Diffusé sur la plateforme Prime Video, le film Le Bal des Folles réalisé par Mélanie Laurent relate l’histoire d’une jeune femme internée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris en 1885. Une véritable plongée dans l’antre du célèbre neurologue Jean-Martin Charcot, où il faisait subir à ses patientes de nombreux traitements…

  • Mélanie Laurent

Adapté du roman du même nom de Victoria Mas publié en 2019, Le Bal des Folles est une fresque historique actuellement diffusée sur la plateforme Prime Video. Ce drame, réalisé par Mélanie Laurent, raconte l’histoire d’Eugénie, une fille de bonne famille dans les années 1880. Elle possède un don unique : elle est capable d’entendre et de voir les morts. Mais lorsque ses proches découvrent ce phénomène, elle est envoyée à la clinique neurologique de La Pitié Salpêtrière. L’éminent professeur Jean-Martin Charcot y dirige notamment le « service des hystériques ». Eugénie ne peut s’échapper. Et chaque année, à la mi-carême dans cet établissement, se déroule un très étrange Bal des Folles. Dans un ballet baroque se côtoient, le temps d’une valse, le Tout-Paris et les supposées aliénées. Voulu et encouragé par le docteur, ce bal permet, le temps d’une soirée, une rencontre entre « malades » et « gens de la haute » société. Le neurologue annonce être animé d’une sincère compassion. En effet, Jean-Martin Charcot se veut désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres.

Le vrai bal des folles

Avant de devenir un grand ensemble hospitalier, la Pitié Salpêtrière a servi de prison. À la veille de 1789 : l’établissement compte plus de trois cents détenus. Jusqu’à la Révolution française, la Salpêtrière n’eut donc aucune fonction médicale : ses malades étaient envoyées à l’Hôtel-Dieu. Puis, à partir de 1882, Jean-Martin Charcot y créée la toute première chaire de neurologie du monde. Il veut ainsi guérir la folie supposée des femmes. Pour cela, il adopte plusieurs traitements : séances d’hypnose, puissantes douches froides, coups d’électricité, bal des internées… Alors qui fut le vrai Charcot : un clinicien débordé par ses ambitions académiques ? Dans Le Voleur, Georges Darien écrit de ce bal : « C’est le jour béni où toutes ces pauvres créatures, les vraies, cette fois, qu’un amour malheureux, le perte d’un être cher, des chagrins de famille, des revers de fortune ou d’autres causes incongrues ont fait échouer dans ce purgatoire dont la porte ne se rouvre guère ». Et si l’histoire d’Eugénie dans le film de Mélanie Laurent est fictive, elle s’appuie sur des histoires similaires.« Ce n’est pas le service de Charcot qui a inventé ce bal. C’était une vieille tradition dans les hôpitaux. En revanche, ce bal redevient tendance avec le professeur Charcot, qui était un personnage très populaire à Paris », explique ainsi Aude Fauvel au site France lnfo. Derrière cette histoire se cache donc une des atroces réalités de la fin du XIXe siècle.

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