Un revirement dans l’attitude de la justice américaine dans l’affaire Polanski va-t-il enfin permettre de conclure un procès que le nouveau procureur George Gascón du comté de Los Angeles qualifie de « l’une des sagas les plus longues de l’histoire judiciaire de la Californie » ? Celui-ci autorise enfin la levée des scellés sur le témoignage de l’ancien procureur adjoint Roger Gunson, qui a poursuivi Roman Polanski en 1977, pour viol sur mineure.

Il aurait pris cette décision tant attendue par les avocats de Roman Polanski et de la victime Samantha Geimer à la suite d’une lettre que celle-ci lui a adressée en juin. « Pendant des années, nos services se sont opposés à la publication d’informations que la victime et le public ont le droit de connaître », a-t-il déclaré dans un communiqué. Ce refus, pendant plus de 40 ans, de rendre public ce compte rendu a entraîné « une suspicion », estime Tiffiny Blacknell, conseillère spéciale de George Gascón, dans une interview à Variety, à laquelle il est temps de mettre fin.

Quels secrets ?

Mais que contiennent ces scellés pour qu’ils soient considérés de la plus haute importance pour la défense de Roman Polanski et pour deux journalistes, William Rempel et Sam Wasson, dont la demande de publication avait été rejetée ?

Déjà publiés en partie, ils recèleraient la preuve qu’il y a eu faute de la part des juges et procureurs. La justice n’aurait pas respecté les termes d’un accord conclu avec le réalisateur, qui entraînait un abandon des charges les plus graves en échange de la reconnaissance par Roman Polanski d’une relation sexuelle avec une mineure. Il avait été condamné à trois mois de prison, et avait purgé sa peine. Mais sentant que le juge allait revenir sur l’accord, le cinéaste avait préféré se réfugier à Paris en janvier 1978. Agé aujourd’hui de 89 ans, il n’est jamais retourné aux Etats-Unis.

Exposée régulièrement sur la scène médiatique, Samantha Geimer, qui avait 13 ans au moment des faits, et avait témoigné en faveur de Polanski en 2017, aspire à la tranquillité et souhaite un « regard neuf » sur l’affaire.

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