A l’occasion de la sortie du film La Bonne Epouse de Martin Provost, Juliette Binoche a accordé une interview au Journal des femmes dans laquelle elle revient, sans filtre, sur les attouchements dont elle a été victime.
Juliette Binoche n’est pas surprise par les voix qui se sont élevées contre le producteur Harvey Weinstein. Alors qu’elle interprète Paulette Van Der Beck, directrice d’une école ménagère dans le nouveau film de Martin Provost, La Bonne Epouse, dans les salles le 11 mars 2020, elle s’est livrée à coeur ouvert au Journal des femmes. L’occasion pour la comédienne de 55 ans de rappeler qu’elle a bien connu le producteur américain accusé d’attouchements et de viols par de nombreuses femmes et qu’elle n’a ainsi pas été surprise par ces accusations. "C’est un producteur et distributeur hors pair, et qui a ce côté monstrueux. Je n’ai jamais eu affaire à ça parce que j’étais déjà armée intérieurement… Harvey a certainement du sentir qu’il y avait en moi une guerrière (rires)", a-t-elle ainsi confié.
En effet, plus jeune, Juliette Binoche s’est sans doute forgée une carapace après avoir vécu des atrocités. "J’ai été une petite fille soumise au danger d’être malmenée. Enfant, j’ai vécu des choses, des attouchements, on m’a embrassée dans différentes situations", a-t-elle encore raconté avant d’assuré qu’une fois, une personne lui avait permis d’en finir avec ça en l’a sauvant.
Juliette Binoche estime que les acteurs français manquent de courage
Quelques jours après la 45e cérémonie des César et le coup de sang d’Adèle Haenel qui n’a pas hésité à quitter la salle après le César de la Meilleure réalisation remis à Roman Polanski, Juliette Binoche estime que les acteurs français manquent encore de courage. "Je pense que les langues se sont déliées. Ce n’est pas aussi systématique qu’aux USA, mais des choses bougent. Je trouve toutefois qu’il y a un manque de courage chez les artistes, les acteurs, qui doivent prendre la parole. Les actrices ont salué la démarche d’Adèle Haenel consistant à libérer la parole. Chez les hommes, il n’y en a eu qu’un : Gilles Lellouche. J’ai l’impression que ces derniers font des films entre eux, comme s’ils se serraient les coudes pour garder une certaine place. Je ressens ça et j’espère que je me trompe."
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