Elle a été la reine de beauté que le Covid a freinée net… Mais la Guadeloupéenne tient sa revanche, elle qui va représenter la France à Miss Monde ! Rencontre avec une fille solaire.

Public : En mai, vous participerez à l’élection de Miss Monde. Comment vous sentez-vous ?

Clémence Botino : Impatiente et sereine. Je vais fêter mes quatre ans de Miss France et je me dis que ce n’est pas au vieux singe que l’on apprend à faire la grimace ! (Rires.)

“J’ai versé ma larme pour le départ de Sylvie Tellier »

Être Miss était un rêve d’enfant ?

Oui. Ma mère rassemblait mes tantes et cousines, et on regardait l’émission chaque année en mangeant des gâteaux. De mon côté, j’allais chercher des talons pour défiler ! Cela m’a toujours attirée. À 10 ans, je signais des autographes toute seule. Je les ai gardés dans une boîte en me disant : “Peut-être qu’un jour, ça vaudra de l’or !” (Rires.)

Quand avez-vous pensé sérieusement à vous présenter ?

La première personne qui me l’a conseillé était une prof, en 6e . À 14-15 ans, j’ai commencé le mannequinat. Être Miss France est devenu un projet, une vocation.

Vous avez songé à être actrice, non ?

Oui, j’étais folle de cinéma. À 16 ans, j’ai même fait un stage au Cours Florent. Je m’imaginais dans plein de rôles. Je passais ma vie à regarder des vieux films, du genre Le Bon, la Brute et le Truand

Vous étiez en décalage avec vos amies ?

Je n’étais pas l’ado type. J’étais très concentrée, studieuse, sérieuse : je ne sortais pas, je travaillais beaucoup à l’école, je prenais des cours de piano, et le mannequinat était présent, sans être quotidien. Je me souviens que, le dernier jour du bac, j’avais épreuve d’espagnol le matin et shooting d’une couverture l’après-midi ! Je me disais que je m’amuserais plus tard… Même avec mes amies, je buvais zéro alcool ! Et quand les réseaux sociaux sont arrivés, je refusais que l’on me filme de peur de ne pas pouvoir me présenter à l’élection de Miss Guadeloupe !

Ah oui, vous étiez très motivée !

Oui, si jeune, c’est surréaliste ! Je voulais que tout soit carré. Lorsque je suis partie à Miami après mon bac, j’ai commencé à vivre. Mais j’ai quand même eu des amies et des amours : au lycée, j’ai été avec le même copain pendant trois ans.

Fin 2019, vous êtes élue Miss France. Vous avez géré la médiatisation ?

Ce n’est pas évident ! On devient l’enfant de la France. Les gens veulent tout savoir. Moi, j’avais choisi d’être sous les projecteurs. Mais quand on s’est intéressé à la famille, au chéri, j’ai trouvé cela violent. Mon frère, plus jeune de deux ans et demi, a été très affecté par les critiques des gens qui contestaient mon élection ou des internautes racistes… Personnellement, je n’ai pas Twitter, c’est mieux.

Votre année a été celle de la poisse, entre le Covid et l’incendie de l’appartement Miss France…

Oui, l’incendie m’a mis un coup de barre. Mais la suite de l’année, je suis restée positive. Mon tempérament n’est pas à me morfondre. Le contrecoup est venu l’année suivante : j’ai réalisé que les choses n’avaient pas été évidentes. Puis, fin 2021, j’ai participé à Miss Univers et, après un an sans Covid, je l’ai attrapé. Un sketch ! Ou juste la vie… Aujourd’hui, j’ai fait le deuil de cette année.

“J’adorerais faire Dals !”

Qu’avez-vous été heureuse de retrouver après Miss France ?

Un peu de répit. On peut respirer, sans le poids de l’écharpe et l’attention. Il faut en revanche se définir sans le titre, ce qui prend du temps. Depuis quatre ans, j’ai mûri, je me suis testée dans différents domaines : j’ai repris mes études d’Histoire de l’art, j’ai eu mon Master 1. Je me suis aussi lancée dans la communication autour du patrimoine, et dans le domaine associatif. En dehors des Bonnes Fées, je suis marraine de Rêves de gosse.

Reprendre des études n’était pas dur ?

Pas vraiment, juste un peu malaisant avec certains professeurs : je suis à la Sorbonne, qui est très académique. Je ne peux pas demander de passe-droit : l’an dernier, j’ai animé Miss Monde 2022 à la télé à 4 h 30 et, le lendemain, j’étais en cours à 10 heures.

Que pensez des nouvelles règles du concours ?

La société a évolué et il est normal que le concours le fasse aussi. Je suis contente que la limite d’âge ait été annulée. Le seul critère restant est la taille, cela disparaîtra si la société est prête à accepter des filles de morphologies différentes…

Qu’avez-vous pensé du départ de Sylvie Tellier ?

Le soir du prime, j’ai versé ma larme. Mais toutes les belles choses ont une fin. Elle a mis beaucoup de sa vie au service des Miss et il faut pouvoir passer la main. Avec tous ces changements dans le concours, l’heure était arrivée pour Sylvie. De toute façon, c’est une battante, destinée à une belle carrière. J’apprécie aussi beaucoup Cindy Fabre, très moderne, avec une autre vision. C’est bien de rafraîchir le concours.

Vous vous verriez vous y investir ?

Je ne serais pas contre. Je ne veux pas le poste de Cindy ! Mais je dirais oui si mon regard pouvait servir.

Vous avez des envies de télé ?

Si un projet dans le secteur du patrimoine se présente, pourquoi pas, mais ce n’est pas ma priorité.

Et Danse avec les stars ?

Ça, j’aimerais le faire. J’adore danser.

Et sentimentalement, ça va ?

Bien ! Je suis discrète, mais très heureuse. Quand de belles choses vous arrivent, il faut en profiter pleinement.

Propos recueillis par Maëlle Brun

Dates clés 

22 janvier 1997 : Naissance à Baie-Mahault, en Guadeloupe. Excellente élève, elle obtient son bac S avec mention Très Bien, à 17 ans, tout en faisant du mannequinat.

14 décembre 2019 : Elle est sacrée Miss France. Dommage, son année est celle du Covid et elle est privée des déplacements habituels.

2021 : Elle participe à l’édition spéciale Miss des Reines du shopping, qu’elle remporte. Elle a aussi intégré récemment Le Meilleur Pâtissier – Célébrités.

23 mai 2023 : Elle représentera la France au concours Miss Monde, aux Émirats arabes unis. La jeune femme de 26 ans nous dit “avoir envie d’y croire”.


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