GALA S’ENGAGE – Des personnalités connues se confient auprès de Gala.fr, sur leur engagement, mobilisation ou simplement sur une cause qui leur tient à cœur. À l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale, ce lundi 10 octobre, Lucie Bernardoni a accepté de revenir sur sa dépression pour livrer un message de bienveillance et de tolérance.
C’est un combat de tous les jours que mène Lucie Bernardoni. À l’occasion de la journée mondiale pour la santé mentale, ce lundi 11 octobre, elle s’est confiée à Gala.fr sur la dépression qu’elle a vécue. Si elle l’a affrontée en portant un masque, désormais la nouvelle répétitrice de Star Academy souhaite libérer la parole et lever le tabou sur la maladie, les antidépresseurs et la place de l’entourage.
Gala.fr : Pourquoi vous êtes-vous livrée sur la dépression que vous avez vécue ?
Lucie Bernardoni : Il est d’utilité publique de mettre l’accent sur la journée de la santé mentale qui est un sujet encore très tabou. Libérer la parole est important. Quand je l’ai fait, égoïstement, ça m’a fait beaucoup de bien. Je me sentais beaucoup moins seule et j’ai reçu des messages de personnes qui me disaient : « Le fait que vous en parliez, ça me fait du bien ». J’aurais aimé, il y a quelques années, quand je suis tombée dans une dépression assez compliquée, avoir des témoignages qui démocratisent les problèmes de maladies mentales parce que le plus compliqué c’est de se dire que ce n’est pas une honte et d’en parler. Et surtout, il faut rappeler que la dépression se soigne. Il ne faut pas avoir peur de consulter et de mettre un mot sur cette maladie qui peut arriver à tout le monde.
Gala.fr : Vous vous souvenez du moment où vous êtes tombée en dépression ?
Lucie Bernardoni : Ce qui est très compliqué et fourbe dans la dépression, c’est que ce n’est pas un moment précis, mais une accumulation de choses et de problèmes privés. C’est petit à petit que ça arrive. Je fais partie de gens qui ont des crises d’angoisse depuis toujours, mais c’est différent de la dépression tout comme la dépression est différente d’un burn-out. Et puis, un beau jour, vous comprenez que quelque chose ne va pas, que vous devez vous faire aider puisque ça ne va pas. À ce moment-là, l’entourage est important.
>> PHOTOS – Star Academy : le top 10 des histoires d’amour qui ont marqué l’émission
Gala.fr : Cette accumulation, vous l’avez vécue ?
Lucie Bernardoni : Oui, bien sûr. Je le garde pour moi, mais cet enchaînement peut être très long. Ce n’est pas forcément un choc. Dans mon cas, c’était beaucoup d’évènements personnels jusqu’à ce qu’il y ait la goutte fait déborder le vase. Un jour, le cerveau dit stop et là, je dois me faire aider.
Gala.fr : À quoi ressemblez votre quotidien quand vous avez compris que vous faisiez une dépression ?
Lucie Bernardoni : Je me souviens d’un quotidien assez sombre, assez noir. Se lever le matin était compliqué, affronter une journée était extrêmement compliqué. On n’a plus la force de rien, mais on doit quand même le faire et ça devient difficile. C’est à partir de là qu’on sait, qu’on doit faire quelque chose. Me concernant, c’était pour ma fille. Là, on met un masque et on fait avec ce masque pour que personne ne s’en rende compte. C’est un problème personnel, donc on fait en sorte que ça n’impacte pas la vie privée, professionnelle et de famille. En général, c’est le soir que l’on commence à se sentir délivré parce qu’on sait qu’on va dormir. C’est un échappatoire. On essaie d’être le moins possible éveiller parce qu’on n’arrive plus à tromper les choses. Techniquement parlant, c’est une maladie réelle, des connexions chimiques ne se font plus correctement dans le cerveau. De mettre des mots dessus rend les choses plus surmontables.
Gala.fr : Est-ce que vous en avez parlé à votre fille ?
Lucie Bernardoni : Non, pas au début parce qu’elle était petite. Par la suite et petit à petit, grâce à l’aide de professionnels, on apprend comment parler aux enfants. À dire : ‘Voilà, maman a ça, ce n’est pas grave’. Mais on évite les mots. Quand on est parents, on essaie de protéger les enfants. Il est évident qu’avec un enfant plus grand, on peut, mais toujours avec l’aide d’un professionnel, expliquer comment on peut en parler. Il faut aussi savoir que la dépression infantile existe aussi. Donc il est important d’être conseillé.
Lucie Bernardoni : Souvent, le compagnon est oublié quand l’autre est malade…
Gala.fr : Quand ma dépression a commencé, mon ex-compagnon a été un homme merveilleux qui m’a énormément aidé et qui était très à l’école. La place de la personne qui vit avec vous est très compliquée puisqu’elle ne sait pas comment réagir. Elle voit bien que quelque chose ne va pas. Pour ma part, j’ai réussi à lui en parler et j’ai eu la chance d’avoir un compagnon qui comprenait extrêmement bien quand ça a démarré et il a été conseillé par des professionnels. On les oublie souvent, mais eux aussi doivent être suivis et conseillés puisqu’ils subissent la maladie. Ils sont un accompagnement essentiel, or il ne savent pas quoi faire.
Lucie Bernardoni : Vous aviez des antécédents de dépression dans la famille ou vous avez découvert la maladie quand elle est arrivée dans votre vie ?
Gala.fr : Je l’ai découverte moi-même. Il peut y avoir des antécédents dans la famille, mais ce n’est pas parce que je l’ai vécue que ma fille la vivra ou que ma mère l’a vécue. Ça peut être aussi une trajectoire de vie, avec des éléments extérieurs. Il ne faut pas avoir honte de demander à ses parents, à sa famille… Le problème peut aussi venir des générations d’avant, du contexte dans lequel on a été élevé. Il ne faut pas avoir peur d’ouvrir la parole sur les générations d’avant qui n’ont peut-être pas pu en parler.
Lucie Bernardoni : Êtes-vous allée chercher de ce côté-là ?
Gala.fr : Oui. Pour s’en sortir, on est obligé de regarder dans le passé, c’est logique. Pour ma part, ça ne venait pas de là, mais on peut s’apercevoir qu’à l’époque il y a pu avoir des antécédents, des membres de la famille qui ont vécu la dépression sans pouvoir le dire. À l’époque, si quelqu’un était angoissé ou pas bien, on les traitait de fou ou de folle. Or, quand on est en dépression, on n’est pas fou.
Lucie Bernardoni : Avez-vous eu ce genre de retour négatif ?
Gala.fr : Je n’ai pas reçu ce genre de critique parce que je portais un masque en permanence, je ne parlais pas beaucoup et ça a aggravé ma maladie. C’est l’erreur à ne pas faire. J’avais peur de recevoir des jugements, qu’on me dise : ‘Tu es trop négatives, tu vois tout en noir, ça ne va pas dans ta tête’. Je savais que la majorité des gens ne pouvait pas comprendre et encore aujourd’hui, on a tendance à juger quand on ne sait pas. Alors expliquons aux gens que quand on a une entorse, on n’a pas peur de mettre un bandage, donc quand on a un problème psychologique, mental, il faut aussi aller se soigner. Ce n’est pas parce que c’est invisible que ça n’existe pas.
Lucie Bernardoni : Pour vous soigner, vous avez suivi une thérapie. Est-ce qu’il y a eu une prise de médicaments ?
Gala.fr : Avant, j’aurais eu honte de le dire, mais j’ai eu le déclic et le courage grâce à mon entourage d’accepter d’être soignée pas seulement en parlant avec un psychiatre, mais aussi par des médicaments. Il ne faut pas avoir peur du terme antidépresseur. Un antidépresseur, c’est un médicament qui est là pour soigner. Le plus important reste de bien choisir la médication et d’être bien suivi pour ne pas faire n’importe quoi et tomber dans l’automédication pour ceux qui en ont besoin. À l’époque, je n’aurais pas dit que je prenais des antidépresseurs. Aujourd’hui, je le dis avec foi en me disant que j’en ai eu besoin et j’en ai encore besoin pour traiter mes problèmes. Le but, c’est de ne plus en avoir besoin, mais c’est un combat de tous les jours.
Lucie Bernardoni : Vous en avez fini avec la dépression ?
Gala.fr : Ce n’est pas fini. C’est un combat de tous les jours. Je suis très bien suivie, et – pour le moment – je suis incapable de me passer d’anti-dépresseurs puisqu’au quotidien ça me fait du bien. J’ai entendu Muriel Robin en parler librement et dire qu’elle ne pouvait pas vivre sans antidépresseurs. Quand je l’ai entendue, cela m’a beaucoup aidée, parce que moi non plus sinon les angoisses pourraient revenir, être plus régulières, les évènements de ma vie qui ont fait que je suis tombée en dépression seraient trop lourdes à porter. Évidemment, j’aurais préféré me dire que j’en ai pas besoin, mais aussi une forme de courage de se dire qu’on en a besoin et ce n’est pas grave.
Lucie Bernardoni : Est-ce que vous avez pu avoir peur de l’avenir en pensant à cette prise de médicament et son éventuel arrêt ?
Gala.fr : Ça dépend du contexte et des jours, mais avec l’expérience j’arrive à être sereine en me disant que je vis les jours un par un, tout en faisant des projets pour l’avenir sans y penser. La dépression est là, elle fait partie de mon quotidien, mais elle ne m’empêche pas de faire des projets. Le but est de ne plus avoir à prendre de médicaments, mais je n’ai pas cette peur de me dire que je vais encore en avoir besoin ou pas. De me dire que je ne suis pas seule m’aide énormément.
Gala.fr : Être en dépression, c’est aussi une perte d’envie, voire même une incapacité de travailler. Cela peut avoir un véritable impact financier. Cela a été votre cas ?
Gala.fr : Non parce que je travaillais beaucoup pour d’autres et ça me permettait de continuer à exercer mon métier. Et quand bien même, avec mon masque je pouvais travailler. Mais il existe des structures, des aides et associations qui accompagnent celles et ceux qui en sont atteints.
Lucie Bernardoni : Avez-vous eu des idées noires ?
Gala.fr : Oui, ça fait partie des symptômes. Les idées noires, c’est être dans une incapacité totale d’affronter une journée, une décision, mais aussi se dire qu’on veut s’endormir et ne plus se réveiller. Ça n’a pas particulièrement été mon cas. Mais il arrive un moment où l’on arrive tous face à deux chemins à prendre : le bon, celui qui est extrêmement difficile. Ou le mauvais, et rien ne sera bon. On peut s’en sortir et on se sort d’une dépression.
Gala.fr : La dépression a changé le regard que vous portiez sur la vie ?
Lucie Bernardoni : Ça l’a étrangement changée dans le bon sens. J’ai tendance à chercher le beau, à oser, je veux profiter et aller au bout des choses pour montrer un bel exemple autour de moi. Alors que la dépression, c’est vraiment l’inverse d’oser, on a juste envie de s’asseoir et d’attendre que ça se passe. J’avais tendance à beaucoup m’occuper des autres et moins de moi, or il ne faut pas avoir peur de s’occuper de soi. Je visualise désormais les projets, la vie, d’une jolie manière.
Gala.fr : C’est grâce à cette envie d’oser que vous avez contacté la production de Star Academy pour participer au retour du programme ?
Lucie Bernardoni : Exactement ! Ça en fait partie. Pendant des années, je me suis occupée des raisons qui m’ont poussée dans la dépression. Je n’osais, je restais dans l’ombre et je travaillais pour les autres en écrivant pour eux. Mes idées, mes rêves, je les mettais sous le tapis. Petit à petit, j’ai recommencé à oser. J’ai fait la liste de ce que je voulais et ne voulais pas, j’ai donc pris mon téléphone pour leur dire que j’avais envie de le faire. De prendre sur moi, qui suis timide, ça a marché. Ces événements compliqués de la vie peuvent vous donner une force supplémentaire. Arriver au bout des projets est une belle récompense pour tout le chemin parcouru.
Gala.fr : Ce retour à la lumière, vous l’avez appréhendé ?
Lucie Bernardoni : Non parce que je prends énormément de recul. Star Academy reste du divertissement. De vivre cette médiatisation très jeune m’a permis, avec les années, de savoir que tout ça n’est pas la vraie vie. Je suis la même personne, lumière allumée et lumière éteinte. Je ne fais pas de compromis là-dessus. Je prends donc les choses comme elles viennent. La seule chose qui pourrait être inquiétante, ce sont les réseaux sociaux. Ce serait mentir de dire que les jugements des autres, aussi bêtes, violents et méchants soient-ils, n’ont pas d’un impact.
Gala.fr : Vous avez été la cible de ces messages après avoir évoqué votre dépression publiquement ?
Lucie Bernardoni : Il y en a eus. C’était assez compliqué parce que ça m’a touchée. Je me suis dit : ‘Mon dieu, ils ne savent pas ce que c’est. Ils ne comprennent pas et donc on ne peut rien y faire’. J’ai eu peur pour ceux qui sont plus fragiles pour moi, notamment les plus jeunes qui en sont victimes. Les haters ne se rendent pas compte du mal que ça peut faire.
Gala.fr : Est-ce vous serez d’autant plus vigilante avec les candidats de Star Academy, notamment à leur sortie, sur l’accompagnement après le programme ?
Lucie Bernardoni : Je ne peux pas en dire plus tant que le programme n’a pas démarré, mais c’est pris en compte par les productions de nos jours. Les choses ont changé et maintenant on s’intéresse plus à la qualité du suivi des candidats. Il y a aussi du positif à la télé.
Gala.fr : Vous êtes-vous engagée auprès d’une association ?
Lucie Bernardoni : Je n’ai pas eu le besoin d’être dans une association, mais j’écoute beaucoup et je réponds beaucoup à des gens qui vivent la même chose, via les réseaux sociaux. J’échange, je ne donne aucun conseil médical, je les invite à consulter en leur disant qu’ils ne sont pas seuls.
Gala.fr : Quel message souhaitez vous faire passer ?
Lucie Bernardoni : Tenez bon et surtout choisissez le bon chemin en étant suivi. Il ne faut pas avoir peur de dire les mots, d’être suivi et de consulter. Et surtout, la dépression se soigne. N’ayant pas honte, levez la tête et dites : ‘Oui, je suis en dépression et alors’.
Gala.fr : Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Lucie Bernardoni : On peut me souhaiter d’être en bonne santé. Ce qui m’importe c’est que les personnes autour de moi aillent bien, et ça me fait aller bien. Et de continuer d’oser en restant droite !
Crédits photos : CEDRIC PERRIN / BESTIMAGE
A propos de
-
Abonnez-vous à votre star préférée et recevez ses actus en avant première !
Lucie Bernardoni
Suivre
Suivi
suivre plus de stars
Il vous reste 85% de l’article à découvrir
Autour de
Source: Lire L’Article Complet