S’ils affichent publiquement leur attente, Emmanuel Macron et François Bayrou sont plus crispés en interne. En cause, la financement de la campagne présidentielle du candidat de La République en Marche.
L’argent, le nerf de la campagne présidentielle. Ce mardi 18 janvier, les dirigeants des différentes formations alliées à la majorité se réunissent pour un déjeuner au QG de La République en Marche (LREM). Toutefois, un sujet très sensible n’était pas inscrit au menu : le financement de la campagne d’Emmanuel Macron. « LREM a la structure pour financer cette campagne et la puissance pour lever des fonds, mais il est naturel que chacun participe à la hauteur de ses moyens« , indique au Parisien Laurent Martin, député LREM du Val-de-Marne et trésorier de la campagne. Il faut dire que chaque année, le parti reçoit plus de 20 millions d’euros de financements publics.
Qui va mettre la main à la poche ? Avant de signer le chèque, François Bayrou attend des garanties. Le président du MoDem veut d’abord régler la question des investitures aux législatives. « Il faut que ce soit proportionnel avec ce que l’on est capable de toucher par la suite. Que ce soit compatible avec le budget qui nous serait crédité par l’État en fonction des législatives. Pour l’instant, les oursins sont dans les poches tant qu’on n’aura pas topé« , explique un cadre du parti à nos confrères. Face à ce coup de pression, les Marcheurs grincent des dents. « Il y aura un accord aux législatives, mais qu’ils versent un peu d’argent pour financer les premiers meetings« , demande l’un d’entre eux. « Les MoDem, c’est des pinces ! » lance un autre. « Sur les européennes, ça avait été une horreur. Bayrou, c’est Picsou. Non, c’est Gripsou !« , se moque un parlementaire centriste dans le Parisien.
La « maison commune » au bord de l’implosion ?
Alors pour éviter que la machine se grippe davantage, MoDem et LREM vont devoir faire consensus. Dans Le Parisien, le délégué général de LREM Stanislas Guerini tente de rassurer : « Sur le financement, on a lancé les discussions et elles sont en cours, mais de façon très normale et sans alerte particulière à ce stade. » A trois mois de la présidentielle, il serait préjudiciable pour la majorité d’ajouter des tensions à celles qui existent déjà entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe. Le départ du leader d’Horizons de la « maison commune » érode déjà les fondations de l’édifice souhaité par le chef de l’État pour le mener à la victoire.
Crédits photos : Agence / Bestimage
Autour de
Source: Lire L’Article Complet