Il y avait Quentin Mosimann, il y a maintenant MOSIMANN. Entre les deux, 15 ans se sont écoulés, une victoire à Star Academy l’a dévoilé au public français et lui s’est emparé des plus grandes scènes. Plusieurs tours du monde plus tard, il se classe six fois dans le top cent des meilleurs DJ, collabore avec Louane, Superbus, Melody Gardot, Ben Mazué, Leïla Bekhti et tant d’autres. Nommé directeur musical de la tournée de Grand Corps Malade, ils décrochent ensemble le disque de diamant pour Mesdames. Passionné, l’artiste de 34 ans dévoile en 2021 son troisième album Outside the box. Un opus en deux parties dans lequel il se raconte. MOSIMANN sait d’où il vient, mais surtout où il va. Alors 15 ans après avoir affiché complet pour son premier Olympia, il est de retour la mythique scène parisienne le 5 novembre 2022. Sur les routes des festivals européens, MOSIMANN s’est confié à Gala.fr sur son parcours, sa musique et ses projets.

Gala.fr : Maintenant, c’est MOSIMANN, et plus Quentin Mosimann ?

MOSIMANN : En faisant de la promo à l’étranger, notamment dans les pays asiatiques, biélorusses, en Espagne ou même en Europe, je me suis rendu compte que les gens avaient du mal à dire Quentin. On y a réfléchi avec mes équipes et on s’est dit que, comme tous mes amis m’appellent Mosi, on allait garder que MOSIMANN. C’est d’ailleurs plus cohérent au niveau de la musique. Je crois que c’était une très bonne décision.

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Gala.fr : Est-ce que tu arrives à prendre du recul sur cette carrière à l’internationale et tout le chemin parcouru depuis la Star Academy ?

MOSIMANN : C’est une question difficile parce que je ne suis pas très nostalgique dans ma vie, dans ma façon d’être. Je n’ai jamais regardé un prime ou la finale, je n’ai pas scrollé Youtube pour savoir à quoi je ressemblais. Je ne regarde pas mes vieux clips et je ne réécoute pas mes vieux albums. Je regarde toujours en avant et c’est cette espèce de volonté de ne pas me retourner qui me fait avancer. Le regard que je porte sur tout ça est bienveillant, mais toujours avec l’envie d’avancer.

Gala.fr : Est-ce qu’il a fallu que le reste du monde te valide et te crédibilise en tant que DJ pour que ton public français te suive sur ce chemin-là ?

MOSIMANN : C’est complètement ça ! J’avais peur de manquer de crédibilité, alors pour être accepté par mes pairs, j’avais besoin de réussir d’autres choses qui n’étaient pas en France. Le Top 100 DJ m’a aidé et m’a ouvert des portes en Asie, au Brésil… J’ai eu la chance de faire le tour du monde. Il fallait passer par ça pour revenir, mais c’était difficile. Il y a encore très souvent ce petit truc dans la tête des gens : je viens de Star Academy.

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Gala.fr : La notoriété post Star Academy te manque ou est-ce que tu es content de voir que ton public s’est peut-être affiné ?

MOSIMANN : Il y a eu la Star Ac’, deux albums, trois ans de tournée, l’Olympia deux soirs sold-out… C’était une espèce de machine qui ne s’arrêtait pas. Ce dont, moi, je rêvais c’était d’être dans des festivals derrière mes platines. Ça, je ne pouvais pas le verbaliser parce que les personnes qui m’avaient regardé chanter avec Patrick Bruel et Céline Dion ou Zucchero voulaient m’entendre chanter plus que me voir derrière les platines. Je ne me sentais pas à ma place en chanteur qui mixe un peu à la fin de ses concerts pour faire plaisir. Il y avait un fossé entre l’image que les gens captaient et ce que je voulais faire. Cette année 2022, j’ai des planètes qui s’alignent parce que cette année, je monte sur la scène de l’Olympia avec mes platines. Ce que j’aime dans mon métier, c’est la surprise. Quand je suis sur scène, en fonction du pays et des gens, je ne joue pas la même chose. J’ai besoin de changement, j’ai toujours peur de louper quelque chose.

Gala.fr : C’est ce que tu racontes dans ton album Outside The Box, qui est plus sombre ?

MOSIMANN : C’est un peu sombre, mais c’est plus un salut, une quête, une thérapie vers la sagesse, même si les sons peuvent être un peu sombres. Cet album, c’est le début de : « Je ferme la boucle de tout le reste ». Dans mon parcours, j’ai toujours fait les choses pour les gens, pour les maisons de disques, pour les radios, pour les autres, pour ma mère. J’ai commencé à faire de la musique pour séduire les filles et puis pour mettre ma maman à l’abri. À part cette décision d’après Olympia, je faisais les choses pour les autres. Cet album, c’était un projet pour soi-même, penser plus loin et s’émanciper, sans se poser de question. Depuis que je pense comme ça, les choses avancent plus vite.

Gala.fr : Donc ça va mieux ?

MOSIMANN : Ce n’est pas que ça va mieux, c’est que c’est incroyable ce qui se passe ! Les trois dernières années sont folles. Je vais de surprise en surprise. Je travaille avec Patrick Bruel, Claudio Capeo, Ben Mazué… Je vais ouvrir un Olympia, j’ai eu un disque de diamant avec Grand Corps Malade. Ma vie, en ce moment, c’est n’importe quoi. J’ai du mal à réaliser, ce sont les gens qui me font prendre conscience.

Gala.fr : Tu gardes de bons souvenirs de Star Academy ?

MOSIMANN : J’ai que des bons souvenirs, ça n’a été que du positif. Le seul truc négatif, c’est que les gens ne se rendent pas compte qu’on travaille beaucoup. C’était quatre mois intensifs.

Gala.fr : Tu as gardé contact avec les anciens ?

MOSIMANN : Que ce soit ma saison ou d’autres saisons, j’en croise pas mal. Celui que je vois le plus, c’est Mathieu avec qui j’étais en finale dans ma saison. Mathieu qui est batteur et en tournée avec Clara Luciani et on est très content de se voir.

Gala.fr : Si on te proposait de participer à la nouvelle saison, tu accepterais ?

MOSIMANN : Je pense qu’on a besoin de nouveauté, même le public en a besoin. On a beaucoup de talents, des jeunes avec pleins de paillettes et d’envie, il faut laisser la place à la nouveauté.

Gala.fr : Récemment tu as dévoilé Chagrin d’Ami avec Kemmler, la reprise de Bon entendeur, et puis le titre Comment te dire adieu, une reprise de Françoise Hardy. Pourquoi ce titre-là, et pas un autre ?

MOSIMANN : C’est un titre que mes parents écoutaient quand c’était un peu difficile pour moi, avec leur divorce. Il me ramène à quelque chose de l’enfance et puis, c’est souvent difficile d’avoir les droits de reprendre un titre. J’ai présenté ce remix à Françoise Hardy et aux ayants droit, et tout le monde a accepté avec beaucoup de bienveillance. C’est super, tout le monde avait envie que ça se fasse, mais d’avoir l’aval de tout le monde c’est puissant.

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Gala.fr : 15 ans plus tard, tu es de retour sur la scène de l’Olympia, le 5 novembre prochain. Tu appréhendes ces retrouvailles ?

MOSIMANN : Ça fait longtemps que j’ai plus le gros trac que j’avais quand j’étais plus jeune, mais là, j’ai le trac. Il y a beaucoup de facteurs qui entrent en jeu : il y a ce que je veux faire, qui n’a jamais été fait. Il y a comment je veux faire, avec qui je veux le faire. Donc est-ce que c’est possible de le faire ? Ça demande beaucoup de travail et avec la date de l’Olympia j’annonce la tournée 2023. Ce sera la date vitrine. Je n’ai pas le droit à l’erreur.

Gala.fr : Tu as travaillé avec des grands noms de la chanson française, ce sont eux qui viennent à toi ou tu vas les chercher ?

MOSIMANN : Ce sont des rencontres, vraiment. Tout le monde vient dans nos bureaux, il y a toujours du monde ici. Récemment, j’étais en session avec une artiste et j’ai reçu un appel de Patrick Bruel qui est passé au studio. Il a pris le piano, il y avait ses enfants, on a commencé à chanter, puis il y avait Vincha, qui est auteur, et ils sont partis au studio et ont écrit l’une des prochaines chansons de son album. C’était pareil pour le son qu’on a fait pour McFly et Carlito. Ma vie c’est ça, j’ai des rêves et la vie fait que ça se fait.

Gala.fr : Grand Corps Malade a dit de toi : « Il entre dans la cour des artistes réputés et il le mérite »…

MOSIMANN : Ça me touche énormément parce qu’il y est pour beaucoup, vraiment. C’était super de trouver son succès à l’étranger et voyager, mais tu pars toujours avec la boule au ventre en te disant : « En France, ce n’est pas encore ça ». Je ne pensais pas que, ce qui allait m’ouvrir toutes les portes, c’était un album de slam avec Grand Corps Malade. Fabien m’a ouvert des portes qui étaient fermées depuis des années. On a eu un match humain. C’est magique !

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Gala.fr : Chanteur, producteur, DJ, musicien, autre chose à ajouter à ton CV d’artiste ?

MOSIMANN : J’aimerais bien avoir un élevage de chihuahua. Je suis fou des animaux, tous les animaux. Je suis carriériste, je veux réussir, mais je veux finir mes jours dans une grande maison en Suisse à la montagne avec des chiens.

Gala.fr : Il te reste des rêves à réaliser ?

MOSIMANN : J’en ai plein, il y avait l’Olympia 15 ans après, et pour le reste je suis un peu superstitieux donc je préfère ne pas en parler.

Crédits photos : PA Mulier

A propos de


  1. Quentin Mosimann

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