Trois clichés de son visage tuméfié. Lundi 4 juillet 2022, l’actrice Judith Chemla a révélé sur son compte Instagram avoir été victime de violences conjugales.

« Il y a un an mon visage a été blessé, du bleu, du violet sous mon œil, je me suis vue déformée. Il y a un an j’ai regardé mon visage dans la glace et j’ai su que je ne pourrai plus me voiler la face », écrit celle qui a été frappée par l’acteur et réalisateur Yohan Manca, et père de sa fille, condamné pour ces faits à du sursis en mai dernier.

Des pressions malgré une condamnation

« Je n’ai pas honte de cette photo. Mais lui devrait avoir honte, il devrait avoir honte aujourd’hui, un an après, au lieu de continuer à faire pression sur moi, de penser qu’il a encore les moyens de me manipuler, au lieu de pourrir la tête de mon enfant il devrait avoir honte et se faire discret, rechercher vraiment à être pardonné », poursuit l’ancienne pensionnaire de la Comédie-Française, qui assure avoir en sa possession « tant de preuves qu’il continue d’essayer de me nuire ».

Que faut-il pour qu’il me laisse tranquille ? Aller vraiment en prison? Il jouera encore à la victime auprès de ma fille.

Judith Chemla n’en « peu[t] plus », elle confie être « à bout » et « exige d’avoir la paix ».

« Que faut-il pour qu’il me laisse tranquille ? », s’interroge-t-elle, épuisée. « Aller vraiment en prison? Il jouera encore à la victime auprès de ma fille et elle souffrira de ne pas voir son père. Que je garde ça pour moi ? Il se sentira encore au dessus des lois continuera de se plaindre et de contester les décisions de justice auprès de sa fille de 5 ans qu’il voit pourtant comme un père normal qu’il n’est pourtant pas. Il continuera de croire qu’il est en mesure de faire pression sur moi et de me harceler moralement. »

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Le soutien de plusieurs artistes

Son glaçant témoignage a été commenté par de nombreuses personnalités publiques, qui lui apportent soutien et courage.

« Je t’aime ma poupée. Ma courageuse », écrit Géraldine Nakache, avec qui elle partageait en 2015 l’affiche du drame Rendez-vous à Atlit.

« Nos échanges dans ce train m’ont bouleversée », confie Camille Lellouche, qui a également été victimes de violences conjugales. Avant d’ajouter : « Tu es forte, Bravo pour ton courage ».

La journaliste Stéphanie Khayat, qui accuse Patrick Poivre-D’arvor de viol, lui « envoie toutes les forces qu’il [lui] reste. Et bien plus encore ».

« Avec toi de tout mon coeur Judith. Tu n’es pas seule », assure l’acteur Nicolas Maury, tandis que l’écrivaine Colombe Schneck lui adresse ses « tendres et fortes pensées ».

La victime culpabilisée

Ce mercredi 6 juillet, Judith Chemla est revenue sur ses accusations à l’encontre de son ex-conjoint au micro de France Inter.

Parents d’une petite fille aujourd’hui de 5 ans, les acteurs ont vécu en couple durant cinq ans, avant que la victime de violences conjugales ne quitte Yohan Manca, il y a un an.

Ce dernier la culpabilisera « toute la nuit » après cette agression, détaille-t-elle auprès de Léa Salamé.

Il lui dit, par exemple : « Jamais je n’aurais dû faire un enfant avec toi, pendant cinq ans, je n’ai pas bougé d’une oreille », car, elle est « tombée amoureuse de quelqu’un d’autre ». Il lance aussi : « Tu es comme toutes ces actrices, tu es volage, qu’est-ce que tu vas faire ? Tu as deux enfants de deux pères différents ».

L’homme lui supplie de ne pas porter plainte : « Avec cet acte irréparable que j’ai commis, tu retournes la situation alors que c’est toi qui brises notre famille », tente-t-il de l’intimider.

Mais Judith Chemla se rend au commissariat et dépose plainte, car elle a « vu qu’il était en état de nuire – et même à d’autres femmes ». 

Le 6 juillet 2021, l’acteur sort de sa garde à vue. Ce même jour, Judith Chemla, enceinte d’un mois, avorte. Quatre mois plus tard, l’actrice porte une nouvelle fois plainte.

Le 12 mai 2022, Yohan Manca est condamné à huit mois de prison avec sursis. « Malgré cette peine, il continue à penser que c’est une victime ». 

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