déguise en nazi lors d’une soirée et fait la une des médias, ainsi vêtu. Il s’assagit en devenant soldat dans l’armée britannique, et cultive l’affection des Britanniques lorsqu’il sort en trio avec William et Kate en déplacement officiel, ou pour le plaisir. Il rencontre Meghan Markle en 2016, l’épouse en 2018 et devient papa d’Archie et de Lilibet. Entre temps, Harry est passé de « suppléant » à 6e dans l’ordre de succession au trône, lorsque William et Kate donnent naissance à George, Charlotte et Louis. Harry se sent à l’étroit à Londres, et décide de quitter ses devoirs royaux lors du Megxit : les Sussex partent aux États-Unis en 2020, en abandonnant leurs titres et leurs activités liées à la Couronne. Alors que sa grand-mère meurt en 2022, le prince Harry se détache un peu plus de sa famille en annonçant la date de sortie de ses mémoires, « Spare » en janvier 2023.
Info du 06/05/2022 ( Elizabeth II bannit Harry, Meghan et Andrew de son jubilé) – Le prince William, duc de Cambridge, et Catherine (Kate) Middleton, duchesse de Cambridge, le prince George de Cambridge, la princesse Charlotte de Cambridge, le prince Louis de Cambridge, Camilla Parker Bowles, duchesse de Cornouailles, le prince Charles, prince de Galles, la reine Elisabeth II d’Angleterre, le prince Andrew, duc d’York, le prince Harry, duc de Sussex, et Meghan Markle, duchesse de Sussex, la princesse Beatrice d’York, la princesse Eugenie d’York, la princesse Anne – La famille royale au balcon du palais de Buckingham lors de la parade Trooping the Colour 2019, célébrant le 93ème anniversaire de la reine Elisabeth II, Londres, le 8 juin 2019.
Carl Philip, âgé de 43 ans, n’a pas toute sa vie été « suppléant ». Il a même été l’héritier de la Couronne de Suède pendant 7 mois après sa naissance. À l’époque, l’héritier devait être un garçon et sa grande soeur Victoria n’était donc pas éligible au trône. Lorsque la Constitution a changé pour ne plus faire de distinction de sexe, c’est Victoria qui est devenue l’héritière de Carl XVI Gustaf, devenant alors la « doublure ». Carl Philip a, comme Harry, épousé une artiste à la désapprobation générale en 2015 : sa femme Sofia est une ancienne mannequin, tatouée et habituée du topless dans les magazines. Depuis, Carl Philip fait profil bas et travaille activement pour la Couronne de Suède.
Le roi Willem-Alexander et la reine Maxima des Pays-Bas avec la princesse Sofia (Hellqvist) et le prince Carl Philip de Suède, le roi Carl XVI Gustav et la reine Silvia de Suède, la princesse Victoria et le prince Daniel de Suède avec leur fille la princesse Estelle de Suède.
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