Ce samedi 25 juin, sur France 2 mais également France.tv Slash, débarque Drag Race France. Une compétition de drag queens françaises, dérivée du format américain Rupaul’s Drag Race. Pour l’occasion, Daphné Bürki a dévoilé les coulisses de ce programme événement. Rencontre.
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Daphné Bürki
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Ce samedi 25 juin sur France 2 – mais également sur France.tv – l’émission Drag Race France débarque dans le paysage télévisuel français. Une compétition adaptée de la version américaine Rupaul’s Drag Race – dans laquelle Lady Gaga a fait une apparition – où 10 artistes s’affrontent en vue de devenir la meilleure drag queen française. Pour l’occasion, Gala.fr s’est entretenu avec une personnalité du jury du programme, bien connue des Français, Daphné Bürki.
Gala.fr : Vous êtes dans le jury de Drag Race France qui débarque ce 25 juin sur Slash. En quelques mots, comment décririez-vous la saison ?
Daphné Bürki : C’est d’abord une sensation, une grande vague de fraîcheur ! (rires) Drag Race, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est le plus grand concours de Drag queens au monde. Ça a été initié par Rupaul, qui est l’une des drag queens les plus iconiques et qui a créé son propre show, il a bientôt une quinzaine d’années. Un programme qui est devenu un véritable phénomène de société. Nous, nous sommes une des franchises de Drag Race : car il a l’originale aux États-Unis, au Canada, etc. et maintenant il y a la version Française qui est très attendue. C’est un show où on doit élire la meilleure drag queen de France. C’est-à-dire, celle qui maîtrise cet art. Et ce ne sont pas, évidemment, juste des hommes qui s’habillent en femme. C’est beaucoup plus que ça ! Ce sont des artistes qui sont capables de designer et confectionner une tenue, qui maîtrisent l’art du maquillage, l’art de la coiffure, l’art de la scène, l’humour – parce que c’est un show très drôle – et qui sont surtout dans une démarche inclusive et extrêmement sincère. Car la plupart d’entre elles ont des parcours pas toujours simples, certaines ont été rejetées par une société normalisée hétéronormée et elles sont là pour montrer qu’il y a des moyens de s’en sortir.
Gala.fr : Qu’est-ce qui vous a séduit pour participer au jury de cette nouvelle émission ?
Daphné Bürki : Alors, je ne vous cache pas que ça fait des années que je regardais le show ! Et récemment avec mes filles, qui sont maintenant plus grandes, et elles adorent. J’adore depuis de nombreuses années l’art du drag, j’ai toujours été dans des cabarets, dans des soirées… C’est quelque chose qui m’a toujours fascinée, mais depuis très très jeune, je m’en rends compte que maintenant (rires). J’ai toujours aimé quand ça brille, quand ça sourit malgré la misère, malgré les difficultés de la vie… La personne qui a réussi à ramener Drag Race en France s’appelle Raphaël Cioffi, c’est l’un des coproducteurs et directeur artistique du show mais aussi l’un de mes amis. Donc j’ai suivi tout le parcours pour trouver la bonne maison de production mais aussi pour la diffuser. Quand il m’a proposé, je m’en souviens, ça m’a beaucoup touché, je ne vous cache pas que j’étais en larmes au téléphone parce que je sais ce que ce show représente. C’était important pour moi ! J’ai rapidement dit « oui » quand on me l’a proposé mais j’ai également senti qu’on me confiait une grande responsabilité.
https://youtube.com/watch?v=xD-fg5D_a2A%3Frel%3D0%26showinfo%3D1
Gala.fr : Vous avez rappelé les nombreuses franchises de Drag Race à travers le monde. Pour vous, c’est aussi une ouverture à l’international : cela ne vous met pas trop la pression ?
Daphné Bürki : Sincèrement, j’en sais rien du tout. Je ne l’ai pas vu comme ça au début. Après oui, je commence à recevoir des hashtags #OuiOuiBaguette mais je ne sais pas si ça veut dire qu’on va nous apprécier à l’international. Je crois qu’il y a une grande attente d’après ce que j’ai compris car les fondateurs de Drag Race étaient présents sur le plateau. Mais ils ont laissé à la production une forme de liberté grâce à laquelle on s’est vraiment approprié le show. Après, reste à voir si le public américain et anglais a des attentes sur la version française. En vérité, ce que je veux c’est que les 10 queens aient du travail derrière et que ça se professionnalise et qu’on arrête de croire que [le drag, ndlr] c’est juste pour égayer les soirées. En fait, c‘est un vrai métier, c’est de l’art. Dans d’autres pays, elles sont sacralisées, en France, il serait temps qu’elles le soient aussi !
Gala.fr : Selon vous, en quoi ce programme est-il important aujourd’hui ?
Daphné Bürki : Tout d’abord, je suis extrêmement fière que ce programme se retrouve sur le service public parce qu’il est pour moi, le plus inclusif, qui a des valeurs magnifiques, qui célèbre la communauté LGBTQIA+ et plus encore. C’est toutes les valeurs auxquelles j’adhère : de la joie, de la solidarité (car ça a beau être une compétition, les candidates s’entraident entre elles), pour tout ça, c’est un show très important ! Pour tout vous dire, je pense que le programme a déjà une importance pour les drag queens mais également pour les spectateurs. Qu’il soit diffusé sur le service public c’est parfait car ça touche toutes tranches de la société et tous les foyers. Il y a sûrement une chance qu’une de ses queens, en racontant son parcours, son harcèlement ou lorsqu’elle était un garçon qui se sentait différent des autres… Peut-être que ça va donner une clé à un petit garçon, une petite fille ou même un adulte qui se reconnaît dans leurs témoignages. Je pense vraiment et sincèrement que cela peut éveiller les consciences. Il y a beaucoup de personnes, d’autres générations qui se diront : « Mais qu’est-ce que c’est que ce show ? Qu’est-ce que c’est que cette chose ? » Mais je suis persuadée qu’en quelques minutes, ils peuvent tomber raide dingues des candidates et de cet art. En vérité, Drag Race France ne peut faire que du bien !
Gala.fr : Concernant les candidates, au cours de cette saison : avez-vous été surprise par leurs performances ?
Daphné Bürki : Je ne peux pas encore dire grand-chose à ce sujet mais il faut savoir que je suis celle qui a le plus pleuré. C’est dramatique (rires) ! Je savais qu’en France, il y avait du niveau. Moi, ma partie, était exclusivement sur le spectacle et la mode. J’avais un œil très pointu sur le moindre détail mode et le sens de leurs spectacles. Je ne savais pas à quoi m’attendre mais quand je les ai vues évoluer sur scène, à quelques mètres de moi, tout en sachant qu’elles avaient investi depuis des semaines. Un investissement à la fois psychologique et financier énorme car elles peuvent se faire éliminer dès la première semaine alors qu’elles ont prévu des tenues pour toute la compétition. Donc oui, c’est un élément que j’ai pris en compte mais honnêtement, je ne m’attendais pas à être éblouie comme ça. Après j’étais impartiale et critique. Il y a des choses qui ne m’ont pas plu. Je pense donc que les fans vont se régaler, et que les nouveaux – qui découvrent le programme – vont adorer !
Gala.fr : Habituellement, les Français vous connaissent comme étant une animatrice d’émission mais pour Drag Race France, vous n’êtes pas aux commandes du programme. Ça ne vous a pas fait bizarre de ne pas officier en tant qu’animatrice ?
Daphné Bürki : Pas du tout ! Normalement, ce show est animé par Rupaul évidemment. Les quelques franchises internationales sont, quant à elles, présentées par une drag iconique du pays. C’était donc une évidence qu’une drag-queen allait animer Drag Race France. Et surprise, c’est un scoop énorme… Mais je ne suis pas une drag-queen. Même si on pourrait le croire quelque part… (rires) Après dans le jury, on est là pour épauler Nicky Doll qui a fait un travail incroyable. Moi je devais juger une performance et c’est quelque chose que je fais au quotidien dans mon métier de journaliste. Après ce qui m’a vraiment bizarre, c’est que j’ai commencé mon parcours professionnel dans la mode. Je travaillais dans une maison haute couture, John Galliano : J’étais là pour faire des dessins de tenues, lors de leurs fabrications, aux défilés. Puis pendant 10 ans, je travaillais pour Canal +, dans la mode principalement, et après j’ai fait de l’actualité. Donc ça m’a fait bizarre de revenir à quelque chose que j’ai fait pendant des années alors que le service public ne me connaît pas comme ça.
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Gala.fr : Durant cette saison, les téléspectateurs auront-ils l’occasion de vous voir grimée en reine de la nuit ?
Daphné Bürki : Alors non, car je n’en fais pas. Mais il y a des femmes qui font du drag, notamment en tant que drag kings, et quelques-unes sont drag queens. Mais moi non. Après j’adore me pimper, m’habiller et explorer les genres. En revanche, Kiddy Smile en fait deux fois par an. Donc dans le jury, l’air de rien, il y a une autre drag queen !
Gala.fr : Tantôt styliste, tantôt animatrice… Vous avez indéniablement fait plusieurs carrières. Vos bagages professionnels vous ont-ils servi pour juger cette saison ?
Daphné Bürki : Pour le savoir-faire oui. Le moindre ourlet, la moindre manière dont les tenues ont été confectionnées par les candidates, la façon dont elles investissent leurs rôles dans les comédies… On peut dire que mon parcours m’a permis de bien les conseiller. Il faut savoir que c’est un art pluridisciplinaire qui demande aussi beaucoup d’humanité. J’ai été très touchée par ces dix queens et j’espère que les spectateurs le seront tout autant ! En tant que juges, on sera critiqués nous aussi, c’est fait pour et c’est ça qui est drôle. Je ne suis pas sûre que j’aurais accepté ce rôle il y a cinq ans. D’avoir vu beaucoup de spectacles, de concerts, d’aller au théâtre etc. m’a également beaucoup servi.
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Gala.fr : Vous partagez la scène non seulement avec 10 drag queens triées sur le volet, mais également avec Kiddy Smile et Nicky Doll (qui a partagé à la 12e saison du programme américain) : Comment se sont déroulés les tournages ? Vous vous êtes bien entendus ?
Daphné Bürki : On a beaucoup débattu. On allait tous les trois avec les deux producteurs de l’émission : on était dans une pièce enfermés, on a retardé des tournages, c’était des longues journées de tournages, et les délibérations étaient très longues. Après Nicky Doll habite à New York, Kiddy habite clairement dans le monde, il est toujours en vadrouille. (rires) On a pu se voir avant, on s’est vu pendant et on se voit encore tout le temps après le tournage. Ça paraît cul-cul mais on est devenus de vrais amis. Ce qui n’est pas le cas partout… Mais il est vrai que nous, on était vraiment faits pour se rencontrer. Karl (le vrai nom de Nicky Doll) était vraiment incroyable. Il n’avait jamais présenté d’émission de sa vie et il s’en est bien sorti. Ils étaient très très fiers d’avoir des guests de ce niveau-là.
Gala.fr : Par ailleurs, côté jury : certains guests feront également leurs apparitions. Doit-on s’attendre à des invités d’exception ?
Daphné Bürki : Concernant les guests, on garde un peu de mystère. Tout ce que peux dire, c’est que la production américaine était très jalouse de certains invités. Normalement, lors de la première saison d’un programme, certaines stars attendent la saison suivante pour faire leurs apparitions et au final, pour la première saison de Drag Race, on a eu un panel de guests vraiment incroyable. Ce qui était mignon était que les stars étaient aussi impressionnées que les queens. Il peut y avoir de grosses surprises… L’un des premiers guests dévoilés est Jean-Paul Gaultier. On le voit dans la bande-annonce d’ailleurs. Face à certaines tenues faites par certaines queens, étant placée à côté de lui, j’entendais ces petits commentaires. Il me disait régulièrement : « Cette robe-là, est mieux exécutée que chez moi ! » Il était impressionné par le savoir-faire de certaines qui avaient fait elles-mêmes leurs tenues.
Gala.fr : Après une telle expérience, vous voyez-vous dans d’autres programmes ?
Daphné Bürki : Alors moi, je me considère comme une saisonnière. Je fonctionne en saisons. J’ai fait beaucoup d’actualité, j’étais dans des émissions d’infos sur Canal +, je tenais des tranches horaires de deux heures, je présentais un JT, je couvrais des campagnes électorales, des attentats… J’ai vraiment eu différentes vies et c’est ce qu’il me plaît. Je ne sais pas vraiment ce que je vais faire demain. J’espère que la saison 1 (de Drag Race) plaira et que plusieurs saisons suivront. Après j’ai tourné dans une série, qui s’appelle Chaire Tendre, où je joue le rôle d’une maman d’un enfant intersexe. C’est un sujet dont on parle peu mais qui est pourtant un drame dans le monde. Et j’espère également que plusieurs saisons suivront. Mais en réalité, je choisis les projets en fonction de leurs sujets. Quand j’ai choisi Culturebox, c’est parce que c’est au moment où l’on (la société, ndlr) a fait croire aux artistes qu’ils étaient non-essentiels. Que pour le public, ça ne leur apportait rien d’écouter de la musique, lire un livre, voir un film ou un spectacle… Que cela n’allait rien leur apporter de bon et qu’il valait mieux ne pas y aller. J’ai choisi ce projet car c’était indispensable et en plus ça peut sauver des vies. Je le pense vraiment, profondément. Et c’est ce qu’il s’est passé avec Culturebox : quand dès le premier mois, il y a eu plus de 30 millions de spectateurs – car j’appelle ça des spectateurs et non des téléspectateurs -, la réponse était là et c’est le public qui a permis que la chaîne s’est pérennisée. Donc oui, quand je choisis un projet, c’est en fonction du sujet et de la portée positive qu’il peut avoir.
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Gala.fr : Quel est le projet ou l’émission rêvée que vous souhaitez animer ?
Daphné Bürki : Ah non ! Je sais qu’il y a plein d’animateurs qui disent : « Oui, j’adorerais reprendre l’émission de la voisine« . Mais moi, je ne vis pas du tout comme ça. Par contre, je suis impliquée : quand je suis dans un projet, je suis dans le rédactionnel, sinon je ne le fais pas. Je ne suis pas là pour lire des fiches, ça ne m’intéresse pas. Et pour Drag Race, j’ai beaucoup bossé. Beaucoup, beaucoup.
Gala.fr : En amont ?
Daphné Bürki : Non, pas en amont. Mais sur le moment, on ne dormait plus du tout. On a peu dormi…
Gala.fr : Une journée de tournage, ça représente combien d’heures ?
Daphné Bürki : On arrivait, le matin, aux alentours de 8 h 30 – 9 heures, et tu n’as pas vraiment d’heure de fin. On était sur du 21 heures, on va dire… C’était des journées de 12 heures ouais. Facile. Par exemple Cannes, que j’ai couvert pendant 15 jours, c’était du 8 heures du matin – 2 heures du matin. À peu près, car je faisais deux heures d’antennes mais après il fallait que je regarde les films donc oui je n’avais pas d’horaires.
Gala.fr : Donc un épisode de Drag Race ne s’est pas filmé en seulement 12 heures…
Daphné Bürki : Non, mais d’ailleurs, je tiens à rendre un bel hommage aux monteurs de l’émission. Car c’est un montage particulier, c’est ce qui fait la beauté du show mais ça demande beaucoup d’intellect l’air de rien de raconter une histoire et de faire sourire. Quand je les ai recroisés, ils m’ont dit que le montage total a duré deux longs mois. Ils m’ont dit qu’ils étaient tristes de rendre le dernier épisode. Ils m’ont dit : « On a l’impression d’abandonner des gens. » C’était vraiment très très mignon comme confidence…
Gala.fr : En parlant de rythme éreintant : Vous avez, il y a peu, évoqué vos filles (Hedda et Suzanne) sur le plateau des Maternelles pour les 20 ans de l’émission. Et vous aviez notamment confié ne pas avoir dormi correctement pendant près de 2 ans et demi. Avez-vous pu trouver un peu plus de temps pour vous reposer ?
Daphné Bürki : Non pas du tout, mais je crois que je le ferai dans une autre vie (rires) J’ai fait des enfants absolument géniaux, dont un second enfant après les Maternelles. Du coup, normalement après ça t’as toutes les clés pour endormir un enfant à n’importe quel moment. J’ai essayé toutes les techniques, en vain car elle aime bien la nuit. Et c’est bizarre parce que sa maman aussi. Donc je pense que j’ai fait des enfants qui me ressemblent. Donc non, le repos en ce moment ce n’est pas très grave. Je suis très investie dans la vie de mes enfants et il y a de nouvelles technologies maintenant et je vis avec (rires).
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Gala.fr : Concilier la vie de famille et d’animatrice n’est pas trop éreintant ?
Daphné Bürki : J’arrive à travailler et à m’occuper de mes enfants, donc c’est possible. Quand tu es passionné, c’est vraiment possible. On nous a donné des clés qui nous permettent de suivre nos passions, donc je suis heureuse de pouvoir faire un métier qui m’enthousiasme tous les jours. Ça me donne de l’énergie ! Je dis pas que tout le monde arrive à faire ça, surtout ceux qui sont conscients de faire un métier pénible, mais me concernant, je suis reconnaissante d’avoir cette passion qui me donne beaucoup d’énergie au quotidien.
Gala.fr : Que peut-on attendre de Daphné Bürki ces prochains mois ?
Daphné Bürki : J’aimerais beaucoup que Drag Race et Chaire Tendre continuent. J’espère qu’il y ait une suite à Culturebox, et ça s’est fait. Y’a deux personnes qui ont d’ailleurs contribué à cela : Janet Jackson – ce qui est fou de la citer, car elle avait posté sur son feed Instagram qu’elle adorait l’émission -, ce qui a beaucoup aidé. Et puis il y a le président de la République qui a tweeté sur le sujet donc ça l’a aussi aidé. Mais encore, c’est le public qui était au rendez-vous et c’est grâce à eux que le projet a pu durer. Si le public est content, tu es là le lendemain, s’il ne l’est pas tu n’es pas là. Et moi, ça me va ! Ça fait des années que je fonctionne comme ça, que j’essaye de plaire au plus grand nombre mais ça serait très présomptueux de ma part de prédire l’avenir. Je ne fais pas un métier où je peux me projeter.
Crédits photos : Jean Ranobrac
Autour de
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