De retour sur les écrans dans Camping Paradis, l’ancienne coqueluche des ados est désormais un acteur accompli… et un papa doublement ravi.

Public : On se souvient de vous en chanteur dans le Club Dorothée. Quitte à casser un mythe, vous n’avez pas grandi à Palavas-les-Flots ?

Anthony Dupray : Non, mais j’y ai vécu deux ans ! Pas à 11 ans, ça c’était pour la chanson, mais de 7 à 9 ans. On a suivi mon père, prof de karaté, qui a dû partir pour son travail là-bas. J’y ai vécu les plus belles années de ma jeunesse, le soleil, la mer chaude… Moi, je suis du Havre à la base. C’est une autre ambiance, bien plus froide.

« J’ai eu une aventure avec Manuela Lopez »

Vous n’avez pas l’air d’avoir kiffé !

J’ai grandi dans une cité HLM, dans cette ville encore communiste où ce n’était pas très beau. Mais j’ai aussi beaucoup aimé le quartier, rester dehors tard le soir, jouer au foot. J’ai passé une super enfance, mais quand tu reviens d’une station balnéaire du sud de la France, ça tranche.

À l’école, ça se passe comment ?

Mal ! J’étais en rébellion. Mon parcours de vie diffi cile m’a mis en colère, donc c’était compliqué avec l’autorité. Par contre dans le sport, le karaté, la boxe, j’étais irréprochable, là je suivais les règles.

Comment vous êtes-vous retrouvé dans l’aventure AB Productions ?

Mon père ne voulait pas que je fasse des combats de boxe. Et c’est un peu pour le faire ch*** que je me suis dit que je serais comédien ! J’ai fait le tour des agences de mannequins à Paris. L’une m’a pris, je crois qu’ils ont eu pitié de moi quand je leur ai dit que je venais du Havre. (Rires.) Mais ils m’ont rappelé, pour des pubs, puis de la figuration dans Le Miel et les Abeilles.

Mais vous allez d’abord être connu comme chanteur…

Oui, Ariane avait écrit une chanson pour Hélène et ils cherchaient un chanteur. J’ai passé un casting et tout s’est enchaîné très vite. En quelques mois, je faisais des plateaux télé et je chantais à Bercy.

Ce n’était pas flippant d’être adulé ?

Non, je vivais un rêve éveillé. C’est vrai que j’ai eu des filles qui dormaient devant ma porte, ou des petites culottes jetées sur scène. Mais j’étais si heureux qu’il arrive enfin quelque chose dans ma vie.

Qu’en ont dit vos potes de la cité ?

Ils étaient hyper fi ers de moi. Je suis resté le même, je continuais à rentrer au Havre, à faire du sport avec eux. Je n’ai pas coupé mes relations avec le succès. On sait qu’il y a eu des fl irts entre les comédiens… Pour vous aussi ? Oui, j’ai eu une aventure mignonne avec Manuela Lopez, et puis certaines autres. Mais je n’en dirais pas plus !

Ces débuts comme chanteur pour midinettes, ça vous a gêné dans la suite de votre carrière ?

Oui, j’ai pris beaucoup de portes dans la fi gure. Mais je suis du genre à ne jamais rien lâcher, j’ai suivi des cours de théâtre, j’ai travaillé. Je voulais prouver que j’étais bon. Et je n’ai pas d’ego, j’encaisse bien ! Vous avez joué dans Navarro, Sous le soleil, et dernièrement dans Plus belle la vie.

Si jamais la série revient, vous aimeriez reprendre votre rôle ?

J’adorerais. Après, je ne sais pas si Francis Soubeyrand est casable d’une manière ou d’une autre, et il faudrait que je me relaisse pousser les cheveux et la barbe ! Mais c’était une expérience vraiment géniale.

Et maintenant Camping Paradis !

Oui, j’incarne Pat, qui a fait partie d’un boys band des années 90 et qui essaye de faire un come-back. Je joue avec mon vieux copain Frank Delay, des 2Be3, un mec en or. C’est drôle, bon enfant et émouvant. Je me suis régalé, d’autant que Laurent Ournac réalisait. Il est d’une précision et d’une gentillesse incroyable.

Apéro à 18 heures ?

Non, je ne bois pas d’alcool ! Je fais la fête au Perrier.

“Je voudrais jouer un serial killer”

Ce sera un retour après des années d’absence. Vous avez fait quoi ?

Déjà il y a eu le Covid, et puis je me suis occupé de mon fils ! Il s’appelle James, en hommage à Jim Morrison dont c’était le prénom, et que j’admire profondément. J’ai voulu passer ses premières années avec lui, car je sais à quel point c’est précieux. Là, après trois ans ensemble, il rentre à l’école, donc c’est le moment pour moi de retourner au boulot.

C’est pas trop dur d’être papa ?

Non, j’adore ça. Je suis un vrai papa poule ! J’ai 48 ans, ça ne me fait plus peur de me lever la nuit. En fait, j’ai déjà un fi ls, qui a 25 ans et habite en Espagne. Je l’ai eu à 23 ans, ce n’était pas un choix de ma part et je ne l’ai pas élevé. Cela m’a beaucoup manqué donc, aujourd’hui, je rattrape le temps perdu. On fait tous des erreurs, mais on a toujours l’opportunité de les réparer. En plus, ils sont tous les deux super heureux d’avoir un frère !

Vos Premiers Baisers avec Raquel, votre épouse ?

Au Liban, d’où elle est originaire. J’étais en vacances chez des amis, on a mangé ensemble, puis on a été à un salon du livre, et on a dû s’embrasser quelques jours plus tard à la sortie d’un bar. À l’époque je buvais un peu ! J’étais dans une période sombre de ma vie, mon père était malade, et elle m’a enveloppé de douceur. C’est quelqu’un de généreux et brillant.

Vous aurez 50 ans en 2024, un cap ! C’est quoi votre prochain projet ?

Je voudrais des rôles encore plus noirs, un serial killer, par exemple. Tout commence maintenant ! 

Propos recueillis par Anabelle Gentez

Source: Lire L’Article Complet