Très critiquée sur sa gestion de la crise du virus H1N1 en 2009, Roselyne Bachelot se voit réhabilitée à la lumière de l’actuelle crise sanitaire. L’un de ses principaux détracteurs de l’époque assume ses attaques.

« J’avais raison à l’époque. Je pensais qu’on me rendrait justice après ma mort. J’ai dû attendre dix ans ». Dans Ouest France, loin de fanfaronner, Roselyne Bachelot analyse avec mesure et sérénité la réhabilitation que lui offre, indirectement, la gestion de la crise sanitaire actuelle par le gouvernement. En 2009, lorsqu’elle était ministre de la Santé, elle avait été vivement critiquée sur les décisions qu’elle avait prises pour tenter d’endiguer l’épidémie du virus H1N1 qui menaçait la France. Notamment la commande de millions de masques et de vaccins. Les faits lui donne aujourd’hui raison puisque ces stocks de masques ont disparu, ce qui fait cruellement défaut au personnel hospitalier.

Parmi ses détracteurs à l’époque, Michel Issindou, député PS de l’Isère, qui accusait Roselyne Bachelot d’avoir gaspillé l’argent public. Aujourd’hui ex-député, il assume ses propos : « Je ne regrette pas ce que j’ai dit. C’était un contexte totalement différent d’aujourd’hui, a-t-il expliqué sur France Bleu. On était plusieurs à penser qu’on s’était affolé un peu trop sur la grippe H1N1. Beaucoup d’argent a été dépensé par Roselyne Bachelot et il ne s’est rien passé ».

Il explique avoir pris la parole devant la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale parce qu’il représentait le PS, et que beaucoup pensaient comme lui, à gauche comme à droite. « On était l’opposition et l’opposition, ça attaque » affirme-t-il en rappelant que c’est le jeu de la politique. Michel Issindou tente de désamorcer tout emballement médiatique en confiant que ce qui l’inquiète « c’est ce qu’il se passe en ce moment, pas cette ancienne polémique ». Roselyne Bachelot, à qui Cyril Hanouna s’en est pris récemment, lui avait répondu à l’époque: « les masques sont une précaution en cas de pandémie. Ce n’est pas au moment où la pandémie surviendra qu’il faudra constituer les stocks ». Roselyne Bachelot, qui observe de près la situation actuelle, ne répondrait sans doute pas mieux aujourd’hui.

Crédits photos : JP PARIENTE/SIPA

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