Après deux années à avoir présidé le Conseil scientifique, l’après commence bientôt pour Jean-François Delfraissy. Avant de passer à autre chose, il s’est expliqué devant la Cour de justice de la République (CJR), sur la gestion du Covid. Dans ses propos relayés par Le Point, il explique ne pas comprendre pas pourquoi le gouvernement ne disait pas « la réalité » sur les masques.
Le 31 juillet prochain, une page se tournera pour Jean-François Delfraissy qui va enfin pouvoir souffler après avoir passé deux années très chargées, de mars 2020 à juillet 2022, à la tête du Conseil scientifique (CS). L’institution chargée de conseiller le gouvernement sur le Covid-19 va laisser place à un nouveau collège d’experts annonce Le Point, qui dans son édition du vendredi 22 juillet publie une enquête sur la gestion de l’épidémie en France. Le magazine dévoile notamment ce qu’ont dit les membres du CS lorsqu’ils ont été entendus par la commission d’instruction la Cour de justice de la République (CJR). Une question se pose : le gouvernement aurait-il menti, début 2020, sur la nécessité de porter un masque pour cacher la pénurie ? Dès la fin janvier, il y aurait eu des remontées sur la question des stocks à Matignon, mais ces informations n’auraient dans l’immédiat pas été communiquées au Conseil scientifique. « Les 12, 14 et 16 mars 2020, nous avons abordé peut-être d’un peu loin le problème des masques, parce que d’autres sujets étaient prioritaires à court terme », explique à la CRJ Jean-François Delfraissy.
Si le « nombre très limité de masques », aurait rapidement été évoqué, ce n’est que plus tard que le président du CS aurait obtenu « des explications supplémentaires ». Ce n’est qu’‘autour du 23-25 mars 2020″ que des renseignements plus précis lui auraient été fournis. Les membres du CS estiment alors qu’il faut « les réserver au personnel de santé en priorité ». « Avez-vous pu être étonné par les propos de certains ministres ou de la porte-parole du gouvernement français (Sibeth Ndiaye à l’époque, NDLR), sur l’inutilité du port du masque en population générale ou l’incapacité du grand public à se servir utilement d’une telle protection ? », a demandé la Cour de justice de la République au président du Conseil scientifique. « Oui, je n’ai pas bien compris pourquoi, au niveau politique et au niveau communication, ils ne disaient pas la réalité, c’est-à-dire qu’il y avait un nombre restreint de masques », a, selon Le Point, répondu Jean-François Delfraissy.
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« Une insuffisante préparation des autorités »
« Compte tenu du confinement, il fallait les réserver au personnel de santé et qu’au fil on étendrait l’utilisation des masques à la population tant pour la protection de soi-même que, quand on l’a su, pour protéger les autres », a-t-il poursuivi, précisant que « ça aurait pu être plus clair » de l’expliquer ainsi. Interrogé le 27 juin par Le Point sur ces propos, Jean-François Delfraissy n’a pas répondu. Devant la CJR, selon le magazine, le président du CS a dit « partager le constat » selon lequel le nombre de commandes de masques passées en vitesse à partir du 30 janvier 2020 laisserait « supposer, quelle qu’ait été l’ampleur de l’épidémie, à une insuffisante préparation des autorités ». « On n’était pas suffisamment prêts pour une pandémie de cette importance. C’est le concept même d’une épidémie par voie respiratoire. Était-on suffisamment prêts sur le nombre de masques disponibles, sur le nombre de tests ? Est-ce que certains scientifiques ne se sont pas trompés en évoquant une ‘grippette’ ? Est-ce que la génération actuelle était prête ?« , s’est-il interrogé, sans toutefois donner de réponse.
Article écrit en collaboration avec 6Medias
Crédits photos : Capture RTL
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