Elle est sans doute la plus anglaise des chanteuses francophones. Jane Birkin a toujours gardé son accent, mais aussi dans son cœur la culture britannique. C’était donc une évidence pour elle d’aller dire au revoir à Lady Di à Kensington en 1997.
31 août 1997, la France est en deuil. La princesse de Galles a trouvé la mort dans un accident de voiture à Paris, à seulement 36 ans. Une nouvelle qui bouleverse les Français, mais au Royaume-Uni le traumatisme est encore plus grand. Inconcevable pour Jane Birkin de rester dans la capitale française alors qu’elle a envie de verser autant de larmes que les Britanniques. C’est un coup de téléphone de son frère, Andrew, bouleversé, qui va la faire basculer de l’autre de l’autre côté de la Manche.
« Je me suis souvenue qu’on était tous les deux perchés sur les poubelles à l’enterrement de Churchill. Une si grande envie d’être avec lui de nouveau, en fait une grande envie de faire partie de mon pays de naissance et ne plus être à côté. Je savais dès le matin que je serais malheureuse d’être incomprise et seule à Paris, de ne pas être avec ma mère et ma famille », se souvient Jane Birkin dans le second tome de ses mémoires intitulé Post-scriptum publié chez Fayard le 23 octobre.
La chanteuse s’y rend avec Nelly, son employée de maison depuis des décennies. Elles ont acheté des roses. L’émotion est plus forte que ce qu’elle avait imaginé. « Je pensais que ça allait être un deuil artificiel et organisé, que l’Amérique avait pris le pas. Mais comme j’avais tort ! J’avais sous-estimé le besoin de pleurer des Anglais », écrit la muse de Serge Gainsbourg. Ensemble, à 8 heures du matin, ils sont allés regarder le retour du corbillard de Diana à Kensington, un « toit noir et brillant précédé par les lumières bleues de motos de la police ».
Un moment très émouvant que Jane Birkin a souhaité immortaliser. Mais à l’époque, l’ère n’est pas encore aux smartphones qui filment nos moindres faits et gestes. Peut être en avance sur son temps, elle va choquer. « J’ai filmé et j’ai eu honte, une dame a dit que je n’aurais pas dû, mais je l’ai fait pour mes enfants à Paris, les gens se tenaient les uns aux autres, j’ai remarqué l’absence totale d’appareils photo de n’importe quelle sorte. On pouvait ressentir à quel point c’était une perte, si intime, je comprenais la dame et son reproche, il y a eu un son perceptible, comme si on avait coupé la respiration de tout le monde au même moment, puis un soupir de pitié », décrit Jane Birkin. Un moment de communion que personne ne voulait voir perturber.
Crédits photos : Zuma Press / Bestimage
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