À l’époque où Jacques Chirac était ministre de l’Agriculture sous Georges Pompidou, il n’a pas hésité à faire la cour à une journaliste de l’Express. Une attitude qui a fait grincer des dents le président de la République, comme le relate Christine Clerc dans « Tigres et tigresses : histoire intime des couples présidentiels sous la Ve République » (éd. Points).

Le caractère volage de Jacques Chirac n’a pas toujours été vu d’un bon œil dans la sphère politique. Si bien qu’il lui est arrivé d’être remis en place par ses supérieurs hiérarchiques. L’anecdote que raconte Christine Clerc à travers son ouvrage intitulé Tigres et tigresses : histoire intime des couples présidentiels sous la Ve République, remonte au début des années 1970, alors que l’époux de Bernadette Chirac officiait en tant que ministre de l’agriculture et du développement rural, sous le mandat présidentiel de Georges Pompidou. C’est bien connu, l’homme politique n’hésitait pas à papillonner et séduire les femmes, si bien que les journalistes féministes le surnommaient « Trois minutes, douche comprise ». L’énarque batifolait même avec une journaliste de L’Express, prénommée Mireille, « une fille du Midi, aussi brune, ronde, rieuse et vive que Bernadette est maigre et austère », décrit l’auteure.

Un secret de polichinelle, puisque les bruits de couloirs allaient bon train dans la capitale. Les conseillers du président de la République ont tout de même pris la peine de l’en informer directement : la colère de Georges Pompidou ne s’est pas fait attendre. Et pour cause, l’hebdomadaire pour lequel écrivait la fameuse Mireille « n’épargnait guère Pompidou », rappelle la journaliste avant de lever le voile sur ce jour où le pensionnaire de l’Elysée de l’époque a convoqué Jacques Chirac : « Il lui fait la morale. À quarante ans passés, décidément, le ‘bulldozer’ est bien léger. »Une situation d’autant plus délicate, que Jacques Chirac qui « ramenait au sein de la majorité la paysannerie mécontente » et qui « s’investissait avec le même appétit que pour conquérir son fief en Corrèze », excellait presque dans son domaine. Côté professionnel, Georges Pompidou n’avait donc pas grand-chose à lui reprocher.

C’est d’ailleurs le pouvoir, qui a probablement conduit Jacques Chirac à enchaîner les conquêtes. Dans les pages de son autobiographie Conversation (Plon), Bernadette Chirac qui a rencontré son homme sur les bancs de Sciences-Po, s’exprime ainsi sur le charme de son époux, auquel peu de femmes résistaient : « Il avait un succès formidable. Bel homme et puis très enjôleur, très gai, alors les filles, ça galopait (…) et puis le pouvoir attire. Les femmes s’approchent comme des papillons. On retrouve cela dans toutes les professions. Un grand chirurgien, un grand médecin, un ministre… Bon c’est humain, mais il faut quand même tenir ! « .

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