Les fans de Johnny Hallyday ne restent fidèles qu’à… Johnny Hallyday. Selon deux sociologues, rencontrés par nos confrères du Parisien à l’occasion de la sortie de Johnny, j’peux pas me passer de toi, décryptage des registres dressés à l’attention du rockeur en l’église de la Madeleine, Laeticia occupe peu les pensées et suscitent peu d’empathie. Explications.
Elle est peut-être mieux à Saint-Barth, avec sa garde rapprochée et quelques nouvelles copines, après tout. Cette année encore, Laeticia Hallyday s’est recueillie sur la tombe de Johnny, au cimetière de Lorient. Deux ans après la mort du rockeur, sa veuve était entourée de leurs filles, mais aussi de quelques fans ayant fait le déplacement.En France, autre ambiance. Alors que le père Bruno Horaist vient de célébrer sa dernière messe hommage à Johnny en l’église de la Madeleine, un rituel mensuel depuis décembre 2017, deux sociologues ont décrypté les 80 000 messages laissés sur les registres dressés à l’attention des fans du rockeur. Laetitia Overney et Jean-François Laé, spécialisés dans l’écriture et la mémoire, en ont même fait un livre, Johnny, j’peux pas me passer de toi (Ed Fayard). Et leur décryptage ne risque pas d’enchanter Laeticia, déjà égratignée par son ex-agent Laurence Favalelli dans Laeticia H., au coeur du clan Hallyday (Ed Michel Lafon).
Après avoir étudié près d’une soixantaine de registres, soit quelques 10 000 pages, pendant 18 mois, les deux sociologues dressent un constat plutôt terrible dans les pages du Parisien : peu d’allusions à la veuve de Johnny, encore moins de soutien dans la bataille qu’elle poursuit contre ses beaux-enfants David et Laura au sujet de la succession Hallyday. « Les rares messages adressés à ses proches sont pour leur souhaiter du courage, pour partager leur deuil. Mais aucun message ne parle de son héritage », relèvent Laetitia Overney et Jean-François Laé. Les auteurs de Johnny, j’peux pas me passer de toi notent encore au sujet des fans : « Il y a une distinction très forte entre l’intime, le sacré et le reste. Ils ne sont dupes de rien, mais ils font la part des choses. Ce respect nous a aussi beaucoup impressionnés! » Depuis décembre 2017, ils étaient entre 800 et 1000 admirateurs à se réunir tous les 9 du mois pour honorer la mémoire de Johnny.
Parmi les fidèles de Johnny, une majorité de femmes de plus de 50 ans
Laeticia Hallyday, dont le train de vie et les nouvelles amours font débat, victime de jalousie ? Laetitia Overney et Jean-François Laé ne le formulent pas ainsi, mais donnent une piste dans Le Parisien. Le profil type du fan de Johnny? « Derrière les blousons noirs et les bikers, il y a une foule d’anonymes très ordinaires, des commerçants, des gens du voyage, des cadres supérieurs… Pas tant d’ouvriers que ça. Mais il y a une majorité de femmes, de plus de 50 ans, et représentant toute la France », analyse Jean-François Laé. Tandis que sa co-auteure voit chaque registre comme un lien direct avec le chanteur, protégé par Laeticia ces dernières années : « Ce n’est pas un cahier de doléances, c’est un dialogue direct, intime et très concret avec Johnny. Ils ont besoin de garder le contact, de lui dire combien ils l’aiment, combien il leur manque, combien ils les a aidés et les aide encore à lutter, par exemple contre un cancer. »
« Ses chansons vont au-delà de la musique, c’est un repère dans l’existence. Son absence est du coup extrêmement difficile à vivre », poursuit Laetitia Overney. A la fin de chaque messe donnée en hommage à la Madeleine, un vibrant Que je t’aime était entonné par les fans de Johnny, relate Le Parisien. Le seul moyen pour Laeticia de s’assurer un peu plus de reconnaissance : créer un musée Johnny Hallyday à Paris, comme elle l’évoquait dans le JDD, début décembre. « On a besoin d’un lieu », s’émeut un certain Thierry auprès de nos confrères du Parisien. Vrai que Saint-Barth, ce n’est pas la porte à côté…
Crédits photos : VEEREN / BESTIMAGE
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