Le maître de Questions pour un champion réclamait 3,4 millions d’euros pour licenciement abusif.

Déconvenue sonnante et trébuchante pour Julien Lepers : il ne pourra pas compter sur la super cagnotte qu’il espérait obtenir de la société de production de Questions pour un champion, Fremantle, en dédommagement de son licenciement avec pertes et fracas en 2016 malgré vingt-sept ans de bons et loyaux services. Il y a quelques jours, la cour d’appel a balayé les espoirs de l’ancien animateur vedette, qui fêtera ses 74 ans l’été prochain. Les hauts magistrats ont confirmé un premier jugement défavorable des prud’hommes. Pourtant, les avocats de Julien Lepers ont multiplié les effets de manches pour tenter de démontrer que leur client aurait été la première victime d’un changement d’ère à la télévision, annonciateur du mouvement féministe MeToo.

Sa personnalité a joué dans la décision des juges

En 2015, Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, avait déploré que « la France avait une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans ». « Et ça, il va falloir que ça change! » avait-elle prévenu. L’année suivante, Julien Lepers était débarqué de Questions pour un champion. Presque trois décennies de succès avec pour solde de tout compte 800000 euros d’indemnités de licenciement prévues à son contrat, tandis que France 3 choisissait Samuel Étienne – presque 20 ans de moins –, pour le remplacer. S’estimant fl oué, Julien Lepers, qui était payé 40000 euros brut par mois, a engagé aussitôt une bataille judiciaire, considérant avoir été victime d’un licenciement abusif, réclamant des indemnités de 3,4 millions d’euros. Une somme rondelette à la hauteur, selon lui, de la rupture brutale et vexatoire de son contrat, sans oublier le « préjudice de son image ». Rejetant toute notion de discrimination d’âge, la cour d’appel a considéré que le licenciement reposait bel et bien sur une cause réelle et sérieuse. Avec notamment une baisse de l’audience de Questions pour un champion. Les juges ont aussi retenu les accusations de la production et de la chaîne : la lassitude et voire même l’exaspération d’une partie des téléspectateurs en raison de la personnalité de l’animateur « qui ne s’est pas renouvelé malgré les alertes, ne modifiant pas son attitude notamment à l’égard des candidats ». Pour le moment, Julien Lepers s’est refusé à tout commentaire.

FRANÇOIS PERRET

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