Présentateur du Canal Football Club, Hervé Mathoux s’interroge sur sa passion du ballon rond en discutant avec des intellectuels dans un documentaire C’est pas grave d’aimer le football, diffusé dimanche 19 janvier à 21h, sur Canal+.
Télé Star : Comment est né ce film ?
Hervé Mathoux : L’idée a grandi en moi sous la forme d’une interrogation intime car si le football continue de me faire vibrer, je suis tiraillé par des doutes, par les critiques, justifiées ou non, qu’on lui adresse. On peut lui reprocher son mercantilisme et en même temps, ce sport en est victime. Dans une sorte de bilan de vie, cela m’a amené à me demander s’il mérite vraiment mon amour.
Et alors ?
Il s’agit aussi d’un voyage en réhabilitation, car en remontant aux sources de ce jeu (la création des règles à l’université de Cambridge en 1863), puis en allant au Brésil, pays du ballon rond par excellence, j’ai compris pourquoi je l’aimais toujours.
Pourquoi partir à la rencontre d’intellectuels, de chercheurs ou d’écrivains qui s’affichent comme de véritables passionnés de foot ?
J’avais envie de savoir s’ils allaient trouver les mots et lever mes propres doutes. Ils m’ont fait comprendre que ça n’était pas grave d’aimer le foot, je suis revenu plus enthousiaste. Car il se passe quelque chose d’unique dans notre rapport à ce jeu. Par exemple, le club que l’on choisit de supporter serait une extension de notre propre famille, selon des chercheurs brésiliens. L’écrivain Olivier Guez, prix Renaudot 2017, estime pour sa part que le foot est comme la musique : il vous accompagne tout au long de la vie, permet de dater les souvenirs.
Le football a longtemps été un sport méprisé par les intellectuels…
C’est vrai. Beaucoup évoquent 1998 comme point de rupture pour la déculpabilisation. C’est donc un film pour les gens qui ont des familles qui ne les comprennent pas ! (Rires. ) Car on est souvent soit trop proche du foot pour pouvoir le critiquer, soit trop éloigné pour le comprendre. Mais en même temps, le comédien Denis Podalydès, qui évoque sa passion dans le documentaire, incarne ce que peut être ce sport : un passeport social qui fait qu’un intellectuel entre facilement en contact avec n’importe qui.
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