Dans Les secrets de la princesse de Cadignan*, le nouveau film d’Arielle, elles jouent deux femmes du monde très complices. Elles le sont aussi dans la vie. Réunies pour Gala, elles ont échangé des confidences à leur image : hautes en couleur.
Originales un jour, originales toujours ! Apprenant qu’Arielle Dombasle et Julie Depardieu étaient aussi amies dans la vie que le sont Diane et Athénaïs, leurs personnages des Secrets de la princesse de Cadignan, Gala leur a proposé d’immortaliser une rencontre autour d’un verre et d’échanger sur leur lien, mais aussi sur l’amour et les hommes puisqu’il en est beaucoup question dans le film, une adaptation de la nouvelle de Balzac. Rendez-vous à La Réserve, un palace intimiste proche de l’Elysée et du domicile d’Arielle, laquelle a tenu à porter les créations de Miss Boo, une amie styliste dont elle est fan. Des robes aussi somptueuses qu’excentriques, ornées de traînes, de broderies et de plumes. C’est cette originalité qui les a rapprochées et, à l’heure des confidences, et même si ce duo est assez brillant pour se passer d’artifice, va pour le satin et les boas.
GALA : Votre amitié est plutôt méconnue du grand public. Quand et comment est-elle née ?
JULIE DEPARDIEU : C’était il y a très longtemps, sur le film 30 ans [de Laurent Perrin, sorti en 1999, ndlr]. On tournait dans un bus, il y avait de longues attentes. Et moi qui aime la musique classique, le baroque, Bach, et me sens toujours un peu seule avec mes goûts, il me suffisait de citer un air pour qu’Arielle le chante. Elle était mon juke-box !
ARIELLE DOMBASLE : Oui, toutes les deux, on aime la musique infiniment, la littérature et on est très idéalistes. On essaie d’être de notre époque, qui est tout de même d’une grande brutalité, doublée d’un grand conformisme, avec beaucoup de fake, de poses. Or ce que j’aime tant chez Julie, c’est qu’elle ne triche pas, elle est cash, vraie, et, comme moi, elle assume pleinement sa singularité.
GALA : Vous vous voyez souvent ?
A. D. : Oui, on fait plein de choses ensemble. On a vécu tant de grands moments de complicité et de rires : des concerts, des opéras, des voyages…
J. D. : Assez vite, Arielle m’a invitée chez elle, à Tanger. Je trouvais tout beau. Elle a une passion pour le beau. J’ai d’emblée adoré cette femme.
GALA : Elle est un peu la grande sœur que vous n’avez pas ?
J. D. : Oui, c’est vrai. Et c’est aussi ma bonne fée puisqu’elle a joué les entremetteuses entre Philippe [le chanteur Philippe Katerine, son compagnon, ndlr] et moi.
GALA : C’est-à-dire ?
J. D. : Avec Philippe, on s’était rencontrés à l’occasion d’une interview croisée pour un magazine, et on n’était d’accord sur rien. Je me disais : « Comment peut-on aimer quelqu’un qui dit diamétralement le contraire de vous ? A mon avis, il ne peut pas me voir en peinture. »
A. D. : A l’époque, moi, je travaillais avec lui. Et j’avais senti une très grande attraction entre eux. Je me suis permis un jour d’appeler Julie pour lui dire : « Vous savez… il vous aime vraiment beaucoup ! ». [Rires.]
J. D. : Je n’y croyais pas du tout. Les contraires s’attirent, je ne l’avais pas compris, mais Arielle, elle, avait vu juste. Ça fait maintenant treize ans que nous sommes ensemble avec Philippe.
GALA : Vous avez eu deux fils, Billy et Alfred, qui ont aujourd’hui 12 et 10 ans. Et leur marraine, justement, c’est Arielle.
J. D. : C’était une évidence puisqu’elle était la bonne fée de notre histoire.
A. D. : J’aime beaucoup leurs enfants. Ils sont très, très réussis. C’est tellement difficile d’exister en tant qu’enfant quand le grand-père [Gérard Depardieu, ndlr] est si connu, les deux parents aussi, entouré de toutes ces planètes qui scintillent ! Je les adore et suis une vraie marraine très fière d’eux !
J. D. : Ils apparaissent d’ailleurs dans Les secrets de la princesse de Cadignan, en pages lors d’une scène de bal. Ils m’avaient dit : « Ecoute maman, c’est notre marraine quand même, on peut bien jouer dans son film ! » [Rires.]
A. D. : Eux, je peux vraiment dire que je les ai connus bébés. Je me souviens du baptême de Billy. On l’avait fait danser alors qu’il n’avait qu’un an, il voyait ses parents danser et il s’y est mis tout de suite. Trop mignon !
GALA : Je suis surpris que, malgré votre lien très fort, vous continuiez à vous vouvoyer…
A. D. : Mes parents se vouvoyaient, je vouvoie Bernard-Henri [son mari Bernard-Henri Lévy, ndlr]. C’est doux… intime, même si ça ne se fait plus beaucoup.
J. D. : C’est pour ça qu’on est contentes de le faire. Parfois, il y a un petit « tu » qui nous échappe, par accident ! [Rires.]
GALA : Arielle, vous êtes mariée depuis trente ans. Quel est le secret de cette longévité conjugale ?
A. D. : L’amour, l’amour, l’amour… Bernard-Henri, je suis littéralement tombée amoureuse de son visage, je sortais de l’adolescence foudroyée et je me suis dit : « Cet homme, je le sauverai ! » Et c’est le miracle de l’existence : c’est arrivé. Après, il faut se dire que rien n’est jamais acquis, surprendre l’autre, l’éblouir. Et « aimer l’amour », comme disait Françoise Sagan. Il y a des gens qui préfèrent le pouvoir, la réussite, l’argent, mais pas nécessairement l’amour.
GALA : Qu’est-ce qui vous attire chez un homme ? Et qu’est-ce qui est rédhibitoire ?
A. D. : Il faut qu’un homme ait du génie.
J. D. : Qu’il nous fasse rire.
A. D. : Et soit brillant, généreux, fiévreux, passionné… Tout, quoi !
GALA : A vous écouter, je me dis que vous êtes à la fois dans le même monde que nous, et d’un autre univers…
A. D. : Peut-être, on n’est pas conformistes, on aime la poésie, la liberté. C’est une conquête !
J. D. : La liberté d’avoir des goûts différents des autres. Parce que la liberté au quotidien, on ne l’a pas toujours. Comme tout le monde.
A. D. : Alors vive l’inspiration, l’amour, le cinéma !
* Les secrets de la princesse de Cadignan, en salles le 13 septembre
Cet article est à retrouver dans le Gala N°1578, disponible dans les kiosques ce jeudi 7 septembre 2023.
Crédits photos : VEEREN / BESTIMAGE
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