Interviewé par le magazine Point de vue, l’écrivain Jérôme Garcin a évoqué les derniers jours du mythique acteur des années 50 Gérard Philipe.
Dans son livre intitulé Le dernier hiver du Cid et paru le 3 octobre 2019, Jérôme Garcin revient sur le parcours de vie de Gérard Philipe. L’acteur que l’on a pu voir dans les films Fanfan la tulipe, Le diable au corps ou encore Les amants de Montparnasse a marqué l’époque de l’après-guerre par ses nombreux rôles, notamment au théâtre. Malheureusement, sa carrière s’est brutalement arrêtée le 25 novembre 1959 à cause de la maladie, alors qu’il était au sommet. Le comédien n’était alors âgé que de 36 ans.
Le journaliste et écrivainJérôme Garcin s’est marié à Anne-Marie Philipe, la fille de l’acteur mythique des années 50. Ensemble, ils ont eu trois enfants. À l’occasion des 60 ans de la mort de l’acteur Gérard Philipe, il a accepté de se livrer dans le magazine Point de vue, paru ce 27 novembre 2019. "C’est le livre que je me gardais d’écrire depuis longtemps", déclare-t-il, avant d’expliquer la raison pour laquelle il n’a pas pris sa plume plus tôt : "Si j’ai tant attendu, c’est sans doute parce queGérard Philipe, fauché en pleine gloire à 36 ans par un cancer fulgurant du foie, est le symbole le plus claironnant de ces vies brèves". Mondialement connu, le comédien avait selon son gendre, "un appétit de vie jusqu’à son dernier souffle". "Quand il part au bloc opératoire de la clinique Violet, le 9 novembre 1959, sa femme Anne et le professeur Gaudart d’Allaines (…) ne savent pas encore que le carcinome hépatocellulaire dont il souffre est irrémédiable.À son réveil, Anne et ce médecin feront le choix de ne pas lui dire qu’il est condamné", déclare l’écrivain, qui a retracé les derniers jours du comédien dans son ouvrage.
Un acteur digne d’une "rockstar"
Laissant la star du septième art dans l’ignorance quant à son état de santé, son épouse décide de lui donner l’opportunité de continuer à faire ce qui le passionne : jouer la comédie. Pendant "les 15 jours qui lui restent", Gérard Philipe continue ainsi sa vie comme auparavant. "Gérard Philipe à l’époque, c’était une rockstar. Quand il est mort, les théâtres du monde entier, de Broadway à Tokyo, ont mis leurs rideaux en berne – et je ne vous parle même pas des pays de l’est", affirme Jérôme Garcin qui voue "une admiration folle à cet homme qui, en 36 ans, a su incarner pour l’éternité ‘le prince de Hombourg’, ‘le Cid’ ou ‘Lorenzaccio’, passer du ‘Diable au corps’ à ‘Fanfan la tulipe’, créer le statut des intermittents du spectacle… Sans oublier de construire et protéger sa vie de famille". L’écrivain regrette toutefois que son beau-père "soit si peu commémoré aujourd’hui", que ses films ne soient plus diffusés à la télévision et qu’il n’existe aucun coffret regroupant ses plus grands rôles au cinéma. "En revanche, sa jeunesse, son sourire, ce que j’appelle ‘la légende-poster’, elle, perdure. Et à l’étranger, on ne compte pas les théâtres ou les places qui portent son nom", se réjouit Jérôme Garcin qui refuse de voir "sa mémoire disparaître".
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