Il y a plus de dix ans, Jérôme Kerviel était désigné comme le responsable tout trouvé d’une fraude à 5 milliards. L’ancien trader de la Société générale est passé du cauchemar au rêve éveillé qu’il vit aujourd’hui en tant que père d’une petite fille. Une enfant qui est le plus beau cadeau pour celui qui fête ce samedi 11 janvier ses 43 ans.

« Pour parler vulgairement, c’est une vie de merde. » C’est par ces mots que Jérôme Kerviel avait décrit son quotidien en septembre 2013 dans les colonnes de 20 Minutes. Après avoir passé cinq mois en prison, c’était difficile pour l’ancien trader de la Société générale condamné à rembourser un million d’euros de se reconstruire. « Je n’ai ni emploi, ni le moindre revenu. Je n’ai pas de Sécurité sociale. Je n’ai pas de logement. Il m’est impossible de construire quoi que ce soit, d’avoir une vie normale, une vie affective normale », expliquait-il.

Et heureusement, les choses ont depuis bien changé. Celui qui aurait pu « passer à côté de sa vie » (le titre d’un de ses livres), est en train de la vivre pleinement que jamais. Pour ses 43 ans, il peut compter sur son épouse et sa fille pour lui souhaiter un très bon anniversaire. Une spectaculaire évolution pour celui qui racontait en 2017 dans Le Télégramme « rêver d’une vie de famille ». Deux après, c’est un homme comblé de bonheur qui raconte comment son épouse et sa fille l’ont sorti de la galère.

« Sans emploi et ruiné il y a encore deux ans, je n’avais plus de domicile. J’ai été hébergé par un ami, d’autres m’ont dépanné pour que je puisse continuer à manger et à vivre. Et puis, j’ai rencontré ma femme et j’ai aujourd’hui le grand bonheur d’être papa d’une petite fille dont je m’occupe beaucoup », avait-il expliqué lors d’une conférence le 17 octobre dernier. L’occasion pour lui d’indiquer que « des projets professionnels se dessinent ». Une nouvelle vie loin des idées suicidaires qui lui ont traversé l’esprit par le passé.

« J’ai eu le pétard dans la bouche une première fois et la corde au cou une seconde fois. Oui, j’ai pensé au suicide. Je reconnais mes fautes mais je refuse de payer pour un système financier devenu fou », indique le père de famille qui continue à s’ériger en victime d’un système qu’il avait dénoncé en faisant une marche de 2 000 kilomètres « contre la tyrannie des marchés » après avoir rencontré le pape François. Un moment qui l’a sauvé, tout comme l’arrivée de sa femme et sa fille. Elles ont donné un nouveau sens à son existence.

Crédits photos : DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE

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