Le magazine Gala a retrouvé la trace du fils de Sirima, interprète du duo Là-bas avec Jean-Jacques Goldman et victime de la jalousie de son compagnon. Le meurtrier de la chanteuse était aussi le père de son fils, Kym, qui a choisi de l’exclure de sa vie. Il s’explique…
Le 7 décembre 1989, la tragédie faisait les titres des journaux télévisés. Sirima Wiratunga, chanteuse d’origine sri-lankaise rendue célèbre par son duo Là-bas avec Jean-Jacques Goldman, deux ans plus tôt, ne chanterait plus : jaloux de son succès, craignant qu’elle lui échappe, son compagnon Kahatra Sasorith, musicien raté, venait de la poignarder, dans leur appartement du 10e arrondissement parisien. Drame effroyable que Goldman n’a jamais oublié, laissant au public le soin de reprendre les vers de la chanteuse, quand il reprenait Là-bas en concert. Deux vies brisées. Sirima n’avait que 25 ans. Elle était mère d’un petit garçon, à peine âgé d’1 an. Nous avons retrouvé la trace de cet enfant, Kym, qui vit aujourd’hui du côté de Manchester, au Royaume-Uni.
Kym porte le nom de sa mère, chanceux, se dit-il, qu’elle ait fait enregistrer le patronyme Wiratunga sur son certificat de naissance, avant de succomber à la lame meurtrière de son compagnon. Ce dernier, père de Kym, a été condamné à 9 ans de prison par la justice française, en 1992. Il n’est jamais réapparu dans la vie de son fils, figure de résilience. « Après le drame, ma grand-mère maternelle, Edith Navaratne, a obtenu ma garde et m’a ramené en Angleterre, nous a confié Kym Wiratunga. J’ai d’abord été élevé dans la région du Fenland, puis j’ai pas mal déménagé afin que mon père ne nous localise pas. Nous avons fini par nous installer dans la petite ville de March. »
« La nuit où il a décidé de mettre fin à la vie de ma mère, il s’est aussi exclu de ma vie »
Le fils de Sirima avait « 5-6 ans » quand sa famille maternelle lui a appris l’horreur du 7 décembre 1989. Ecouter la voix de sa mère, l’évoquer, lui a longtemps été impossible. « C’était dur de tout saisir et de reconnaître que mon père avait tué ma mère. J’ai grandi avec le sentiment qu’on m’avait arraché une part de moi », résume-t-il. C’est à l’adolescence, petit à petit, qu’il a cherché à mieux connaître la grande absente de sa vie.
Une condamnation et une expulsion du territoire français
Son père Kahatra Sasorith reste une énigme. « Honnêtement, j’ai passé l’essentiel de ma jeunesse à maudire cet homme que je ne connaissais pas et avec lequel je ne souhaitais aucun contact. Je n’en veux pas plus aujourd’hui », avoue-t-il. L’oubli n’est pas mansuétude. « Je ne pense pas être capable de lui pardonner un jour, ce n’est même pas une pensée qui traverse mon esprit, et je suis en paix avec cela, déclare Kym Wiratunga à propos de son géniteur. La nuit où il a décidé de mettre fin à la vie de ma mère, il s’est aussi exclu de ma vie. C’était son choix. »
Kahatra Sasorith est-il mort ou toujours vivant ? « Aucune idée », ce sont les mots de son fils, quand on lui demande s’il sait ce qu’il est advenu de son géniteur. Dans le documentaire Elle s’appelait Sirima, réalisé par Pascale Thirode et diffusé sur France 3 en 2021, ces mots troublants d’un voisin de Sirima : « Alors oui, il y avait bien ce monsieur du troisième qui racontait le bruit, les cris, les coups, les pleurs, tous les soirs vers minuit, mais… Sirima était tellement souriante, tellement gentille, alors, on n’en parlait pas. » Et cette dernière mention de Kahatra Sasorith : d’origine laotienne, le musicien, d’abord incarcéré à la prison de Melun, a fini par être expulsé du territoire français en 1996.
Retrouvez l’intégralité de notre entretien exclusif avec Kym Wiratunga, fils de la chanteuse Sirima, ainsi que leur album de famille, dans le magazine Gala en kiosque ce jeudi 27 janvier 2022.
Crédits photos : Capture écran du clip « Là-bas »/Youtube
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