Après le succès de Petite Amie, en 2017, la chanteuse, pianiste et compositrice revient avec Brûler le feu, un album qui emporte le cœur et le corps. Rencontre sous le signe de l’énergie.

Assise au piano, dans Brûler le feu, son nouvel album, Juliette Armanet accompagne de sa voix des ballades crépusculaires ou des morceaux endiablés et dansants. Le Rouge aux joues, Imaginer l’amour, Vertigo (en duo avec Sebastian) et une dizaine d’autres chansons lumineuses nous font découvrir une artiste encore plus envoûtante, plus libre et irrésistible qu’on la croyait.

Madame Figaro. – Votre album est à la fois la chronique d’une rupture et une lettre d’amour bouleversante. Racontez…
Juliette Armanet. –
C’est exactement ça. C’est une déclaration d’amour ardente, d’où le titre, Brûler le feu. J’avais le choix entre me consommer dans les flammes d’une rupture ou incendier mes chansons, ce que j’ai fait. Ce disque est une prière mais aussi un éloge de la passion, parce que ces émotions, qui nous poussent parfois jusqu’au bord de la brisure, sont aussi celles qui nous tiennent en vie. La musique m’a sauvée ces trois dernières années.

La ballade Boum Boum Baby est-elle dédiée à votre fils ?
Il a 3 ans à présent, mais, à l’époque, il ne parlait qu’en onomatopées ! La mélodie, très sensuelle, joueuse, gaie, lui ressemble.

Quelle éducation avez-vous reçue ?
J’ai des parents marrants, ouverts d’esprit et passionné par la musique. Ils sont tombés amoureux autour d’un piano et sont tous deux habités par une exigence de vérité, d’authenticité. C’est ce qui a fait que je n’ai eu le courage de sortir mon premier album qu’à 30 ans ! J’avais peur de ne pas me ressembler. Il fallait que cela soit un testament du cœur.

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Quels artistes ont accompagné votre imaginaire pendant la création ?
William Sheller et Lenny Kravitz pour certaines mélodies, Alain Bashung pour sa poésie et ses jeux de mots, mais surtout Christophe. Je l’avais rencontré à la Villa Médicis, à Rome, en 2013. C’était un dieu vivant… J’aime la bizarrerie de ses accords, son côté à la fois kitsch et naïf, l’élégance folle de ses paroles. Ses enseignements m’inspirent, me font avancer et croire que la musique est un chemin. À 70 ans passés, il était meilleur que lorsqu’il en avait 20 !

Quelles batailles artistiques portez-vous avec les chanteuses de la nouvelle scène féminine française ?
Il y a une prise de conscience salvatrice qui change notre rapport à la compétition. Moins jalouses les unes des autres que les générations précédentes, nous sommes aussi moins dépendantes d’une industrie musicale dure, à la recherche du single et qui génère la comparaison. Mais nous devons faire attention aux réseaux sociaux, car les interactions n’y sont guère plus douces.

Brûler le feu (Universal), sortie le 19 novembre. En tournée en France à partir de janvier, et les 16 et 17 février à l’Olympia, à Paris.

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