L’humoriste, qui revient avec un spectacle intitulé “Boys Boys Boys”, endure le martyre depuis de nombreuses années…
Dans sa toute première série, une autofiction intitulée Désordres, actuellement sur Canal +, elle se met à nu… Comme sur l’affiche un brin provocatrice de Boys Boys Boys, son nouveau spectacle au théâtre Marigny, à Paris, jusqu’au 31 décembre, puis en tournée en France. Une année foisonnante de projets pour Florence Foresti ! Et un retour en force qui a toutes les chances de la combler, elle qui, après un long célibat, a retrouvé l’amour avec un homme de seize ans son cadet, le comédien suisse Alexandre Kominek. Pourtant, derrière le génie comique et l’hilarant sens de l’autodérision de la célèbre humoriste, se cache une souffrance terrible, une blessure à vif dont elle n’est jamais parvenue à se débarrasser et qu’elle évoque sans fard dans l’un des volets de sa série.
“Il me faut des antidépresseurs pour réussir à vivre.”
“Néant” L’héroïne du film Hollywoo est, en effet, minée par une maladie mentale et avoue prendre des antidépresseurs depuis vingt-cinq ans… « La dépression, c’est le néant, a-t-elle confié à Télé Star. Si je m’étais écoutée, cet épisode, ça n’aurait été que moi, allongée sur le canapé. » Une incroyable révélation de la part de celle qui nous fait hurler de rire sur scène, au cinéma comme sur les réseaux sociaux, lorsque, dans de courtes vidéos, elle s’amuse à faire parler son chien, le facétieux Albert ! « Je n’ai pas l’impression de révéler un truc incroyable, se défend-elle néanmoins. D’abord, on est nombreux, malheureusement, à vivre ça. J’avais surtout envie de soulager d’autres gens qui peuvent souffrir de crises d’angoisse et ne savent pas comment en sortir. »
Et la maman de Toni, 15 ans aujourd’hui, de renchérir, cette fois dans le magazine Elle : « Quand on n’a pas vécu ça de près – les crises d’angoisse, les attaques de panique, quand on croit qu’on va mourir, ou la vraie dépression –, on a tendance à croire que c’est un caprice de gens qui ont “besoin d’un coup de pied au cul”. Et il n’y a rien de pire pour vous enfoncer. On souffre déjà assez du néant qui vous pousse vers la sortie, vers le suicide. On souffre assez de la honte d’être dépressif alors que tout va bien, qu’on a de l’argent, de l’amour, des enfants, etc. Si en plus, on subit le jugement des proches, ça fait beaucoup. »
Puits sans fond Tel un clown triste, la belle brune de 48 ans se battrait donc de toute son âme depuis toujours contre le spleen, trouvant dans le rire et une apparente légèreté le moyen de lutter contre l’obscurité. Peut-être que le public qui l’aime tant aurait préféré croire que son idole était une femme sans faille, qui n’avait d’autre souci que celui de profiter de la vie et de faire son métier le mieux possible… Alors pourquoi révéler ainsi sa fragilité et son combat quotidien au risque de déplaire et de donner de soi une image moins glamour ? « J’apporte mon caillou à l’édifice, a expliqué la comédienne, encore dans Télé Star. La dépression doit être traitée comme une vraie maladie. »
Malgré sa rencontre avec Alexandre, l’artiste est au plus mal.
Et celle qui avait avoué, en 2009, dans Psychologies Magazine, avoir suivi une analyse durant treize ans, de revenir avec humilité sur le puits sans fond de la dépression au sein duquel elle continue de lutter : « On n’est pas les seuls [les humoristes, ndlr], c’est juste que le contraste avec notre métier est plus grand, a-t-elle ainsi déclaré, toujours dans Télé Star. Ce sont des fêlures qu’on n’arrive pas à soigner autrement. Moi, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour supporter la vie. Mais elle ne m’est pas plus insupportable que pour les autres. Chacun trouve son pansement dans le travail, l’amour, les excès, la joie, le sport… » L’humour semble, finalement, être le meilleur des traitements pour Florence Foresti…
Clara MARGAUX
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