À l’occasion de la sortie de son livre Bernard, la fureur de vivre, la veuve de l’ancien patron de l’OM livre sa vérité sur sa nouvelle vie. Rencontre.

Un an et demi après le décès de Bernard Tapie, sa veuve Dominique, lourdement endettée (642 millions d’euros), reste une guerrière. « Je crois que ça vient de mon éducation. J’ai eu la chance d’avoir des bonnes bases et je n’ai jamais été grisée par le succès. On a eu des hauts, des bas mais j’ai essayé de toujours rester sur la ligne de flottaison, toujours avec du recul. Et donc je continue à me dire : ‘Je suis en bonne santé. Mes enfants vont bien…' », nous confie-t-elle à l’occasion de la sortie de son livre Bernard, la fureur de vivre (Editions de l’Observatoire). « Il faut avancer dans la vie, pas le choix », poursuit-elle.

Son fils Laurent, 48 ans, vit aux Etats-Unis, du côté de Miami, où il s’est établi il y a plusieurs années déjà. « Il était revenu pendant les deux dernières années pour être là, près de son père, explique Dominique Tapie. Et évidemment, il n’a aucun regret parce qu’il y a eu des moments très forts. Sophie aussi était complètement avec nous. Elle habitait l’appartement du dessus. Nathalie, qui vivait avec nous dans l’aile de droite, était présente tous les jours. Et Stéphane venait aussi très souvent« .

Le clan reformé est resté soudé jusqu’au dernier souffle de Bernard. « Quand il ouvrait un œil, raconte Dominique, il nous voyait… et il avait un petit sourire. Je me dis que ça, c’est une vraie réussite. Ça, personne ne nous l’a pris ». Sophie vient d’avoir 35 ans. Elle file le parfait amour avec le rugbyman Baptiste Germain. Du coup, elle délaisse un peu Marseille, qu’elle adore depuis toujours, pour Biarritz. Les aînés, Nathalie et Stéphane, issus du premier mariage de Bernard Tapie, ont 55 et 54 ans.

« Ils vont tous apprendre à faire sans leur père, note Dominique. Parce que Bernard avait ce côté très patriarche, chef de famille. Et c’est vrai que parfois, il pouvait un peu, je ne dirais pas les étouffer mais entraver certaines envies ». Dans son livre, elle souligne quel père hyper protecteur il était.

Lorsqu’il fut incarcéré, il refusa d’abord que sa benjamine lui rende visite. Elle n’avait pas encore 10 ans. Il craignait le traumatisme. Trop malheureux, il finit par céder. Plus tard, alors que Sophie était amoureuse de Jérémy Châtelain, chanteur de la Star Academy, son père prit plaisir à le faire jouer dans quelques épisodes de la série Commissaire Valence, dont il avait le rôle-titre. « Entre la fille et le père, c’était la passion, crises comprises, écrit Dominique. Mais quand je les voyais, collés l’un à l’autre, se regarder les yeux pleins d’amour, je mesurais ma réussite ».

“Ils vont tous apprendre à faire sans leur père. Bernard avait ce côté très patriarche”

Sa vie est aujourd’hui rythmée par l’arrivée des plis d’huissiers et des recommandés. Un liquidateur gère ses affaires. « Heureusement, j’ai ma passion, la danse. Et ça, c’est comme si j’allais chez une psy, glisse-t-elle. Dès que je mets la main sur la barre, j’oublie tout ». Logée grâce à la générosité de son ami Jean-Louis Borloo, la veuve du patron de l’OM trouve aussi du réconfort auprès de sa chienne. « Cela m’aide beaucoup. On est toutes les deux. C’est ma coloc ! Elle ne me contrarie jamais », plaisante-t-elle. Dans un petit carnet qui ne la quitte jamais, Dominique Tapie écrit des phrases glanées lors de ses lectures. La dernière en date est de Platon. Prendre les événements avec philosophie, tel est son nouveau match.

Bernard, la fureur de vivre (Editions de l’Observatoire).

Cet entretien est à retrouver dans le Gala n°1555, en kiosques le jeudi 30 mars 2023.

Crédits photos : Reynaud Julien/APS-Medias/ABACA

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