Au cours de sa vie aventureuse, le joker du “13-heures” de TF1 a eu recours à des moyens illicites.

Il y a quelques semaines, la sortie de son autobiographie, Derrière l’écran – 40 ans au cœur des médias (éd. du Rocher), faisait jaser le Tout-Paris. Comme nous l’écrivions nous-mêmes, Jacques Legros y déballait son linge sale en évoquant, notamment, ses relations plus que distantes avec Jean-Pierre Pernaut, le grand manitou du 13-heures de TF1. Des déclarations qui ont fait sortir de ses gonds Nathalie Marquay-Pernaut, accusant le remplaçant de son mari d’avoir commis des « coups de pute » à son endroit pendant la délicate période du confinement. Si les choses se sont tassées depuis, l’image de Jacques Legros a été quelque peu écornée par ce tapage médiatique, qui a aussi relégué dans l’ombre d’autres pans de sa vie plus intéressants. Car, sous ses dehors bonhommes de gentleman-farmer, Jacques Legros cache une personnalité des plus aventureuses que nos confrères du Parisien sont allés débusquer. Le long portrait qu’ils lui ont consacré met notamment en lumière les vies que le présentateur a menées avant de devenir journaliste : étudiant en droit, puis en physique, ingénieur civil, pilote…

Passible d’un emprisonnement de deux ans !

En effet, dans sa jeunesse, l’homme, qui détestait le système scolaire, a tout testé : journaliste dans le magazine de faits divers Détective, il écrit d’une plume légère des nouvelles érotiques. Une incursion dans la presse qui tourne court. Le futur présentateur du 13-heures sur TF1 s’inscrit ensuite à la faculté de droit. Curieux de tout, il devient plus tard ingénieur civil à la Direction générale de l’armement, réussissant l’exploit de se faire accréditer « secret-défense » par l’Armée française… Qui dit mieux ? Ce qui permet à notre aventurier de plonger en sous-marin ou d’effectuer de longues traversées en Alphajet !

Manœuvre

L’article du Parisien révèle que Jacques Legros est devenu journaliste sur un coup de dés qui aurait pu lui valoir de sérieux ennuis. En 1981, à tout juste trente ans, lassé de son job d’ingénieur civil, il décide de revenir à ses premières amours en postulant à l’antenne de Radio France dans le Vaucluse. Problème : il doit se prévaloir de la carte de presse qu’il ne possède pas. Qu’importe, doté d’un culot monstre, il fournit le numéro de carte d’une de ses copines et mystifie les barons locaux !

Or, si cette manœuvre prête à sourire, elle est passible d’une lourde peine. Comme l’indique la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP), « faire usage d’une carte frauduleusement obtenue, périmée ou annulée, en vue de bénéficier des avantages offerts par ces cartes » est aujourd’hui passible d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 3 750 euros ! Jacques Legros l’a-t-il dit à ses étudiants lorsqu’il enseignait à l’IPJ (Institut pratique du journalisme) à la fin des années 80, là même où il a conçu, avec d’autres, le concept de France Info, ce parangon du journalisme moderne ? Reste qu’à 71 ans, l’intéressé, débrouillard né et touche-à-tout génial, n’a pas si mal mené sa barque…

Louis-Paul CLÉMENT

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