Pour avoir eu à gérer l’épidémie de H1N1 en 2009 lorsqu’elle était ministre de la Santé, Roselyne Bachelot sait combien il est difficile de prendre des décisions. En revanche, elle fustige les donneurs de leçon et ceux qui croient tout savoir.

En football, on dit que la France compte autant de sélectionneurs que d’habitants, tant le Français fan de ballon rond sait toujours mieux que les professionnels ce qu’il aurait fallu faire pour gagner un match. En matière d’épidémie et de coronavirus, on est en train de prendre le même chemin. Depuis le début de la crise sanitaire qui frappe la France, sur les chaînes info et les réseaux sociaux, on ne compte plus les médecins dont ce n’est pas la spécialité donner leur avis sur la marche à suivre pour stopper le virus ou sur l’efficacité du traitement du professeur Raoult.Et cela a le don d’irriter Roselyne Bachelot.

L’ancienne ministre de la Santé, aujourd’hui réhabilitée sur la manière dont elle a géré l’épidémie de H1N1 en 2009 alors qu’à l’époque elle avait été fortement critiquée, se garde bien de taper sur Emmanuel Macron et Edouard Philippe, en première ligne pour combattre l’épidémie. « Je ne veux pas être dans une sorte de mise en cause du gouvernement actuel, confie Roselyne Bachelot dans Elle. Tout cela est compliqué à mener ». Puis celle qui est devenue journaliste et pensionnaire des Grosses Têtes file la métaphore : « Gérer une crise, c’est conduire une Ferrari sur une route verglacée ». Si elle reconnaît que la couverture médiatique d’un tel événement, avec l’info en continu et les réseaux sociaux, change un peu la donne par rapport à son époque, Roselyne Bachelot affirme avec le franc parler qu’on lui connaît : « Il faut vraiment fermer sa gueule ». Elle pense notamment aux « docteurs en médecine que l’on voit surgir à tous les coins de rue et (aux) épidémiologistes à deux balles. » On craint malheureusement qu’elle ne soit pas entendue.

Crédits photos : Gwendoline Le Goff / Panoramic / Bestimage

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