Le 3 juin 2022, Julie Pietri a fait son grand retour musical avec la sortie de son huitième album intitulé Origami. La chanteuse s’est confiée sur ce nouvel opus mais aussi sur sa carrière auprès de Gala.fr.
Un album entraînant, émouvant et moderne. Après deux années difficiles, marquées par la pandémie, Julie Pietri vit « une sorte de renaissance » avec son nouvel opus intitulé Origami. À travers ses dix nouveaux titres, l’interprète de Eve lève-toi veut montrer au public qu’elle n’est pas seulement une star emblématique des années 80. Pour Gala.fr, l’artiste de 67 ans a accepté de revenir sur cet album, les moments forts de sa carrière mais aussi ses engagements en faveur du féminisme. Rencontre.
Gala.fr : Le 3 juin dernier, vous avez sorti votre dernier album Origami. Vous déclariez « revenir de loin ». Comment se sont passées ces deux années d’écriture ?
Julie Pietri : Les deux ans de pandémie ont été assez durs. On était privé de tout, aussi bien de rentrer dans les studios que de voir les équipes pour discuter des compositions. Ça vous laisse le temps de beaucoup créer et de tout remettre en questions. C’est un temps où nous étions enfermés. Et en plus de ça, j‘ai perdu ma maman. Je peux dire que je reviens de loin.
Gala.fr : Que représente pour vous ce dernier opus ? Est-ce une sorte de thérapie ?
Julie Pietri : Non, il est une sorte de renaissance. C’est un album dans lequel je me livre le plus. J’ai écrit une grande partie des textes. Il correspond totalement à ce que je suis aujourd’hui. Il est à la fois dans l’émotion, la vérité et très festif. Je l’ai créé avec une équipe qui a entre 20 et 30 ans. C’était vraiment quelque chose que je voulais. Si je n’avais pas été avec une équipe jeune qui m’a composé des chansons avec des sonorités d’aujourd’hui, je n’aurais jamais produit cet album et je serai restée sur le passé. Or, je fais fi de mon passé. Il faut dire qu’on nous stigmatise un peu trop dans les années 1980 alors que nous faisons des nouveautés qui n’ont absolument rien à voir avec ça.
Gala.fr : Pour lancer cet album, vous avez sorti un premier single « Les hommes qui pleurent », un titre très engagé. Parlez-nous de ce nouveau titre.
Julie Pietri : J’ai souhaité revenir sur le jeunisme, sur le manque d’émotion et sur le machisme un peu dur et basique. Quelque part, je leur demande de laisser tomber leurs défenses. Ce sont des thèmes récurrents qui font écho à mon titre Eve lève-toi. Chez moi, ça me paraît logique. Pour moi, il n’y a pas que les filles qui ont envie de se lever. Les hommes devraient aussi obéir à leurs émotions et un peu moins au paraître. C’est aussi une façon pour moi de montrer aux hommes qu’on les aime avec leurs failles et que ce serait bien qu’ils les montrent. Si on montre une faille ou une émotion réelle, ça nous permet de communiquer tellement mieux. On n’est pas si différents des uns et des autres.
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« Je ne suis pas une ‘femme sucrée’ »
Gala.fr : Justement, vous évoquiez votre engagement féministe à travers le titre Eve lève-toi. Comment est née cette chanson ?
Julie Pietri : À l’époque, je travaillais avec Claude Carrère, qui était aussi le producteur de Sheila. J’avais envie de me libérer d’un contrat qui était extrêmement restrictif et pas du tout à mon avantage. Je voulais absolument partir pour cesser de chanter des chansons que je n’avais absolument pas envie de chanter. J’ai donc cherché une nouvelle équipe très artistique. Je l’ai trouvé auprès de Vincent Marie-Boulot en lui expliquant ce que je voulais. On peut dire que j’ai donné un grand coup de pied dans la fourmilière. J’ai fait toute la maquette en créant plusieurs morceaux puis je l’ai proposée à Sony. Avec ce nouveau projet, je voulais reprendre ma liberté et montrer aux femmes qu’elles pouvaient se libérer. En tout cas, il correspondait artistiquement à la propre liberté. Je voulais une chanson qui soit un mélange de cultures orientales et occidentales et parler de la libération de la femme. À travers Eve lève-toi, j’ai voulu dire : ‘Femme, lève-toi et combat’ à travers un joli texte revendicatif.
Gala.fr : Pourtant, ceci n’était pas gagné d’avance. Beaucoup de gens vous ont annoncé votre « mort artistique ». Pourquoi avez-vous cru en cette chanson ?
Julie Pietri : Car je l’ai voulu de A jusqu’à Z. En livrant quelque chose d’extrêmement sincère, honnête et qui reflète ma personnalité, je n’ai pas douté une seconde de cette chanson. Je savais que j’avais raison et que ce titre serait un gros succès. C’était une évidence. J’aurais mis le temps et la patience qu’il fallait pour que cela devienne ce que j’aime.
Gala.fr : Vous attendiez-vous à un tel succès ?
Julie Pietri : Est-ce que je suis devin ? Non. Je m’attendais à ce que ce soit reçu par un large public. J’avais le sentiment que c’était intemporel même si ce n’était pas du tout quelque chose qui était fait pour l’époque.
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Gala.fr : En plus de cette cause, vous continuez de mener un autre combat. Celui de l’endométriose. C’est important, en tant que personnalité médiatique, de briser le tabou sur cette maladie ?
Julie Pietri : En effet. J’en ai été atteinte de l’âge de 12 ans jusqu’à ce que je me fasse opérer en micro-chirurgie en 1987. Peu de temps d’ailleurs un Olympia plein à craquer. Grâce à cette opération, j’ai pu avoir mon enfant. J’aimerais que ce soit une cause nationale et qu’on arrête de passer ça sous silence. J’invite également les hommes à connaître le genre de douleurs que ça provoque.
Gala.fr : Est-ce qu’aujourd’hui vous vous considérez comme une artiste engagée et féministe ?
Julie Pietri : Oh oui ! Je pense qu’il y a un moment où les femmes doivent parler aux femmes. Mais aussi aux hommes. Je ne vois pas un artiste sans quelques opinions intéressantes pour le public et pour l’humanité. Je n’ai pas envie de rester dans quelque chose de sucré. Je ne suis pas « une femme sucrée ». Ça n’a jamais été mon propos. Ma popularité me permet de dire deux ou trois choses.
« Je n’ai aucune nostalgie »
Gala.fr : Après 46 ans de carrière, qu’est-ce qui continue à vous animer ?
Julie Pietri : Le fait que je sois une artiste à part entière et que j’ai envie de créer. Vous savez, quand on est artiste, on ne s’arrête jamais réellement. C’est-à-dire que j’ai envie de faire des choses nouvelles et qui n’ont rien à voir avec le passé. J’ai envie de partager tout cela avec le public. Le plus important est de continuer à être aimé et à fédérer. C’est du moins la chance que j’ai avec mon public.
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Gala.fr : Et le public est toujours présent, on le voit avec Les années 1980. Comment se passe cette tournée ?
Julie Pietri : C’est chouette de voir des gens de toutes les générations qui me chantent Amoureux fous ou reprennent en choeur Eve lève-toi. Je pense que ça représente une sorte de doudou ou une madeleine de Proust pour les gens. Ils se disent que c’était les temps bénis de la musique où ils pouvaient reprendre une chanson en choeur. En plus, on a des super potes comme Partenaires Particuliers ou Jean-Pierre Morgand. Ce sont vraiment des mecs extras et très rocks. Et Lio, Christiane de Zouk Machine, Sloane et moi rendons hommage à Mauranne pendant le concert. Nous chantons Toutes les mamas. Ça fait très girls power. C’est vraiment un moment d’allégresse extraordinaire.
Gala.fr : Êtes-vous nostalgique de cette époque ?
Julie Pietri : Non, pas du tout. Je n’ai aucune nostalgie puisque je me projette avec un nouvel album. Ça fait partie de ma carrière.
Gala.fr : Si vous pouviez changer quelque chose dans votre carrière, que feriez-vous ?
Julie Pietri : J’aurais aimé commencer ma carrière avec mon vrai nom, Julie Pietri. Au moment où j’ai sorti mon premier tube Maria Magdalena et obtenu mon premier disque d’or, on m’a appelé Julie. Au service juridique, nous n’arrivions pas à retrouver le contrat que j’avais signé sous le nom de Julie Pietri. Le reste, ce ne sont que de merveilleux souvenirs avec mon public.
Crédits photos : Gorassini-Guirec/Bestimage
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