Quelques semaines après l’amputation de sa jambe suite à une récidive de cancer, le journaliste sportif donne des nouvelles rassurantes.

Les nouvelles se sont transformées en bonnes nouvelles ! » Au téléphone avec nos confrères du Parisiendepuis sa chambre du centre de rééducation de Châtillon, près de Paris, Matthieu Lartot ne pense qu’à une chose depuis qu’on l’a amputé de la jambe droite mi-juin, conséquence de la récidive d’un cancer du genou il y a quinze ans : revenir à l’antenne pour commenter à la rentrée la Coupe du monde de rugby ! L’emblématique commentateur du XV de France sur France Télévisions depuis près de quinze ans remarche déjà ! Il l’a montré, vidéo à l’appui, sur son compte Instagram. Aidé de béquilles et d’une prothèse invisible sous un pantalon, Matthieu marche d’un bon pas dans la rue.

Grâce à un genou électronique, il réapprend à marcher

Un seul mot d’ordre en légende : « On continue ! » Se réveiller il y a un mois et demi avec une jambe en moins, le quadra s’y était préparé : « À mon réveil, je n’ai pas eu d’appréhension à regarder sous le drap. C’était fidèle à ce que j’avais imaginé, et je n’ai pas eu le temps de gamberger puisqu’on m’a très vite fait marcher avec des béquilles. Je n’étais pas abasourdi, sonné ou coulé psychologiquement, et c’est important, car le mental joue beaucoup. » « Dans le centre où je me trouve, je vois que les individus ne réagissent pas pareil selon les pathologies. Un accidenté de la route ne vit sans doute pas la même chose que moi qui ai pu anticiper la chose », reconnaît-il.

“Le quotidien n’est pas fait pour nous, handicapés”

Dans son cas, la solution de l’amputation est arrivée petit à petit, seule alternative contre ce cancer qui ne cessait d’évoluer, alors que les douleurs devenaient de plus en plus intolérables. Avant l’amputation, la chimiothérapie a été très efficace : les médecins ont la certitude que les cellules cancéreuses n’ont pas atteint le haut de la jambe, même si Matthieu devra se soumettre à une surveillance pendant les cinq prochaines années. « Ma chirurgienne a été extraordinaire et a fait des miracles ! Les spécialistes qui me suivaient pensaient que j’aurais un moignon court de 10 cm. Mais elle a réussi à garder 4 cm de plus, ce qui change beaucoup de choses par rapport à la capacité à marcher avec une prothèse.

“Bruno Solo m’aide beaucoup”

C’est plus fonctionnel. Trois heures après l’opération, j’étais debout à marcher en béquilles ! » raconte le journaliste qui a littéralement stupéfait son équipe médicale. Les progrès de la science font aussi les miracles : Matthieu Lartot bénéficie des dernières technologies. Un genou électronique ! « J’ai des permissions le week-end. J’ai tenu à expérimenter la marche dans la rue et à le montrer aux gens qui demandent des nouvelles ! » Une nouvelle vie qui lui permet de découvrir le quotidien des personnes handicapées ou à mobilité réduite : les trottoirs pas droits, les pavés irréguliers et glissants… « La vie de tous les jours n’est pas faite pour nous, handicapés », juge Matthieu qui a bien l’intention de faire changer les choses, notamment dans les enceintes sportives trop souvent inaccessibles. « Ça va être ma bataille : convaincre les présidents de clubs du travail à faire dans l’accueil des handicapés », promet-il. « À un an des Jeux paralympiques, il y a d’ailleurs des choses scandaleuses en France, comme déjà des transports en commun pas adaptés ! » Bouleversé par les innombrables messages de soutien reçus des joueurs du XV de France et de Fabien Galthié, leur sélectionneur, de téléspectateurs, mais aussi d’autres personnes touchées par le cancer, Matthieu a aussi tissé des liens avec Bruno Solo : « Il est entré en contact avec moi et c’est un gars bien, qui m’aide beaucoup. » Aujourd’hui, il l’assure : « Lors du match d’ouverture de la Coupe du monde face à la Nouvelle-Zélande, je serai là, et debout, à commenter ! »

FRANÇOIS PERRET

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