En novembre 2020, le chanteur nous accordait sa dernière interview pour annoncer la fin de sa carrière due à de très graves problèmes de santé…

Il buvait plus que de raison et avait donc vu sa santé l’empêcher de se produire à nouveau sur scène. Même s’il nous avait assuré huit mois plus tôt avoir vaincu définitivement son addiction à l’alcool. N’étant plus en mesure de chanter ni même de tenir debout, celui qui s’était fait retirer un rein en 1975 et avait été opéré de l’estomac en 2000 puis du pancréas en 2016 avait pris cette décision irrévocable. La mort dans l’âme…

France Dimanche : Tout d’abord, Claude, comment allez-vous ?

Claude Barzotti : Fatigué, très fatigué. Je viens tout juste de sortir de l’hôpital. J’espère d’ailleurs que cette interview ne va pas durer trop longtemps parce que ça m’épuise. Je ne tiens même plus debout…

FD : Pourquoi avez-vous été hospitalisé ?

CB : Je suis gravement malade. Je souffre d’une terrible pancréatite [inflammation du pancréas, ndlr] qui m’oblige à me rendre tous les jours à l’hôpital. Et parfois, à y séjourner plusieurs nuits de suite. Ça fait plus d’un an que j’y passe tout mon temps pour des soucis liés également au foie, à l’estomac et au cœur. Pour mes problèmes d’alcool aussi. Les médecins sont de moins en moins optimistes. Ils m’ont annoncé que ça devenait très compliqué et qu’ils n’avaient jamais vu ça. Ils ne comprennent même pas comment je suis encore vivant… Mon moral en prend un gros coup.

FD : Au point finalement de vouloir arrêter votre carrière ?

CB : Oui, car je suis aussi très déçu par ce milieu. J’aime pourtant tellement mon métier de chanteur. Mais c’est devenu horrible. Avant, on faisait une belle chanson et on passait partout. Aujourd’hui, tu as beau créer La Traviata, tu ne passes même plus à la radio. Et encore moins à la télévision. Sans parler des maisons de distribution qui ferment les unes après les autres. Ce n’est plus vivable. Et le Covid n’aura rien arrangé à l’affaire.

FD : Cette décision paraît brutale. Est-elle irrévocable ?

CB : Je ne suis pas madame Soleil, je ne sais pas ce que me réserve l’avenir, mais pour l’instant je ne veux plus entendre parler de chanson. Depuis le mois de février (2020), je n’ai pas joué une note sur mon piano, je n’ai même plus le goût de chanter, seul, dans mon coin… Plus envie d’écrire non plus. Or je ne sais faire que ça. Que voulez-vous que je fasse d’autre ? Ma décision est prise, ça ne rime plus à rien de faire semblant. J’arrête.

FD : N’espérez-vous pas que ça revienne un jour ?

CB : Vous savez, je suis devenu pessimiste. Il paraît qu’ils ont trouvé un vaccin contre le Covid qui semble efficace. Mais on n’est pas près de pouvoir en bénéficier. Je vous avoue que j’ai très peur de ce satané virus. Je n’ose plus mettre un demi-pied dehors. Avec tout ce que j’ai déjà, il ne faudrait surtout pas que j’attrape cette maladie, sinon j’y passerais ! Et puis, je serais incapable de remonter sur scène. Il me faudrait en permanence un médecin à mes côtés. Je suis dans un tel état que, quand je marche à peine dix mètres, je suis essoufflé.

FD : Et comment allez-vous occuper votre temps ?

CB : Je vais paresser et savourer pleinement de passer du temps avec mes trois petites-filles, mon chien, mon chat… Tout n’est pas si noir, vous voyez ? En tout cas, c’est gentil d’avoir pris de mes nouvelles !

Propos recueillis par Philippe CALLEWAERT

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