Alors que le dernier épisode de Qui veut être mon associé sera diffusé ce soir sur M6, Jean-Pierre Nadir est revenu sur les coulisses de l’émission et sur le cas de l’entreprise Dalma.

Clap de fin pour Qui veut être mon associé ? Après plusieurs semaines de diffusion, le programme se termine. A l’occasion de ce dernier épisode, Jean-Pierre Nadir s’est confié sur son nouveau rôle d’investisseur. Grand habitué de la télévision et fondateur du portail de voyages éco-responsable FairMoove, il est revenu sur les coulisses du tournage ainsi que sur les clashs qui ont rythmés l’émission. Qu’il s’agisse de Dalma, de son arrivée presque accidentelle dans le jury de l’émission ou des raisons pour lesquelles certaines affaires n’ont pas trouvé preneur, il s’est exprimé sans langue de bois !

On n’est pas à l’école des fans !

melty : Vous avez intégré Qui veut être mon associé cette année. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs qui ne vous connaissent pas ?

Jean-Pierre Nadir, fondateur de FairMoove et investisseur dans Qui veut être mon associé ? : Moi, je m’appelle Jean-Pierre Nadir, j’ai 56 ans et je suis entrepreneur depuis l’âge de 21 ans. J’ai toujours entrepris et j’ai rarement été salarié d’entreprise. Moi je me considère davantage comme un créateur d’entreprise. A 21 ans, j’ai créé la première entreprise de livraison de pizza à domicile. C’est comme ça que j’ai démarré. Et puis je me suis associé avec Robert Lafont qui fait le magazine Entreprendre. A 23 ans, je me suis lancé seul en lançant cette fois-ci un magazine de voyage autour duquel j’ai construit un groupe de presse pendant 10 ans qui comptait une dizaine de magazines.

Je suis devenu entrepreneur dans le monde de la presse. Au bout de 10 ans, j’ai cédé mon groupe de presse et puis en 2000, j’ai lancé le portail Easy Voyages qui était le premier comparateur de prix dans le domaine du voyage qui associait des contenus et des moteurs de comparaison. En parallèle, j’ai écrit des bouquins, j’ai participé à pas mal d’émissions comme C dans l’air ou Les Grandes Gueules. J’ai cédé Easy Voyages en juin 2015 à Webedia et je suis resté 4 ans avec eux puis j’ai tout quitté en mars 2020 juste au début du confinement. Je me suis intéressé aux gens qui veulent continuer à voyager mais de manière plus responsable. Je souhaite devenir avec Fairmoove la première porte d’entrée du tourisme éco-responsable sur le marché français.

melty : Comment avez-vous été recruté pour participer à l’émission ?

Jean-Pierre Nadir : Je pense que mon recrutement est le plus baroque et le plus étonnant de la saison. Dans un premier temps, j’ai été contacté pour passer devant le jury donc j’imagine qu’il était déjà constitué. Je devais présenter Fairmoove devant eux. Mais je me suis refusé à cette opportunité. Il y a 3 raisons à cela : une raison qui a trait à mon égo qui aurait pu en prendre un coup, une raison qui est plutôt bienveillante vis-à-vis des candidats car ils en avaient plus besoin que moi et puis une raison qui tenait au programme télé lui-même car je n’avais pas vraiment été emballé par le programme en question lors de la saison 1.

Je me suis donc exprimé sur ces sujets-là et la production a retenu le fait que mes arguments étaient assez justes notamment sur les impasses de la saison 1. Ils m’ont demandé si j’étais investisseur ce que je suis puisque j’ai investi dans une quinzaine de start-up et ils m’ont proposé de passer de candidat à juré ce qui m’intéressait déjà plus parce que je pense que j’ai à la fois l’âge, l’expertise, l’expérience et puis moi j’aime bien la télé.

melty : Comment se passe une journée de tournage ?

Jean-Pierre Nadir : On arrive au studio vers 8h-8h10. On ne rencontre jamais les candidats en dehors du plateau. L’idée de l’émission, c’est qu’on découvre à chaque fois les cas. On a un maquilleur, une styliste et un coiffeur sachant que certains en profitent plus que d’autres. Enfin, le coiffeur on s’entend, ça dépend des cheveux que vous avez. On attaque le premier cas à 9h et ça dure 1h. A 10h-10h10, on repart dans notre baraque et puis on fait entre 6 et 7 cas dans la journée. Et ça explique aussi parfois les moments de tensions comme par exemple sur le vibromasseur. Je n’y étais pas mais voilà, ils sont partis d’un rire nerveux parce qu’évidemment, c’est quelque chose qui crée un climat compliqué. Se taper 14 cas en deux jours, c’est normal que les nerfs lâchent.

Les candidats ont quelques minutes pour faire le pitch, après il peut y avoir un test produit. Bon, tout dépend du produit ! Le vibromasseur, à priori, on ne l’a pas essayé. Et puis ensuite arrive le moment de la conclusion. Il y a une petite pause de deux minutes pendant lesquelles il y a un silence absolu. C’est évidemment un moment d’émotion pour le candidat

melty : Est-ce que vous avez une anecdote de tournage à nous raconter ?

Jean-Pierre Nadir : Alors, moi par exemple, j’avais pas compris comment ça marchait au début comme je suis arrivé un peu à la fin. On a eu un briefing rapide et puis, on a été lancé dans l’arène. Et moi, je pensais que l’on pouvait négocier. Du coup, lors du premier cas, j’ai commencé à négocier le montant. C’est-à-dire que le gars il voulait 300 000 et moi je lui ai dit “non, c’est débile. On va te filer 100 000.” Et là, on m’a dit “Stop, stop” ! La production a dit : “Nadir, n’importe quoi !” Et moi, j’étais là : “Mais quoi ? Ce cas-là, ça vaut pas 300, ça vaut 100 !” et on m’a dit qu’on n’avait pas le droit de faire ça donc je me suis fait engueuler parce que j’avais pas bien compris les règles de l’émission. On peut négocier les pourcentages mais pas les montants demandés. C’est aussi l’explication pour des cas qui ont complètement merdés.

melty : C’est ce qui s’est passé pour l’entreprise Dalma ?

Jean-Pierre Nadir : La valorisation n’allait pas du tout et ça a empêché tout type de réflexion. On est resté focus sur cette valorisation durant tout l’émission. A la fin, évidemment, on a dit non. 6 millions d’euros pour une boîte qui a 15 jours et qui n’a aucun asset, ils avaient rien. C’était des courtiers en assurance pour chiens. Ils ont d’ailleurs été incapables de justifier les 6 millions et on est resté là dessus longtemps ce qui explique que certains se soient échauffés et qu’on n’est pas investis alors même que le créneau va être très porteur.

melty : Les internautes vous ont trouvés durs à leur égard. Qu’en pensez-vous ?

Jean-Pierre Nadir : J’en pense qu’on a été plutôt justes. On n’est pas là que pour dire du bien et pour encourager. On n’est pas à l’école des fans donc si on dit à tout le monde : “C’est génial, mon grand. Bon courage !” Qu’est-ce qu’on retient de l’émission ? Il y a des gens qui regardent, qui ont aussi besoin d’apprendre des choses. Pour finir sur Dalma, je n’ai rien contre ces deux garçons. D’ailleurs, je n’ai pas été spécialement dur ! Beaucoup de gens ont retenu ma formule “c’est la bonne chaîne mais ce n’est pas le bon programme. Vous êtes sur Incroyable Talent avec le magicien” Bon, c’était une formule marrante.

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