Après plusieurs mois d’attente, Le Procès Goldman est sorti au cinéma, ce mercredi 27 septembre. Revenant sur le second procès en Cour d’assises de l’aîné de Jean-Jacques Goldman, Pierre, ce film nous plonge dans la décennie 1970, qui aura vu le militant d’extrême gauche être condamné, acquitté puis assassiné. Mais quelle relation les deux frères entretenaient-ils ?

Le retour d’un fantôme du passé. 44 ans après le meurtre de Pierre Goldman, le cinéma nous replonge dans son histoire. Ce mercredi 27 septembre, quelques mois après sa présentation réussie au Festival de Cannes, Le Procès Goldman de Cédric Kahn est sorti en salles. Ce huis clos judiciaire revient sur le second jugement en Cour d’assises du militant d’extrême gauche le plus célèbre post-68. Condamné une première fois en 1974 pour plusieurs braquages à main armée et le meurtre de deux pharmaciennes près de Bastille, à Paris, le demi-frère aîné de Jean-Jacques Goldman fait de nouveau la une des journaux au printemps 1976, à Amiens. Acquitté au terme d’une semaine ultra-médiatisée de procès, le suspect sera froidement assassiné trois ans plus tard, sans que l’on ne retrouve jamais les coupables.

Âgé de 28 ans à l’époque, Jean-Jacques Goldman n’a que très rarement évoqué sa relation avec son illustre frère. Mais étaient-ils proches ? Nés à sept ans d’intervalle du même père, Alter Mojsze Goldman, les deux hommes grandissent dans le même foyer, avec Ruth Ambrunn, mère du futur chanteur et de sa fratrie, Evelyne et Robert. Mais Pierre et Jean-Jacques ne partagent pas les mêmes centres d’intérêt. Tandis que l’aîné rêve de révolution et s’envole pour les maquis vénézuéliens à ses 24 ans, l’interprète d’Envole moi s’apprête à se lancer dans la musique avec son groupe, The Phalansters. Cela n’empêche pas le cadet de rendre visite à son frère lorsque celui-ci purge sept années de prison.

Jean-Jacques Goldman très secret vis-à-vis de son frère

À sa libération en 1976, Jean-Jacques Goldman tente de transmettre son amour de la musique à Pierre. Sans grand succès. “Il l’a poussé à faire de la musique. Avec sa guitare, il essayait de lui faire partager sa passion, mais ça n’a pas vraiment marché”, raconte Jean Bender, membre des Phalansters, dans les colonnes du Parisien ce 22 septembre. La mort brutale du rebelle devenu journaliste à Libération et au Nouvel Observateur, tué d’une dizaine de balles tirée dans le dos près de son domicile alors qu’il allait devenir père pour la première fois, a choqué son frère. Mais il ne s’exprimera jamais spontanément à ce sujet.

“Il n’en a jamais parlé à qui que ce soit, à peine à ses amis. Forcément, ce drame a pesé dans son histoire. L’un de ses amis d’enfance, avec qui il a fait ses débuts musicaux, m’a dit qu’il avait été évidemment touché par la mort de Pierre Goldman”, révélera toutefois la journaliste Magali Serre au Progrès en 2017. Celle qui avait à l’époque réalisé un Complément d’enquête sur le très discret chanteur et compositeur avait reçu une réponse écrite du principal intéressé qui expliquait pourquoi il ne souhaitait pas être interviewé. De lui-même, il évoquait alors Pierre Goldman : “J’ai très peu côtoyé mon frère Pierre et ni sa personnalité ni son parcours ne m’ont particulièrement marqué.”

L’hommage bouleversant de Jean-Jacques à Pierre Goldman

Mais cette distance avec son aîné ne serait qu’une façade. Pour beaucoup, la preuve du chagrin qui a traversé Jean-Jacques Goldman au décès de son frère est l’écriture, huit ans après le drame, du morceau Puisque tu pars. “Que les vents te mènent où d’autres âmes plus belles sauront t’aimer mieux que nous puisque l’on ne peut t’aimer plus”, chantera-t-il pudiquement, en mémoire du célèbre disparu mais sans jamais prononcer son prénom.

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En 2018, le père de Michaël et Caroline Goldman s’était exprimé sur le sujet à la surprise générale, dans le documentaire Goldman, Balavoine, Berger, diffusé sur France 3. “C’est probablement quelqu’un qui a compté, comme tous les gens qui te sont proches ou qui sont de ta famille, parce que tu essayes de les comprendre, tu vis leurs paradoxes, leurs mystères. Et Pierre, c’est un mystère”, avait-il déclaré, avant d’évoquer la passion de son clan pour la politique. “J’étais un peu atypique aussi dans la famille, dans le sens où j’étais politiquement musicien. Ceci dit, j’étais intéressé par les conversations à table, les événements dans le monde, parce que c’était, disons, la culture familiale.”

Chanteurs sans frontières, le Sidaction, SOS Racisme, Les Enfoirés… bien moins révolutionnaire que Pierre Goldman, son petit frère portera lui aussi de nombreuses causes chères à son cœur au cours de sa vie.

Crédits photos : AGENCE / BESTIMAGE

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