Marie-José Pérec est certainement l’une des plus grandes sportives françaises, toutes disciplines confondues. Mais la championne olympique n’a pas échappé aux insultes racistes, et est revenue pour Yahoo sur des scènes qui l’ont marquée.
Marie-José Pérec
Toute aussi rapide qu’elle est avec des pointes au pied, Marie-José Pérec a été rattrapée par le racisme lors de son arrivée en Métropole. Avant de débarquer à l’Insep, l’institut qui forme les talents de l’athlétisme, la Gualoupéenne n’est que l’embryon de la future triple championne olympique à Barcelone et Atlanta. Et sa foulée féline et son sourire XXL en ont longtemps fait l’une des sportives préférées des Français, beaucoup de jeunes athlètes rêvant de courir sur ses pas gigantesques. C’est pour cette popularité que TF1 n’avait pas hésité à la déguiser en panthère lors de la deuxième saison de Mask Singer, au cours de laquelle « La gazelle » avait créé la surprise. Mais son palmarès et sa notoriété ne lui ont pas permis d’échapper aux remarques sur sa couleur de peau. Invitée par Manu Katché dans La Face Katché diffusée sur Yahoo, la spécialiste du sprint s’est épanchée pour la première fois sur ses moments où elle a dû faire face à des personnes malveillantes.
Une virée shopping qui tourne mal
Elle garde en mémoire une virée shopping qui l’a traumatisée. « Tu rentres dans une boutique, les gens te demandent : ‘Mais, qu’est-ce que tu veux ?’ Tu ne t’adresses pas comme ça à tout le monde », se souvient-elle, non sans émotion. Et de poursuivre son récit : « Moi, j’ai pour habitude de dire, qu’à cette période, j’ai eu le sentiment que j’avais perdu ma couleur. Parce que, d’un coup, au même moment, j’étais une Noire qui n’avait rien à faire là, avec une vendeuse ou un vendeur dans le magasin, et l’autre qui m’avait reconnue. Il voyait mon nom, mais plus ma couleur. Je la perdais parce que je courais vite. » Marie-José Pérec a fait de ces remarques désobligeantes une force supplémentaire dans son sport, menant un combat perdu d’avance. « Ici, il y a des gens qui m’ont dit des choses comme ‘Sale Noire, rentre chez toi’. Pour moi, gagner, c’était nécessaire, et perdre, c’était la mort (…) Cela te donne plus de force, » conclut-elle face à son interlocuteur.
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