Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a vu son quotidien chamboulé depuis le début de l’épidémie de coronavirus. Un parenthèse allégée pour le doyen du gouvernement.

A l’image du premier d’entre eux, Edouard Philippe, lessivé et sur tous les fronts, ils ne sont pas nombreux les ministres à qui la crise et le confinement font du bien. Challenges, dans son édition du 23 avril, en a trouvé un et un seul : Jean-Yves Le Drian, 72 ans, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères depuis 2017, dont le nom est souvent cité pour succéder à Edouard Philippe en cas de remaniement dans le « monde d’après ». Un ministre qui reste dans les mémoires pour s’être endormi devant les caméras de télévision, en 2017, lors du débat du débat télévisé entre Benoît Hamon et Manuel Valls…

Pour le très populaire doyen du gouvernement, qui a commencé à avoir des fonctions ministérielles il y a 39 ans avec Edith Cresson, « plus de voyages qui n’en finissent pas, plus de nuits confondues avec le jour, plus d’air conditionné pernicieux, plus de repas avec spécialités locales indigestes », décrit le magazine qui a visiblement recueilli les confidences du Breton. « Son poste serait presque confortable s’il n’y avait tous ces Français déconfinés qui veulent rentrer en France », poursuit malicieusement le journal.

Jean-Yves Le Drian ne chôme pas

Certes, l’agenda officiel de Jean-Yves Le Drian s’est nettement allégé ces dernières semaines : d’une moyenne de sept déplacements à l’étranger par mois en janvier et février, le locataire du Quai d’Orsay est passé à trois en mars puis, par la force des choses, à zéro en avril… Mais dans les faits, sa tâche reste extrêmement lourde en cette période d’épidémie : tensions avec les Etats-Unis et avec la Chine, négociations européennes, fermeture des frontières, polémique autour de l’OMS, rapatriement de près de 170 000 Français bloqués à l’étranger… Jean-Yves Le Drian ne chôme pas.

En attendant, celui qui avait frôlé la contamination au virus Ebola lors du précédent quinquennat, peut profiter plus librement de sa femme d’origine espagnole Maria Vadillo, qu’il a épousé en secondes noces en 2013. D’autant que tous les deux ont quitté ces dernières années leurs fonctions à la région Bretagne, ce qui leur laisse plus de temps. Du temps que Jean-Yves Le Drian va devoir, lui aussi, consacrer au « monde d’après » : « ma crainte, c’est que le monde d’après ressemble au monde d’avant, mais en pire », a expliqué gravement le ministre dans une interview au Monde.

Crédits photos : Jacques Witt/Pool/Bestimage

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