La discrétion de François Baroin sera-t-elle un choix gagnant dans la course à la présidentielle 2022? Celui qui ne s’est pas encore déclaré candidat a préféré économiser sa parole pendant la crise pour être sur le terrain avec les élus locaux.

Dans la course à l’élection présidentielle de 2022, deux stratégies semblent se dessiner. Si certains candidats potentiels choisissent la lumière pour exister dans le débat public, d’autres ont recours à la discrétion, à l’instar de François Baroin. Dans cette effervescence médiatique, où le moindre responsable politique s’est reconverti en expert de crise sanitaire, le président de l’Association des maires de France (AMF) justifie son retrait. « Ajouter ma voix à des commentaires incertains sans avoir toutes les informations dont disposent ceux qui sont aux responsabilités m’a paru inutile« , a-t-il déclaré fin avril au Figaro. Une explication qui ne convainc pas tous les Républicains. « C’est incompréhensible que François Baroin n’ait pas pris la main. Comme président de l’AMF, il avait une autoroute face à Emmanuel Macron », peste un élu LR, auprès du quotidien.

Pourtant, derrière cette réserve, François Baroin s’activerait plus que jamais. Car l’ex-ministre tente de préparer le terrain, lui dont le mandat à la tête de l’AMF a été reconduit jusqu’en 2021. Avant d’apporter sa parole au débat, il veut d’abord tirer les enseignements de la crise sanitaire. C’est pourquoi, pendant l’épidémie, le maire de Troyes a ainsi préféré être sur le terrain. « Moi, je suis maire, je crois essentiellement aux vertus de l’action locale », explique-t-il au Figaro. « Pendant cette crise, j’étais là pour essayer d’accompagner au mieux les habitants, atténuer leurs peurs, boucher les trous béants de l’Etats concernant la médecine de ville ou les masques notamment. »

Cette stratégie sera-t-elle gagnante ? Si la réponse est négative pour certains, Christian Jacob tente de calmer le jeu. « François Baroin n’a pas besoin de chercher une existence médiatique, il a fait le choix de se concentrer sur sa ville et sur l’AMF, une organisation non partisane« , défend le président des Républicains dans Le Monde. Le compagnon de Michèle Laroque veut prendre le temps de s’exprimer. Son ouvrage, prévu pour septembre, abordera la gestion de la crise, la relance et les choix économiques. Le début d’un programme politique ? « Aujourd’hui, l’urgence c’est la crise, je n’ai pas tranché cette question« , affirme-t-il auprès du Figaro. On ne devrait pas connaître ses intentions avant l’automne prochain.

Crédits photos : JB Autissier / Panoramic / Bestimage

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