Grande activiste d’Hollywoood, Jane Fonda n’est pas passée à côté des manifestations anti-racistes qui secouent les États-Unis depuis la mort du noir-Américain George Floyd, après une interpellation violente par la police.

À CNN, l’actrice âgée de 82 ans a témoigné ce dimanche 1er juin du racisme systémique présent aux États-Unis et du privilège qu’elle constatait avoir, en tant que personne blanche, face aux personnes racisées. La star, très engagée vis-à-vis de l’environnement et du féminisme, a l’habitude de mettre à bon escient son image pour faire passer des messages politiques.

« Même les blancs les plus pauvres sont privilégiés »

« Parce que nous sommes blancs, nous avons bénéficié de privilèges, a-t-elle défendu auprès de CNN. Même les plus pauvres d’entre nous sont privilégiés. On doit reconnaître, et comprendre, que ce qui maintient le racisme en place, ce qui empêche les individus noirs de sortir de la misère, ce sont nos lois, nos politiques discriminatoires… ».

Avant d’ajouter : « Tout cela doit changer, et les personnes blanches doivent apprendre l’histoire qui a mené à toutes ces injustices et grâce à ça, adopter un autre comportement. Surtout, on doit essayer de comprendre la réalité dans laquelle vivent les personnes racisées, et ce, dès maintenant. » 

Ce qui empêche les individus noirs de sortir de la misère, ce sont nos lois, nos politiques discriminatoires

« Un racisme qui a toujours été là »

Jane Fonda enjoint aussi les Américains à ne pas réélire Donald Trump en novembre. Selon elle, depuis son mandat, le racisme n’a jamais été aussi « robuste » dans la société américaine, si bien qu’il serait même « encouragé par l’administration » du président. Comme tous les Américains qui manifestent dans les rues depuis le 25 mai dernier, ce racisme latent, qu’elle estime permis par le gouvernement américain, la révolte.

La comédienne dénonce aussi le manque de connaissances, ou d’intérêt, des citoyens blancs aux États-Unis face à l’histoire des Afro-Américains. « J’ai moi-même réalisé que je ne connaissais pas assez les conséquences du racisme, des lois Jim Crow…, a-t-elle reconnu. Et le seul moyen pour pallier à ça, c’est l’éducation : depuis trois ans, je prends le temps de m’y intéresser et j’étudie le sujet… c’est essentiel pour comprendre leurs protestations. »

Jane Fonda a terminé en affirmant : « C’est un moment déterminant pour notre histoire. On a l’élection qui arrive, une crise sanitaire, une crise écologique, une crise raciale… Il est temps de prendre des décisions. »

Un clin d’oeil au mouvement Afro-Américain Black Panther Party

Jane Fonda a pensé son allocution dans les moindres détails. Vêtue d’un pull noir et d’un béret de la même couleur, elle semble avoir symboliquement fait référence à la tenue des Black Panthers, des militants afro-américains des années 1970, qu’elle a soutenus à l’époque.

En soutien au mouvement, elle avait d’ailleurs adopté, la même décennie, Mary Luana Williams, une enfant de deux activistes du Black Panther Party, qui pour faire entendre leurs revendications, avaient décidé de la lui confier. On dit aussi qu’elle aurait caché certains Black Panthers chez elle lorsqu’ils étaient recherchés par le FBI.

Sur Twitter, de nombreux internautes ont semblé apprécier ce geste, d’abord tentés de critiquer le fait qu’une femme blanche s’exprime de nouveau à la place des concerné(e)s, mais cette référence lui a visiblement apporté une certaine légitimité. « Jane Fonda est une alliée« , a assuré l’un d’eux.

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