Alors que le Royaume-Uni connaît une de ses plus grandes crises politiques, l’humour reste visiblement la meilleure arme de révolution du pays. Le Premier ministre Boris Johnson vient d’annoncer sa démission à la tête du parti Conservateur, ce qui a donné quelques idées à Charlie Brooker, le créateur de la série dystopique Black Mirror.
« J’ai une idée terrible, celle qu’à tout moment maintenant, Johnson va relancer une ancienne sauvegarde et qu’on devra revivre ces six dernières semaines encore une fois », a-t-il partagé sur Twitter.
Le cinéaste fait référence aux derniers scandales en date qui ont émergé presque quotidiennement ces derniers temps, le dernier étant la nomination de Chris Pincher, accusé à plusieurs reprises d’attouchements sur des hommes – allégations que Boris Johnson connaissait depuis 2019, ce qu’il a dans un premier temps nié.
Benny Hill et Partygate
De son côté, Hugh Grant a demandé à Steve Bray, un activiste pro Europe qui milite devant Westminster depuis le référendum, de passer la musique de Benny Hill en attendant le speech de Boris Johnson. « Ravi de constater que vous avez retrouvé l’usage de vos enceintes. Auriez-vous à tout hasard la musique de Benny Hill ? », a réclamé sur Twitter l’acteur, en référence à la récente arrestation du militant, surnommé « Stop Brexit Man », qui faisait à la suite du vote d’une loi du gouvernement de droite interdisant de manifester en faisant du bruit.
Et il l’a obtenu. Ainsi, plusieurs chaînes, comme Sky News, ont diffusé leurs interviews en direct sur fond de Yakety Sax.
La chute de Boris Johnson arrive après le Partygate – ces soirées (nombreuses) organisées au 10 Downing Street pendant la pandémie alors que la population devait rester confinée et isolée de ses proches, même malades – et dans un contexte de crise économique sans précédent. Les citoyens ont vu, en avril, leur facture de gaz et d’électricité augmenter de 54 % sans que le gouvernement ne fasse quoi que ce soit pour l’endiguer (la prochaine hausse sera annoncée en octobre). Les premiers impacts du Brexit se sont également fait ressentir, avec des exportations et importations en berne, un manque de main-d’œuvre, la menace de la fin des accords en Irlande du Nord et une hausse du prix des produits de première nécessité – tout le contraire de ce qui avait été promis par le Premier ministre et ses alliés au moment du référendum.
A quand les cartons
Autant d’erreurs de la part de Boris Johnson que n’a pas manqué de relever Irvine Welsh. L’auteur de Trainspotting a ainsi listé les faits d’armes de celui dont « malheureusement » on se « souviendra comme d’un clown qui a réussi à accéder au pouvoir, et non pas comme d’un visionnaire qui a fait un Brexit de merde, menti à la reine et au pays, tué plus de 100.000 personnes avec son protocole de merde pendant le covid, a menti pendant le confinement, a insulté les noirs, les musulmans, les gays, les femmes, les travailleurs, (…) s’est caché dans un frigo et s’est chié dessus pour apparaître dans les débats tv, mais ainsi va la vie ». « Il laissera ses grandes chaussures d’idiot pour le clown suivant. Heureusement, les médias annonceront le prochain branleur inutile comme étant une sorte de génie suprême », a conclu l’écrivain écossais.
Si Boris Johnson a quitté son poste de chef du parti Conservateur, il n’a pas démissionné de son mandat de Premier ministre. Il a annoncé rester au 10 Downing Street le temps que les Tories choisissent son successeur, c’est-à-dire potentiellement jusqu’à l’automne. Une décision qui ne convient à personne. Que ce soit dans l’opposition ou parmi ses anciens alliés, tous demandent qu’il parte… dès ce soir.
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