Dans son livre Courtiers paru aux éditions Headline, Valentine Low offre aux lecteurs une plongée au cœur du système monarchique britannique. Le journaliste du Times a expliqué à Gala.fr le rôle clé de ces secrétaires privés, qui travaillent main dans la main avec les Windsor. Un rôle d’équilibriste pour ceux qui doivent défendre la vision de leur employeur sans jamais perdre de vue les intérêts de la couronne.

Dans l’ombre, ils œuvrent sans relâche pour la couronne. Charles III, Camilla, Kate Middleton, William : tous possèdent un ou plusieurs secrétaires privés qui ne les quittent jamais. Des hommes de l’ombre, engagés pour gérer aussi bien leur agenda, leurs relations avec la presse que leurs états d’âme… Dans son livre Courtiers, Valentine Low dresse le portrait de ces « hommes en gris » comme les surnommaient Diana, qui régissent la vie des royaux.

Gala.fr : Vous évoquez dans votre livre les nombreux secrétaires privés – passés et présents – de la famille royale. Qui sont ces collaborateurs de l’ombre qui travaillent au plus près des Windsor ?

V. L. : Ce sont des personnes qui ont, d’une part, un rôle professionnel, et d’autre part, une relation très personnelle. Il faut que l’employé pour ce poste ait une vision et une philosophie de vie similaire au membre de la famille royale pour lequel il travaille. Par exemple, il y a quelques années, il y avait un des secrétaires privés de Charles qui n’était pas forcément en communion avec ses œuvres caritatives, aider les jeunes de quartiers difficiles notamment. Il n’a donc pas tenu longtemps à son poste. Il est impératif de partager les mêmes valeurs.

Gala.fr : Ces conseillers suivent-ils une formation ? Signent-ils un contrat et une clause de confidentialité ? Et combien sont-ils payés pour ce travail ?

V. L. : Je ne suis pas sûr que ces conseillers suivent une formation. Je sais qu’avec Elizabeth II, les nouveaux employés devaient passer une large partie de leur temps avec le secrétaire privé le plus proche et plus ancien de la reine. Ces dernières années, la famille royale a néanmoins introduit un manuel d’opération et de conduite pour ceux qui travaillent au palais. Il a été rédigé à la suite des récentes crises au sein de la famille royale, pour clarifier et mettre noir sur blanc les protocoles à suivre. Tout employé doit également signer un contrat de confidentialité avant de commencer à travailler au sein de la famille royale. Ceux qui exercent les plus hautes fonctions peuvent gagner plus de 100 000 euros par an. Un salaire moins important que ce qu’ils pourraient toucher dans le secteur privé.

Gala.fr : Le rôle de secrétaire privé est un rôle constant d’équilibriste : servir la personne pour laquelle vous travaillez sans jamais oublier de représenter avant tout la couronne ?

V. L. : J’ai discuté avec quelques secrétaires privés qui étaient en désaccord avec la personne pour laquelle ils travaillaient. Ils avaient la ferme conviction que leur vision était la bonne et pour valider ou éviter qu’une décision ne voit le jour, ils devançaient la personne pour laquelle ils travaillaient et demandaient le soutien d’une personne plus haut placée au sein du palais pour faire entendre leur voix. C’est un acte dangereux, car on ne devrait avoir qu’un ou deux désagréments majeurs avec la personne avec laquelle on travaille. On l’a bien vu avec Meghan Markle. Elle a eu plusieurs désaccords avec ses conseillers, et au fil du temps, les relations se sont complètement dégradées et la situation est devenue insurmontable.

Gala.fr : Charles a eu cinq secrétaires privés différents entre 1985 et 1992. Est-il si difficile de travailler avec lui ?

V.L. : Charles peut parfois être un patron exigeant. Une personne dont le recrutement n’était pas le plus réfléchi, n’a pas duré plus d’un an. Mais je tiens malgré tout à dire que beaucoup de personnes ont travaillé pour Charles pendant très longtemps, lors des périodes glorieuses ou celles plus difficiles. Il serait donc beaucoup trop réducteur de dire que c’est quelqu’un pour qui il est difficile de travailler. Il est très exigeant, ça c’est sûr. Mais il y a des patrons beaucoup plus difficiles dans le monde !

Gala.fr : Dans votre livre, vous expliquez qu’il n’y a pas de réelles confrontations entre les membres de la famille royale. Les conflits semblent gérés par secrétaires interposés…

V.L. : Oui en effet, vu qu’ils ont des personnes qui travaillent pour eux, ils les utilisent ! Imaginez-vous avec un secrétaire privé qui gère toute votre vie. Si vous avez des frères et sœurs qui eux aussi ont des secrétaires privés, vous iriez sûrement discuter de votre emploi du temps pour rendre visite à votre frère/sœur avec votre secrétaire privé et demander conseil sur comment gérer une relation difficile avec un parent ou un frère/une sœur. Ces personnes sont là pour cela et ils les utilisent dans ces situations.

Gala.fr : Dans le cas des frères Harry et William, l’omniprésence de ces secrétaires aurait empêché toutes discussions en face à face ?

V.L. : Vous avez sûrement entendu parler de l’histoire de William qui a envoyé un message à Harry sur WhatsApp pour lui demander s’il pouvait lui rendre visite. Et bien entendu Harry a demandé ‘qui sera au courant que tu viens me voir ?’ et William a répondu, ‘je dois prévenir mon secrétaire privé car il va devoir réarranger mon emploi du temps’. Et Harry lui a donc dit de ne pas venir, car il ne fait pas confiance aux personnes qui travaillent pour son frère. C’est une histoire tellement triste. Cela montre bien que c’est une famille assez archaïque. Très souvent, ils ne se parlent pas entre eux, ils utilisent leurs conseillers pour communiquer.

Gala.fr : Un secrétaire privé peut-il devenir un ami ?

V.L. : Oui oui bien sûr ! C’est le cas de Jamie Lowther-Pinkerton et du prince William ! Jamie se décrit comme un ami du prince William. Mais il n’aurait jamais osé se présenter ainsi lorsqu’il travaillait pour lui. Il était conscient qu’il devait maintenir une certaine distance professionnelle. Tous les secrétaires privés avec lesquels j’ai discuté ont tous unanimement dit qu’ils n’étaient pas leurs amis. Mais Jamie est devenu un ami de William parce qu’il était présent à des moments clés de sa vie de jeune adulte.

Gala.fr : A votre avis, est-ce que tout a été mis en œuvre pour inclure Meghan Markle dans la Firme ?

V.L. : Ils ont vraiment essayé de faire en sorte qu’elle soit intégrée oui. Les secrétaires privés qui ont travaillé pour Meghan et Harry n’étaient ni pompeux ni archaïques. Il s’agissait de personnes vives, intelligentes et avant-gardistes qui croyaient vraiment en Harry et Meghan, et qui ont tout essayé pour que cela fonctionne. Mais le couple de Sussex avait des désirs complètement différents. Il était inévitable qu’ils quittent la famille royale. Je pense que Harry voulait vraiment partir et que Meghan Markle n’a pas pris la mesure de son rôle dans une institution beaucoup plus grande que sa propre personne.

Gala.fr : La presse anglaise utilise le mot Megxit pour qualifier leur départ. Ne serait-il pas plus juste de parler de Haxit ?

V.L. : Oui peut-être ! La phrase la plus importante dans mon livre revient à cette personne qui m’a dit que Meghan Markle avait fait une grande faveur à Harry en lui montrant la sortie, et qu’il était malheureux. Ce qui est triste, c’est que tout se soit fait dans le déchirement. Il a des couples qui divorcent et qui arrivent à s’entendre après et il y en a d’autres qui ont beaucoup d’amertume et de déception après la séparation. C’est leur cas ces deux dernières années. Et je pense que si un secrétaire privé haut placé avait identifié le problème plus tôt, ils auraient quitté la famille royale d’une manière beaucoup plus harmonieuse.

Gala.fr : Le style américain de Meghan Markle était-il incompatible avec la Firme ?

V.L. : Je pense que la famille royale aurait pu s’adapter avec le temps et trouver un compromis. Avec une approche différente, la famille royale aurait pu mieux faire. Mais Meghan Markle et Harry ne voulaient pas négocier. Une chose est certaine, je ne pense pas que les secrétaires privés ont œuvré pour un Megxit. Cela a vraiment été un désastre pour la famille royale et l’institution.

Crédits photos : @BESTIMAGE / DIRECTION ARTISTIQUE GALA

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