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Dans un entretien accordé à Paris Match en 1998, Marie Laforêt racontait le viol qu’elle avait subi à l’âge de trois ans et la réaction de sa mère au moment où elle avait appris le drame.
Elle avait accepté de se confier sur son viol lors d’une interview accordée en 1998 à Philippe Berti pour Paris Match. Un entretien fleuve dans lequel l’actrice aux yeux d’or, morte le 2 novembre 2019, se livrait sur ce qui la faisait pleurer. Sur ce qui la hantait : un viol dont elle a été victime à l’âge de trois ans. “Marie Laforêt n’avait pas 3 ans quand elle a subi les sévices sexuels dont le souvenir, longtemps occulté par sa mémoire, a soudain resurgi, il y a une quinzaine d’années, avec une précision cauchemardesque”, écrit d’abord le journaliste. “Le coupable était un voisin, un détraqué aux allures débonnaires.” Dans cet entretien, qui, dans une ère post #MeToo, paraît on ne peut plus actuel, la comédienne avait décidé de tout raconter, indignée “par la multiplication des scandales pédophiles” mais heureuse de constater que “l’on en parle” davantage. “Un jour, j’ai revécu la scène d’un coup, comme on reçoit une déferlante” , se souvenait ainsi Marie Laforêt. “L’odorat, l’ouïe, tous mes sens revenaient en même temps. Mon esprit est retourné sur le lieu du crime, si j’ose dire. Et là, je me suis souvenue du nom du monsieur, de la pièce, de la couleur de son pantalon, de son aspect physique. Je me souvenais absolument de tout.”
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Marie Laforêt partage également cette phrase terrible qu’a prononcée sa mère en apprenant qu’elle avait été victime d’un viol. “Bien sûr, j’en ai parlé à ma mère en lui donnant le nom du monsieur en question”, assurait l’actrice. “Elle m’a fait une réponse étrange. Elle m’a dit : ‘Comment ? C’était le père qui te faisait ça ! À un moment, j’ai pensé que c’était peut être le fils !’ Comme si c’était une excuse. Le fils de ce monsieur avait 5 ans. Et ma mère avait interprété mes plaies comme la conséquence d’un jeu cruel entre enfants…” Sa mère a-t-elle su la croire immédiatement ? Oui, affirmait Marie Laforêt. “J’ai donné de tels détails sur certaines conversations qui avaient lieu à table à cette époque, sur certains événements qui avaient touché ma soeur de huit ans mon aînée, qu’elle m’a crue. Sans l’ombre d’un doute. J’ai pu restituer des choses extraordinairement précises, des conversations entièrement enregistrées dans ma tête…”
Toujours meurtrie par ce viol, affectée jusque dans sa vie quotidienne, Marie Laforêt avait eu le courage de raconter son drame pour libérer sa parole, mais aussi pour témoigner. Pour les victimes passées et futures. Pour que les gens ne ferment plus les yeux. “Le premier jour où l’homme est venu dans ma chambre, j’ai pensé que c’était une visite gentille”, se désolait-elle. “On s’intéressait à moi et dans mon esprit d’enfant, j’en ai ressenti une certaine fierté. Jusqu’au moment où je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’une agression. Alors, je me suis mise à hurler et l’homme a pris mon oreiller et m’a étouffée, à mort […] A cet âge-là, il n’y a pas de pénétration possible, ça se passe au niveau des gestes, des frottements, des contacts.” Et de conclure, avec fermeté : “Les pédophiles doivent être sévèrement condamnés et, si possible, soignés pour qu’ils ne recommencent pas. Quant aux Dutroux et autres ignobles individus qui sévissent en bandes organisées, la peine de mort me parait trop douce pour eux.”
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