Mardi 2 mars 2021, le réalisateur du film Au nom de la rose, Jean-Jacques Annaud, a été condamné à neuf mois de prison avec sursis et 120.000 euros d’amende pour blanchiment de fraude fiscale.
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Trente-cinq ans après Le nom de la rose, Jean-Jacques Annaud est dans la tourmente. Mardi 2 mars 2021, le tribunal de Paris a condamné le réalisateur français à neuf mois de sursis et 120.000 euros d’amende pour blanchiment de fraude fiscale. En effet, le cinéaste césarisé à deux reprises a comparu devant la justice pour ne pas avoir déclaré au fisc plus d’un million d’euros versés il y a vingt-trois ans. Une somme exorbitante qui correspondrait à une partie de sa rémunération pour le film Sept ans au Tibet , réalisé en 1997. Le film avec Brad Pitt en tête d’affiche avait généré à l’époque plus de 110 millions d’euros. Trente-cinq ans plus tard, le fisc a tenté de retracer l’itinéraire mystérieux de cet argent, placé jusqu’alors dans un trust situé aux îles Caïman.
Selon son avocat, Jean-Jacques Annaud n’était pas au courant de la fraude
Si le parquet national financier s’est retrouvé à éplucher les comptes de Jean-Jacques Annaud, ce n’est pas non plus le fruit du hasard… En effet, en 2017, l’enquête baptisée les Panama Papers, réalisée par le Consortium International des journalistes d’investigation (ICIJ) dont Radio France et Le Monde faisaient partie, met à jour la fraude fiscale du réalisateur. Le trust en question, baptisé « Los Condores », aurait été discrètement mis en place à Guernesey avant d’être transféré à Hong-Kong. Selon les propos de son avocat, relatés par l’AFP, le réalisateur n’était pas au courant d’une telle manigance, faisant aveuglément confiance à son comptable.
« Jean-Jacques Annaud est un bon cinéaste, mais pas excellent fiscaliste », avait déclaré son avocat au moment de la parution de l’enquête. Lors de l’audience tenue mardi 2 mars 2021, Me Eric Delloye a également affirmé que son client n’avait « jamais souhaité éluder l’impôt » : « Monsieur Annaud est totalement étranger aux mécanismes financiers et fiscaux internationaux et n’a été bénéficiaire de cette rémunération, qu’il n’a toujours pas perçue, que sur le conseil d’avocats américains qui ne lui ont pas expliqué les tenants et aboutissants des opérations », a-t-il fait valoir au tribunal de Paris, retranscrit par l’AFP. Après une journée d’audience intense, la peine proposée par le PNF est appliquée : six mois de prison avec sursis et 120.000 euros d’amende.
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